Pour
le vingt-sixième cycle du troisième mois de la décade
comprenant
la nuit et le jour :
« Parmi les nombreux comptes rendus que René Guénon a fait paraître dans les « Études Traditionnelles », un des plus étranges est celui qui traite de la « prophétie de saint Malachie ».
« Il a été publié en 1945, mais selon la Rédaction de la revue, il figurait au sommaire du numéro de juillet 1940 qui, du fait de la guerre, n'a jamais paru.
« L'ouvrage recensé a pour auteur P. V. Piobb et pour titre : « Le sort de l'Europe d'après la célèbre Prophétie des Papes de saint Malachie, accompagné de la Prophétie d'Orval et de des toutes dernières indications de Nostradamus ». [ ... ]
« Une première remarque s'impose à la lecture de ces passages : notre maître s'exprime constamment au moyen d'expression qui voilent le fond de sa pensée : [ ... ]
« [ ... ] l'emploi d'un pseudonyme « est fort probable en effet » ; le rapprochement mentionné « est assez plausible » ; que le pseudonyme soit collectif « n'est pas impossible non plus ».
« Davantage encore : alors qu'il s'agit d'un compte rendu d'une exceptionnelle longueur puisqu'il s'étend sur plus de neuf pages, [ ... ]
« [ ... ] un bon tiers se borne à examiner en détail l'authenticité de la première édition des Centuries de Nostradamus, ce qui est une question apparemment secondaire. »
Apparemment seulement si l'édition des Centuries de 1555 est bien le lieu d'un miroir semblable à celui de Sixte Quint projetant pendant 444 ans la même période antérieure sur les années suivantes jusqu'en 1999.
On peut alors se demander si la curieuse série des « 34 + (2 x 33) » que Guénon identifie à la Divine Comédie de Dante n'est pas induite par la différence entre les deux mancies qui réfléchissent la même période avec trente-trois ans de différences.
« Tout cela donne l'impression d'une sorte de réticence, plutôt inhabituelle dans les écrits critiques de René Guénon ; et ceci nous conduit à formuler une seconde remarque.
« Notre maître juge « assez plausible » que « le choix du pseudonyme ait été influencé par un rapprochement entre le nom de saint Malachie et celui du prophète Malachie. »
« Cela revient à dire que les deux Malachie ont un rapport avec le contenu de la prédiction sur les papes. »
« On observe à cet égard que la prophétie [ ... ] de Malachie est celle qui termine le cycle des douze prophètes que le catholicisme appelles « mineurs » : c'est par elle que s'achève la Bible juive et [ l'Ancien ] Testaments des chrétiens.
Ce qui donne un sens à la série des douze devises qui apparaissent à la fin du cycle dans l'interprétation de René Guénon qui y voit une correspondance avec le zodiaque. Comme les douze encycliques de Léon XIII sur le Rosaire apparaissent chez Raoul Auclair.
« Tant sa position cyclique que son contenu lui confèrent une signification eschatologique : ce texte inspiré est celui qui renferme l'expression « Soleil de Justice » qui sera utilisée par la suite pour désigner la fonction du Messie à la fin des temps ; [ ... ]
« [ ... ] c'est là une indication essentielle qui invite à considérer la « prophétie des papes » dans la même perspective.
« D'autre part, René Guénon précise expressément dans son compte rendu que saint Malachie était « archevêque [ d'Armagh ] et ami de saint Bernard ».
« Cette mention est également significative, car on sait la place importante que ce saint occupe dans l’œuvre de notre maître, essentiellement à cause de son lien avec l'Ordre du Temple ; [ ... ]
« [ ... ] elle vise à suggérer, des le départ, une connexion entre la prédiction attribuée à saint Malachie et cet ordre initiatique, ce qui sera confirmé à deux reprises dans la suite du texte :
« [ ... ] une première fois à propos du « nombre des des devises et des principales divisions qu'on peut y établir [ ... ] et une seconde fois à propos d'initiales que P. V. Piobb « donne sans les expliquer », [ ... ]
« [ ... ]sans le dire expressément, René Guénon suggère une explication analogue pour la « prophétie des papes » dont l'auteur [ ... ] aurait été lié à l'Ordre du Temple.
« Les motifs de sa réticence apparaissent alors plus clairement, en dépit de leur complexité. Tout d'abord, on décèle chez lui le souci de se démarquer des interprétations occultistes de Piobb.
« Ensuite, la référence à l'Ordre du Temple indique que la prédiction attribuée à saint Malachie pourrait bien être en rapport avec la fonction de notre maître, [ ... ]
« [ ... ] surtout si l'on prend en compte « les liens assez évident qui unissent l'histoire de la papauté à celle de l'Europe en général », ainsi qu'il le rappelle lui-même.
« Le style inhabituel de ce compte rendu s'expliquerait donc par la raison donnée par René Guénon dans une lettre qu'il adressa à Ananda K. Coomaraswamy au sujet de sayyidnâ al-Khidr : [ ... ]
[ ... ] « J'aurais beaucoup de chose à dire là-dessus, mais il est douteux que je les écrive jamais, car, en fait, ce sujet est de ceux qui me touchent un peu trop directement » ; [ ... ]
« [ ... ] « de ceux » indique bien que ce sujet n'est pas le seul. »
Gilis laisse entendre dans une note de bas de page que la devise de Léon XIII correspond à la naissance de René Génon. Lings n'y voit que les armes de la famille du pontife : « une comète [ d'or ] sur [ champs ] d'azur. »
Et bien que cette interprétation lui paraisse suffisante, son explication par l'héraldique n'écarte pas « quelque signification plus profonde qu'elle puisse aussi avoir » ; éventualité qui devient pour Gilis une proposition considérable.
Pour Auclair au contraire, « la personne du pape et son œuvre spirituelle répondent tout aussi strictement aux exigence du symbole » ; symbole qui dans ses armoiries décrit l'axe et la symétrie du miroir où s'annonce la parousie d'une étoile comme avec les rois mages.
« Enfin, il y a lieu d'envisager, pensons nous un troisième motif, étroitement lié aux deux précédents et qui est évoqué brièvement à la fin du compte rendu [ ... ] »
« [ ... ] aux yeux de René Guénon la prédiction attribuée à saint Malachie est d'origine traditionnelle et de nature ésotérique, en dépit du caractère contestable de sa présentation historique « vers la fin du XVIe siècle.
« Il relève au passage « la justesse souvent frappante des devises » et l'intérêt que présente la prophétie du point de vue de la science des nombres.
« Nous avons vu qu'il retient la suggestion que « le nombre des devises et les principales divisions qu'on peut y établir... pourrait avoir quelque rapport avec la destruction de l'Ordre du Temple ».
Et c'est là que persiste notre désaccord sur cette « suggestion » qui lui vient avec « le souci de se démarquer des interprétations occultistes de Piobb ». C'est plutôt la destruction du domaine de Saint Pierre par Jules II qui jubile ici comme une prophétie :
« Jules II fait entrer Apollon au Vatican »
Raoul Auclair – La prophétie des papes dans le cours de l'histoire (1969)
« Cette dernière remarque [ ici s'arrête notre retranscriptions du compte rendu ] renvoie à la devise de « Petrus Romanus » [ avec celle de son colistier ] accompagnée dans la prédiction de Saint Malachie par le texte suivant :
« Il siégera en la dernière persécution de la Sainte Église Romaine [ alinéa pour « Pierre le Romain » à la place de « et » ] [ ... ]
« [ Il ] paîtra les brebis pendant beaucoup de tribulations ; une fois celles-ci passées, la cité des sept collines sera détruite et un juge à craindre jugera le peuple. »
« La dernière devise désigne donc la fin du présent cycle et le jugement qui l'accompagnera. »
Cf. Charles-André Gilis – La papauté contre l'islam. Genèse d'une dérive – La prophétie des papes (2007)
Le juge « à craindre » est un euphémisme puisqu'il est question de terreur ; et par ailleurs nous signalons deux paires dans la gémellité des devises qui achèvent le cycle :
– celle du pape François et du pape émérite qui est désormais apparente
– celle du pape émérite et du juge terrible qui lui succède
Mais
s'agit-il encore d'une paire s'il lui succède ou est-il déjà dans
son ombre comme sur le pivot de la Porte qui s'ouvre sur la nouvelle
ère ?
109 |
110 |
111 |
112 |
113 |
114 |
Jean-Paul I |
Jean-Paul II |
Benoît XVI |
François |
Pierre II |
le Juge |
XVIII |
XIX |
XX |
XXI |
[ XXII ] |
I |
la Lune |
le Soleil |
le Jugement |
le Monde |
le Fou |
le Bateleur |
540 |
570 |
600 |
630 |
[ 660 ] |
[ 66 ] |
Tsade |
Qof |
[ Resh ] |
Tav |
Shin |
Alef |
90 |
100 |
[ 200 ] |
400 |
300 |
1 |
al-Kâfirûn |
al-Masad |
al-Ikhlâṣ |
al-Falaq |
an-Nâs |
an-Naṣr |
109 |
111 |
112 |
113 |
114 |
110 et 1 |
« Le
secret se trouvant entre le « kâf » et le « nûn »
est le « wâw » qui [ ... ] ne s'écrit pas dans le
commandement [ ... ] du « kûn » initial mais [ qui ]
devient apparent [ quand Il exécute Son ordre existenciateur. ] – Note
additionnelle d'abdu'Llâh Penot à l'Oraison du Vendredi
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