dimanche 5 mars 2023

Le quaternaire universel

...

« Ces quatre « usûl » sont mis en relation avec la structure quaternaire de la Manifestation universel :

[ Ces principes juridiques – « usûl » – sont répartis en fondements passifs et actifs :

- le consensus – « ijmâ' » – que le Sheykh al-Akbar limite aux compagnons du Prophète

- et l'analogie – « qiyâs » – dont l'usage est déconseillé par le Sheykh al-Akbar

constituent les fondements passifs de la Loi ;

- le Noble Coran

- et la Sunna « mutawâtira » – les traditions dont la transmission remonte au Prophète

constituent les fondements actifs de la Loi – « aslân fa'ilân ».

Quand le Sheykh al-Akbar mentionne le nombre des prescriptions légales sur lesquels il y a unanimité, il exclut l'analogie et limite le consensus sont pour autant nier les principes de leur existence et l'application de leur extension qu'il désapprouve.

Leur usage reste licite «  lorsqu'il s'agit d'établir [ ... ] de simples règles d'application. ]

« - les quatre Noms divins dont procède le Création

« - les quatre éléments qui constituent le monde de la Nature

« - les quatre qualités

« - les quatre tempéraments

« - etc.

« C'est là un thème akbarien par excellence que l'on retrouve dans les exposés d'ibn Arabî sur la science des lettres, dans les rapports qu'il établit entre les trois « harakât » – voyelles brèves – et le « sukûn » – signe de quiescence – d'une part, ...

« ... et les degrés supérieurs de la hiérarchie initiatique d'autre part, ...

[ Ce qui tend à démontrer que les quatre piliers s'identifient au Pôle et ses deux acolytes contrairement aux sept substituts qui les représentent dans leur soutient et leurs fonctions hiérarchiques.

Et qui revient à prendre le Noble Coran pour Pôle, la sunna et le consensus des compagnons pour imams. ]

« ... dans les considérations [ architectoniques ] relatives au symbolisme de la « Ka'ba » :

« ... les corrélations ainsi établies entre la cosmologie, l'anthropologie, le droit, la grammaire peuvent surprendre.

« Elles ne procèdent pas souci rhétorique de développer des analogies artificielles mais témoignent d'une cohérence doctrinale ». [ ... ]

« C'est à partir de ces quatre choses [ les fondements de la Loi ] que sont apparues les prescriptions légales dont l'accomplissement conduit à la félicité – « al-sa'âda ».

« De la même manière, tout ce qui possède l'existence – al-mawjûdât – procède de quatre Réalités divines qui sont :

« - la Vie – « al-ayât » [ du Vivant : « al-ayy » ]

« - la Science – « al-'ilm » [ du Savant : « al-'Alîm » ]

« - la Volonté – « al-Irâda » [ du Voulant : « al-Murîd » ]

« - et la Puissance – « al-Qudra » [ du Puissant : « al-Qâdir » ]

[ L'ordre dans lequel ils apparaissent laisse entendre que la Vie est le Pôle apparent et la Puissance le Pôle caché de cette tétrarchie. ]

De même encore, les corps procèdent eux aussi de quatre réalités, à savoir :

« - la chaleur – « al-harâra »

« - le froid – « al-burûda »

« - la sécheresse – « al-yubûsa »

« - et l'humidité – « ar-rutûba ».

Quand aux êtres engendrés – « al-muwalladât » – ils procèdent des quatre éléments – « arkân » :

« - le feu – « an-nâr »

« - l'air – « al-hawâ' »

« - l'eau – « al-mâ' »

« - et la terre – « at-turâb ».

Enfin, tout corps humain procède de quatre humeurs – « akhlât » :

« - la bile – « as-safrâ »

« - la bile noire – « as-sawda' »

« - le sang – « ad-dam »

« - le flegme – « al-balgham ».

La chaleur et le froid sont des qualités actives tandis que l'humidité et la sécheresse sont des qualités passives. »

Cf. Cyrille Chodkiewicz – La Loi et la Voie – Les sources de la Loi [ et ses ] fondements [ pour ] le quaternaire universel [ au ] chapitre 88 [ des « Futûhâts » ] (1988)

À ces variations sur le quaternaire universelle, il faut ajouter le damier – « ad-Da'im » – qui en est la théophanie et qui constitue la base des quatre fonctions anthropologiques de la femme solaire dont la polygamie donne une image altérée.

Nous ne revenons pas sur ces fonctions anthropologiques – celles de la mère, de la sœur, de l'épouse et de la fille – si ce n'est pour rappeler qu'elles sont les supports du patriarcat sans lesquelles sa fonction ne saurait s'ériger.

Le caractère sacré d'une telle théophanie ne relève que de la conjonction tantrique de ses polarités qui engage l'union de l'époux et de l'épouse – celle de la reine et du roi – toute autre alternative relevant de l'abomination.

   

    

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