mercredi 10 février 2021

Le plus petit des jours

Pour le dix-septième cycle du troisième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous avons relevé dans la littérature annamite l'existence orientale d'une période inférieure aux secondes qui correspond au nombre trente-six.

Nous avons noté une polysémie pour les unités de sa fraction qui correspondent aux pâmes ou aux syncopes qu'on qualifie de chandelles.

Dans son chapitre sur les jours principiels, le Sheykh abd al-Razzâq Yayâ utilise sans les dénombrer un terme qu'il attribue à Qâchânî et à l'auteur du « Rûh al-Bayân ».

Il s'agit d'un « principe [ à ] toute durée » qui préside au « renouvellement de la création à tout instant » : le « waqt ».

Ce principe qui se renouvelle à chaque instant n'est pas un cycle puisqu'il s’identifie à la pâmoison et à l'évanouissement des chandelles.

Mais il s'inscrit dans une réalité cyclique qui avec la seconde est comme « le plus petit des jours » que le Sheykh identifie à un cycle de vingt-quatre heures : le « yawm ».

Le « waqt » n'est pas un cycle et à contrario Aragon dit très joliment à propos de son amour que « l'éternité n'est qu'une pâme » au feu dont il est consumé.

Leur nombre pour son cycle le plus immédiat entretient néanmoins un ordre de grandeur qu'il partage avec des temps apocalyptiques de trois cents soixante jours.

Et ces jours qui sont dans l'ordre des générations comme autant d'années sont comme mille ans « auprès de ton Seigneur » – cf. Cr S 22 V 47 et S 35 V 5 + II P 3, 8 et Ps 90, 4

Cette durée peut se concevoir comme « le plus grand des jours » non sans rappeler les trois mille six cents secondes de l'heure et les trois cents soixante degrés de l'écliptique.

Mais l'ordre de ces réalités cycliques qui s'inscrivent sur une base alternée sexagésimale et décimale ne fait qu’appréhender la grande année cosmique à travers des nombres.

Sa mesure et son inscription dans la matrice arithmétique par une quadrature sont des opérations dans la décade qui relèvent d'une géométrie du pentagramme.

Dans cette géométrie, les shuyukh de l'akbariyya identifient la base sexagésimale aux six directions de l'espace et le septième jour de la semaine au centre de sa croix.

Ce n'est pas ce que nous disons quand nous faisons des sept jours de la semaine les quatre saisons d'un mois sidéral de vingt-huit jours.

Mais le jour sabbatique est sans doute une adaptation des réalités cycliques les plus archaïques avec un niveau d'abstraction dans l'observation où s'inscrit le mois synodique.

La place du centre de l'espace dans la succession des jours est plus délicate à déterminer puisque que le septième apparaît ici comme le premier.

Sa primauté que la tradition irlandaise décrit comme celle d'un huitième jour est celle de son nombre et de son nom : le « yawm al-Ahad ».

Ici aussi, on ne voit pas d'autre raison à cette disposition qu'une considération sur ce nombre qui relève d'une élévation du niveau d'abstraction dans son élaboration.

Dans l'ordre des jours du détachement qui se détachent en six phases de leurs nuits matricielles, c'est le quatrième jour qui devient le premier des jours détachés.

Cette primauté du Mercredi s'accomplit alors dans la lumière d'an-Nûr là où celle du Dimanche émane de la grâce séraphique d'ash-Shakûr.

Mais la place immuable du jour dominical reste centrale et c'est le Lundi qui ouvre la semaine et l'année quand un sixième jour complémentaire l'empêche de s'y déplacer.

C'est en effet le cycle des semaines et des mois sidéraux de l'année que ce jour vient compléter et c'est lui qu'on qualifie de bissextile quand il est redoublé.

   

    

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