mercredi 19 juillet 2023

Le Graal du parfait cathare

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« ... en 1931, un jeune Allemand du nom d'Otto Rahn [ ... ] entreprit des recherches dans les grottes de l'Ariège.

« Il fréquenta également quelques érudits locaux – férus de catharisme – tels Déodat Roché, Maurice Magre, Antonin Gadal.

« Surtout, Rahn fit le lien entre la mythologie du Graal et l'hérésie cathare » [ que de la Croix identifie un peu vite au « Livre des deux principes » traduit par René Nelli (1959) qui n'en est que la justification du point de vue de la scolastique médiévale du XIIIe siècle. ]

« En 1933 [ ... ] Rahn publia [ en Allemagne ] le résultat de ses recherches sous le titre [ de la ] « Croisade contre le Graal » – « Kreuzzug gegen den Gral » – ouvrage édité en France dès l'année suivante. »

« Ce livre [ ... ] tresse en effet un lien [ ... ] entre un chef-d’œuvre de la littérature allemande du Moyen Âge – le « Parzival » de Wolfram von Eschenbach – et [ la gnose des parfaits cathares que de la Croix persiste à qualifier d'hérésie. ]

« Von Eschenbach – chevalier-poète – écrivit son chef-d’œuvre dans les années 1200 à 1210. Il reprenait – à sa façon – le canevas d'un autre récit inachevé [ ... ] : « Perceval » ou le « Conte du Graal » que l'on doit à Chrétien de Troyes.

« Ce dernier à composé son roman [ en langue romane ] entre1181 et 1191. Il dit l'avoir écrit à la demande du comte de Flandre – Philippe d'Alsace – qui lui aurait confié un livre à cet effet. »

[ Arnaud de la Croix doute de son existence alors que le comte de Flandre trace ici le lien entre l'Alsace et le pays cathare que l'ordre du Temple prolonge en Champagne tandis que l'auteur l'assimile à « certains contes gallois d'origine celtique ». ]

« [ Le ] Graal [ de Wolfram von Eschenbach ] n'est plus [ le ] plat creux en or et orné de de pierre précieuses que mettait en scène Chrétien » [ de Troyes que le conte identifie ensuite au calice ou à la patène ; mais ] une [ ... ] pierre d'origine céleste ».

[ L'origine céleste de la pierre met le réceptacle en relation avec le cycle dont il est la manifestation : temps apocalyptique pour la Rose-Croix (360) ou cohorte de l'âge de fer pour les Cathares de Montségur (600). ]

« Le château du Graal dans la version de Wolfram [ von Eschenbach ] se nomme Munsalvæsche alors qu'il ne portait pas de nom dans le roman de Chrétien [ de Troyes où il est question d'un Siège périlleux au ] château du Roi pêcheur ».

« Munsalvæsche [ serait ] le « mont sauvage » – « Wildenberg » en langue germanique » – à moins qu'il ne s'agisse de la « terre sauvée » de Périllos à la troisième personne du singulier de l'indicatif – « franche » dans le monde des corporations.

« Or, ce dernier nom est précisément celui du château où Parzival dans le récit de Wolfram von Eschenbach assiste [ ... ] comme le Perceval de Chrétien [ de Troyes ] au cortège du Graal ».

« Otto Rahn [ ... ] va associer le Munsalvæsche de [ Wolfram ] von Eschenbach avec le Monségur des cathares dont la signification en langue occitane [ serait ] « montagne sûre » ...

« C'est ainsi [ ... ] que la croisade contre les Albigeois se transforme [ dans l'esprit de Rahn ] en « croisade contre le Graal », ce dernier se trouvant – pense-t-il – en possession des parfaits cathares. »

Cf. Arnaud de la Croix – Treize livres maudits – Le Livre des deux principes, testament des cathares (2016)

Ce qui n'est somme toute qu'un ultime déplacement de sa théophanie de Salvaterra à Montségur et le passage par le feu de l'ordalie où le Laurier ne devait reverdir que six cents ans plus tard.

Ce qu'il ne fit assurément qu'après sa période sabbatique quand on vit resurgir sur les traces de Rahn (1939) les « érudits locaux » ci-dessus dûment mentionnés par de la Croix et d'autres « férus de catharisme » de bon aloi.

   

    

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