lundi 10 avril 2023

La science d'al-Khiḍr

...

« [ Dieu ] fit partir [ Moïse ] quand il manqua de convenance à l'égard de Sa science, à la recherche de celui à qui [ Dieu ] avait enseigner une science émanant de Lui et fait don d'une de Ses miséricordes. »

« Moïse prêchait parmi les Fils d'Israël. On lui demanda :

- « Qui est le plus savant des hommes ? »

- « Moi », répondit-il.

Dieu le reprit parce qu'il n'avait pas renvoyé la science à Lui. Il lui révéla :

- « J'ai un serviteur au confluent des deux mers qui est plus savant que toi. »

« Il s'agit d'al-Khir que le Coran appelle « un de Nos serviteurs à qui Nous avons donné une miséricorde de Notre part et enseigné une science émanant de Nous » – cf. S 18 V 65.

Cf. Denis Gril citant Bukhâri dans une note pour le premier paragraphe du « Livre du dévoilement des effets des voyages » du Sheykh al-Akbar (1994)

Allâh identifie al-Khir à la « 'ubûdiyya » de Son serviteur [ sa servitude ] qui correspond à une miséricorde de Sa « ramâniyya ».

C'est elle qui prend en défaut la « rubûbiyya » [ la Seigneurie ] de Moïse comme la « 'ubûdiyya » d'abû's-Su'ûd pendra en défaut la « rubûbiyya » d'abd al-Qâdir al-Jîlânî dans les « Futûhât » du Sheykh al-Akbar.

Mais il ne nous dit rien sur la science qui émane de Lui ni sur la confluence des deux mers où elle s'exerce bien qu'elle soit en rapport avec sa viridité dont la couleur caractérise la vivification du Vivant.

La confluence apparaît dès lors comme une échéance de l'économique cyclique dans tous ses renouvellements périodiques et en particulier pour celui qui concerne la grande année cosmique de 25.920 ans – 360° x 72 ans par degré.

Mais aussi à l'autre extrémité du temps pour chacune des trente-six pâmes ou des trente-six syncopes qui renouvellent chaque seconde en disposant le cœur de Son serviteur comme bon Lui semble pour le serviteur du Vivant.

Le cœur du serviteur est alors plus prompt à suivre les adaptations du Vivant que celui qu'Il se donne pour maître dans le rang de Sa seigneurie ; bien que l'un et l'autre soient inclus par la totalité dans l'affranchissement des stations qu'Il leur impose.

« ... al-Khir dit à Moïse :

- « Je possède une science que Dieu m'a enseignée et que toi, tu ne connais pas et toi, tu possède une science que Dieu t'a enseignée et que moi, je ne connais pas. »

« Il ne lui dit pas :

- « Je suis plus excellent que toi. »

« Bien plus, sachant la dignité de Moïse et ce qui lui revenait, il se conforma à son interdiction de le garder pour compagnon, par respect pour la station et le haut rang de Moïse, ainsi que pour son silence lorsqu'al-Khir le quitta.

« Moïse ne revint pas sur son interdiction, sachant qu'al-Khir ne pouvait plus l'entendre surtout lorsqu'il eut dit :

- « Et je ne l'ai pas fait de mon propre chef ».

« Moïse sut donc qu'il ne se séparait de lui que sur un ordre divin et ne s'y opposa pas.

« Le but de Moïse était atteint, ainsi que celui de Dieu qui était de lui inculper un enseignement – « ta'dîb ».

« Il apprit que Dieu a des serviteurs possédant une autre science que la sienne.

« Il ne s'agissait que de l'une des sciences du dévoilement, détenue par une créature et conférée par les états spirituels des disciples progressant sur la Voie.

« Que dire s'il s'était agi de sciences relatives à la transcendance ou [ à ] la similitude [ avec] la Dignité divine » – « min al-'ilm al-muhkam wa al-mutashâbih ».

[ Grill s'interroge sur le sens de sa translittération. Ce que nous comprenons, c'est que la science d'al-Khir porte sur une cosmogonie de la création, ni sur l'ontologie du démiurge ni sur une similitude d'ordre métaphysique. ]

Cf. Denis Grill – Le terme du voyage – De la station qui se trouve entre la confirmation de la Vérité et la prophétie : la station de la Proximité [ au ] chapitre 161 des « Futûhât » du Sheykh al-Akbar (1988)

Cette science relève du « maqâm al-Qurba » qui se trouve entre la « siddîqiyya » et la prophétie. Le récit coranique qui lui sert de justification se trouve dans la sourate « al-Kahf » – cf. S 18 V 65 à 82.

Le Sheykh al-Akbar envisage dans le premier paragraphe de son traité sur le dévoilement des effets du voyage le déplacement des créatures comprenant le Noble Coran et les sept planètes, une douzaine de personnages, un archange et un cheval :

« [ Dieu ] fit descendre le Coran [ de ] la Nuit [ bénie ] du destin jusqu'au ciel le plus proche dans la totalité de ses sourates et de ses versets.

Il fit voyager les planètes dans les mansions du mélange et de l'épuration proclamant ainsi l'éloge des déterminations de Sa Toute-Puissance. » [ ... ]

« Il fit descendre l'Esprit fidèle [ Gabriel ] sur les cœurs de ceux qui ont reçu Ses prophéties. Il fit remonter vers Lui la parole excellente sur le « Burâq » de l’œuvre pieuse pour l'honorez de la contemplation de Son essence. » [ ... ]

Seuls Dieu et son Trône sont préalablement dépourvus de ces mouvements :

« La louange est à Dieu qui réside dans la Nuée et [ qui ] a pour attribut d'être établit sur le Trône [ de la ] Majesté de Son essence après l’achèvement de [ Sa ] création [ de la ] terre jusqu'aux cieux. »

Puis le Sheykh al-Akbar fait descendre la grâce et la Paix sur le Sceau des prophètes, sur ses compagnons, ses proches et sa parenté.

   

    

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