jeudi 27 juillet 2023

La vallée d'Umm Rabî

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« ... entre Salé et Marrakech [ « la capitale almohade » ] ibn 'Arabî [ fit ] une halte à Ijîsal » dans « la vallée d'Umm Rabî » ; ...

« ... le nom de ce petit village berbère où il s'arrêta un jour de muarram 597 [ en octobre ou novembre 1200 ] va rester à tout jamais gravé dans sa mémoire.

« Pour lui, ce nom évoque en effet l'un des épisodes les plus marquants de sa destinée spirituelle, celui où il parvint au « maqâm al-Qurba » – la station de la Proximité :

« Je parvins à ce « maqâm » au mois de muarram 597 alors que j'étais en voyage dans un lieu appelé Ijîsal au Maroc.

« De joie, je me mis à errer dans cette station mais je n'y vis personne d'autre que moi et cette solitude me fit peur. »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – Les adieux (1989)

Puis il rencontre as-Sulamî dont l'esprit a prit pour lui une forme corporelle que Dieu lui envoi par miséricorde pour le consoler de cet isolement où il l'invite à se réjouir de la compagnie d'al-Khir en lui révélant le nom de la station – « al-Qurba ».

Addas présente al-Khir comme l'un des « afrâd » – les esseulés – dont nous avons vu qu'il ne sont que trois et qu'on peut les assimiler aux archanges. Ce pourquoi nous l'identifions plutôt à l'Esprit ancestral.

Elle dit aussi qu'ils sont les seuls à pouvoir accéder à la station de la Proximité mais nous pensons que les cinq du désir ardent quand ils réalisent pleinement leur prosternation y accède également et qu'as-Sulamî fut l'un d'eux au moment de son trépas (421).

Quoi qu'il en soit, il semble impossible qu'ibn 'Arabî ait réalisé pleinement la station du Sceau des saints avant cet accomplissement où elle est alors parfaitement conforme aux échéances de l'économie cyclique qui s'imposent à elle.

Il la réalise après la vision inaugurale de Cordoue (586) où il fut introduit par Hûd – le prophète des 'Âd – devant l'assemblé des prophètes s'écartant de la voie mosaïque pour rejoindre de là où il se trouvait dans les pas d'Isâ sur la voie muammadienne.

Mais aussi après sa révélation à Fès (594) où elle lui apparaît plus spécifiquement générale que celle des muammadiens telle qu'inférée dans celle de la Lumière qu'il expérimente lors de son séjour et dont il doit tenir le secret.

Pour l'échéance de l'économie cyclique qui s'impose ici il faut distinguer les 630 ans inhérents aux deux témoins de l'Apocalypse et les quatre cohortes de 600 ans qui organisent le dernier âge du « manvantara » dans son « kalpa » – cf. Ap XI 1 à 11 :

« 1.260 jours = 42 mois de trente jours = trois temps et demi de 360 jours »

Puis trois jours et demi de ténèbres qui sont comme autant de temps indiquant qu'il y a autant d'années (12 x 30) que de jours (1.260) pour les deux témoins (2 x 630). Ce qui donne au Sceau des prophètes un délai pour parfaire notre religion (630).

Si ces décomptes mènent nos deux témoins devant le Seigneur de la Terre qui est le Roi du Monde pour la manifestation de Sri Kalki, leurs sceaux se succèdent comme un métronome tous les 600 ans à l'exception notable de l'alter-christus (1224).

L'amplitude de cette oscillation est fixée par l'origine de l'ère chrétienne mais l'exception qui la confirme s'est déportée sur une autre échéance : celle du Laurier cathare qui ajoute à son cycle (1244-1844) une septième unité sabbatique (1944) et son eschatologie.

Ce déplacement abouti en 1924 à la fin du Califat ottoman avec celle de la manifestation du Roi du Monde par le Bogdo Khan à Urga dans une apothéose de l'usurpateur à la tête du Raj britannique.

Les Cathares de Montségur ont accepté leur sacrifice en demandant aux Francs de pouvoir s'y préparer pour qu'il coïncide avec un moment qui pour eux devait correspondre d'après leur repère avec l'équinoxe du Printemps.

Le règne du Seigneur de la Terre coïncide avec la chute du Califat abbasside (1258) et avec celle du Sultanat moghol (1857) six cents ans plus tard dans un cycle qu'Ungern-Sternberg (1921) et Enver Pacha (1922) vont compléter jusqu'à son achèvement.

C'est à partir de là – à partir de ces deux unités sabbatiques – que l'usurpateur compte en siècles – contrairement aux triples échéances (120) qui organisent les temps de la Rose-Croix (1604-1964) et du Sacré-Cœur (1673-2033) à partir de 1244 et de 1313.

Ce fut particulièrement sensible pour les commémorations de la Révolution française (1789) même si la République inscrit son origine (1792) dans une ère qui corrige efficacement une correction entre ces temps – « + 69 » et « - 1 ».

Cet apparat séculaire en recouvre néanmoins un autre plus occulte mais aussi plus efficient marqué par un cycle de septante-deux ans auquel on se réfère pour l'Union soviétique (1917-1989) et l'Union européenne (1948-2020).

On peut d'ailleurs constater que cette ère prolétaire – celle de de 1917 – coïncide avec celle de la Révolution française – celle de 1789 – à laquelle elle fait volontiers référence – ce qui indique une sorte de cohérence dans leurs démolitions contrôlés.

Pour 1313 qui sert de référence à 1673, il faut indiquer 360 ans plus tôt le martyr du Grand Maître du Temple et la canonisation de Célestin V qui fut l'un des rares avec Boniface – l'évêque de Lausanne – et avec Benoît XVI à quitter de si hautes charges.

« Le « maqâm al-Qurba » auquel seul les « afrâd » ont accès est [ ... ] la station suprême de la « walâya », le degré spirituel le plus élevé que puisse jamais atteindre [ ... ] un « walî » ; ...

« ... situé immédiatement en-dessous de la station de la prophétie légiférante, elle porte aussi le nom de la prophétie générale. »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – Les adieux (1989)

Non seulement les « afrâd » ne sont pas les seuls à y accéder puisque Sulamî s'y trouvait mais bien que bénéficiant de la vision prophétique, elle reste reste en-deçà de la prophétie – légiférante ou pas.

Quant à son caractère général, il ne concerne que la station qui s'y trouve en regard de celle d'un Sceau spécifiquement muḥammadien bien que sa généralité puisse apparaître aussi comme sa spécificité.

Pour la « nubuwwa », c'est la prophétie légiférante qui est fermée par le Sceau des prophètes et c'est la prophétie générale que doit fermer le Sceau de la sainteté absolue et universelle lors de sa parousie.
   

    

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