...
« Quatre cents colonies à nourrir dans ce printemps et cinq ou six millions de citoyennes à gouverner ; dans rien de temps, les essaims vont débourrer : leur courir après, les prendre, les loger, poser les hausses et voilà la grande miellée qu'arrive !
« Alors là, garçon, cinq mille rayons à désoperculer. Tu entends ? Cinq mille ! Et tu crois que je pourrai faire ça tout seul ? Mais la voilà sa licence à ton p'tiot ! ... Son agrégation ? Elle est là : maître des abeilles ! ... »
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
Le Maître des abeilles est Celui qui ajoute un jour au jour incomparable de l'équinoxe du Printemps deux fois par Myriade parmi les jours bissextiles :
« 365,25 > 365,24 < 365,242 < 365,2422 »
Véritable « triduum » pascal qu'on attribue par anticipation au Phénix des six mille lunaisons deux fois par Millénium comme on ajoute le Verne des Abruzzes aux Verdoubles des Corbières.
« Eh là ! Eh là ! Dit le Mage. Va-t'en fourrer trop tôt ton nez là-dedans ! Le pollen, ça s'approche sur la pointe des pieds. Avec le sang, c'est la denrée la plus mystérieuse du monde qui tient dans ça structure les secrets de la Vie.
« Faut pas gaspiller ça, garçon ! Faut l'état de grâce ! Faut la main sacerdotale ! »
« Il montra l'auget. « J'ai là du pollen d'aulne. Le Verne des gaulois. C'était même un de leurs arbres sacrés. Pourquoi ? Va savoir. Peut-être parce qu'il tourne à l'eau. Ce qui est sûr, c'est qu'avec le coudrier, c'est le premier pollen pour les avettes !
« Matière à réflexion, hein ! Moi je le guette tous les ans. »
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
Comme on guette le Now Ruz au Printemps
du Verne au Rayon Vert
sous la Crosse de Saint Colomban.
« C'est ainsi que commença pour [ lui ] le métier de maître des abeilles : dans l'eau de la chaudière, il jetait les pains de cire naturelle de deux cents grammes environ et entretenait le feu jusqu'à ce que l'eau fut à température voulue.
« Quand les pains de cire étaient de la bonne consistance, il les laminait un à un entre les deux rouleaux. Il en sortait un mince gâteau doré engravé recto verso d'hexagones savants qu'il passait ensuite au massicot pour le calibrer aux dimensions des rayons.
« 12 x 36 »
« Les rognures retournaient à la fonte. »
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
« Mais heureux encore qu'ils sont [ les Duverne « qui habitait depuis toujours à la Serrée où poussent les vernes » ] parce que cette ligne-là [ Nation-Dauphine où ils font « des trous dans les tickets de métro » ] est plus souvent dessus que dessous. »
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
« Et tourne que tu tourne, il en fit ainsi une centaine par jour. Et cela dura dix jours, ...
« ... après quoi ils passèrent en revue les cinq mille cadres de hausses et remplacèrent les trop vieilles cire par celles – toutes fraîches – qu'il venait de laminer en les fixant dans le cadre au moyen d'une gourmette chaude. »
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
« ... Je crois avoir compris [ ... ] que l'abeille ne s'intéresse qu'aux pollens dont la structure [ microscopique ] est hexagonale. »
« ... Le monde hexagonal des abeilles... ! Cela pourrait peut-être venir de la forme de son œil... à moins que... »
« Son œil brillait comme une escarboucle. On sentait qu'il valait mieux pas le distraire de sa méditation. »
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
« Tout cela dans cette belle odeur blonde de cire travaillée alors que les premières abeilles venaient les surveiller en tournant autour d'eux, ...
« ... évitant adroitement de se prendre aux toiles d'araignée que le Mage conservait aux fenêtres pour se protéger des autres insectes.
« Il disait : « Le meilleur piège à mouche – et de bien loin – c'est la toelle d'irangne ! » [ La toile d'araignée ]
Cf. Henri Vincenot – Le maître des abeilles. Chronique [ inachevée ] de Montfranc-le-Haut [ à Dijon, le 26 octobre 1985 ]
« En huit jours ! Tu entends ? En huit jours, des millions d'abeilles. Le Miracle ! »
Je l’entends du sommet de l'Arbre
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