lundi 27 novembre 2023

Les feux de la Saint-Jean

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« La grande fête des Maçons est ce qu'ils appellent le jour de Saint-Jean ; ...

« ... tout Maçon éclairé doit savoir que cette fête célébré ce jour là ne peut avoir aucun rapport avec la personne appelée saint Jean et que c'est uniquement pour en déguiser la véritable cause qu'ils ont nommé ce jour-là la Saint-Jean.

« Comme il y avait des maçons ou pour mieux dire des Druides, plusieurs siècles avant saint Jean – si toutefois un tel personnage a jamais existé – le jour choisi pour la fête de la Maçonnerie doit avoir une autre cause totalement étrangère à Jean. »

« Voici le fait : le jour appelé jour de saint Jean est le 24 juin vulgairement pris pour la mi-été. Le soleil alors est arrivé au solstice d'été et – observé en plein midi – il paraît pendant quelques jours à la même hauteurs.

« Le plus long jour astronomique comme le jour le plus court n'est pas tous les ans – à cause de l'année bissextile – le même jour numérique et c'est pour cela que le 24 juin est toujours pris pour la mi-été ...

« ... et c'est en l'honneur du soleil qui est alors à sa plus grande hauteur sur notre hémisphère – et nullement ici par rapport à saint Jean – que cette fête annuelle des maçons prise des Druides est célébrée à la mi-été. »

« Les coutumes survivent souvent aux [ souvenirs ] de leur origine et c'est précisément ce qui nous arrive pour une coutume encore en usage en Irlande où les Druides [ fleurissaient ] au temps où ils [ fleurissaient ] dans la Grande-Bretagne.

« La veille du jour de Saint-Jean – c'est-à-dire la veille du jour de la mi-été – les feux irlandais s'allument sur le sommet des montagnes.

« Cette coutume n'a aucun rapport avec saint Jean mais bien avec le soleil qui – ce jour là – est à son plus haut degré d'élévation d'été et où il arrive – comme on pourrait le dire en langage populaire – au sommet de la montagne. »

Cf. Thomas Paine – De l'origine de la franc-maçonnerie – De la nature du secret de la franc-maçonnerie – Les origines druidiques de la fête de la Saint-Jean d'été, principale fête maçonnique (1812) [ à titre posthume ]

Les archives de la Franc-maçonnerie proposent ici en 2009 les deux figures de l'aigle et du serpent identifiées à celle du faucon et du dragon comme emblème du dieu Taramis qui gouverne le ciel et le tonnerre tonnant :

« La Saint-Jean est une fête qui remonte à la nuit des temps. Cette fête est sûrement le plus ancien élément de la tradition occidentale.

« Vraisemblablement issue d'un ancien culte solaire, elle est née chez nos ancêtres préhistoriques et fut très présente chez les druides. »

« Jean [ le « Boanergès » ] dit « fils du tonnerre » est à rapprocher du dieu Taranis. »

Si l'aigle et le dragon sont bien ici conjoints avec leurs figures secondaires comme attributs d'une même divinité gauloise, il y a une confusion entre la naissance du Précurseur et l'auteur présumé du quatrième évangile – Jean de Zébédée.

C'est bien la naissance du Précurseur qui fait face le 24 juin à celle du Christ commémorée le 24 décembre avec la fête du Soleil invaincu et c'est Teutatès identifiée à Dionysos qui en reçoit les hommages sur son Territoire.

Mais leur conjonction sous le Soleil de Belenos n'est sans doute pas sans rapport avec la triade que Teutatès formerait d'après la « Phrasale » de Lucain avec Taranis et Ésus :

« Taranis dont le nom signifie « le tonnant » [ ... ] est représenté tenant dans une main le soleil et de l'autre la lune. Il est accompagné de l'aigle et du serpent.

« L'aigle – animal solaire – engendre l'air par le battement de ses ailes. Il permet ainsi la capture et la préservation du feu solaire. L'action conjointe de l'aigle et du soleil donne naissance à l'air lumineux [ qui ] porte en lui la puissance de vie.

« Le serpent – mais aussi le dragon – animal lunaire est l'enveloppe qui capture et préserve le feu sous-terrain des mutations et des transformation. »

Ici pourtant la constellation du Serpent terrassée dans la sphère sublunaire ne doit pas être interprétée sous la figure du dragon en dehors du principe solaire que caractérise le « regard acéré » de l'aigle d'après son étymologie irlandaise.

C'est à l'entrelacs – aux nœuds et aux liens – des circonvolutions du serpent dans les méandres du labyrinthe octogonal qu'on doit réserver les miroitements de l'astre solaire sous leur luminaire secondaire en passant de la lumière au feu :

« Un lien analogique s'établit entre le dragon, le feu et les orages. De ces forces primitives du cosmos en action, le dragon participe directement.

« L'affrontement du saint contre le dragon [ dans le christianisme celte ] a souvent lieu en canicule comme si cette période était l'épicentre temporel du mythe. [ ... ]

« On se trouve vraisemblablement devant un schéma de mythe calendaire : le combat saisonnier contre un principe dévastateur du monde, un dragon caniculaire qui menace d'assécher le monde et de le transformer en terre « gaste ». [ gâtée ]

[ « Dans la conception traditionnelle des Celtes, le dragon ne serait que la forme transitoire d'une divinité polymorphe et qui intervient régulièrement dans le destin du monde et des hommes. [ ... ]

« Les dragons celtes ne sont ainsi que l'aspect provisoire d'une divinité dont l'action continue de s'exercer sur le monde. Par ailleurs, le dragon est certes vorace mais cette voracité s'inscrit dans une logique d'équilibre des forces naturelles et cosmique. » [ ... ]

Cf. Philippe Walter – Dictionnaire de Mythologie arthurienne : « Dragon » [ « Un mythe calendaire » ... « Pour le paganisme » ] (2014)

L'ordre druide émanant de la Société des Antiquaires de Londres (1707) a rompu en 1723 avec la maçonnerie anglaise ; juste avant l'échéance rosicrucienne de 5728 qu'elles avaient entrepris d'établir au sein de la Grande Loge dès 1717.

   

    

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