dimanche 11 juin 2023

L'alchimie des couleurs

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« L'esprit d'ibn Arabî se porte successivement à la rencontre d'Alî, d'abû Bakr et d'Omar dans les théophanies de couleur rouge, blanche et verte, lesquels représentent des modalités qualitativement variables de la lumière divine. »

Cf. L'ascension dans la lumière muḥammadienne et l'octroi du khalifat dans l'Introduction philosophique du livre des théophanies d'ibn Arabî de Stéphane Ruspoli (2000)

C'est néanmoins aux omeyyades que reviennent la bannière blanche et aux abbassides la bannière noire, la verte et la rouge aux ottomanes reprenant celles des fatimides et du soufre akbarien.

« Chacune de ces couleurs symbolise une saisie particulière de la science élevée du « tawḥîd » qu'ibn Arabî attribue aux califes en tant que guides [ « imâm » ] incontestés de la communauté de l'islam.

« Comme il ressort de son commentaire, la couleur rouge représente la lumière de l'intellect, la couleur blanche celle de la foi, la couleur verte qui est la coalescence des deux est l'indice de la vérité [ « la lumière divine et inconditionnée ». ]

« Parmi ces couleurs spécifiques de la Lumière muḥammadienne, c'est la couleur verte emblématique de Muḥammad [ ... ] qui est la plus proche de la lumière [ absconse : invisible, incolore ou incréée qui est identifiable à lumière noire – infrarouge. ]

« Toutes trois représentent les voiles épiphaniques de la divinité en soi mais rayonnant à travers les prismes multicolores de la lumière. »

70. Théophanie de la lumière rouge [ avec Ibrahîm al-Khawâss et Alî – quatrième calife ]

« Entretien avec Alî sur ce qu'est l'expérience de Dieu » (119)

71. Théophanie de la lumière blanche [ avec abû Bakr – premier calife ]

« Poursuite de l'entretien avec abû Bakr confirmant le dire d'Alî » (120)

[ « Derrière le pavillon de l'invisible » ]

72. Théophanie de la lumière verte [ avec Omar Khattâb – deuxième calife ]

« Poursuite de l'entretien avec Omar et don de la lumière déployée » (121)

[ « Derrière le pavillon de Dieu » ]

Cf. Livre des théophanies d'ibn Arabî – « Kitâb at-Tajalliyât » traduit par Ruspoli (2000)

« On peut résumer en fonction des commentaires le symbolisme de ces trois couleurs de la façon suivante. Il s'agit là des modifications épiphaniques d'une seule et unique lumière, c'est-à-dire des détermination de l'absolu.

« Ou encore : ces couleurs sont les voiles épiphaniques supérieures de la Lumière divine qui est purement suprasensible ou invisible.

« Du point de vue cosmologique, la lumière rouge marque le franchissement du « malakût » inférieur, la lumière blanche la limite du « malakût » supérieur, la lumière verte le seuil du « jabarût », ...

« ... alors que « la lumière de l'invisible » (75) qu'aucune couleur ne permet de saisir coïncide avec le « lahût » ou sphère de la pure essence divine [ qui correspond à la décade du « yâhût » où se manifeste l'ipséité du « hâhût ». ]

« En rapport avec cette distribution, l'ascension du pélerin se décompose en deux phases : vers Dieu à travers les trois épiphanies de couleurs délimitant le « malakût » et le « jabarût », puis en Dieu. »

Cf. Présentation suivie des théophanies du « Kitâb at-Tajalliyât » d'ibn Arabî (2000)

73. Théophanie de l'arbre

« Ascension et immersion dans la divine sagesse » (122)

[ Dans le déploiement de la lumière verte ]

« Je dressai donc l'échelle de l'ascension et je m'élevai en Lui. [ « Huwa » ]

« Alors la lumière déployée me fut accordée et les cœurs des croyants furent déposés entre mes mains.

« Une voix me dit : « Donne-leur la lumière éclairante car [ les ] ténèbres de la mécréance [ ont ] tout envahi et rien ne peut la dissiper hormis cette lumière. »

« A ce moment-là une intense commotion d'amour s'empara de moi dans l'ascension. »

Cf. Livre des théophanies d'ibn Arabî – « Kitâb at-Tajalliyât » traduit par Ruspoli (2000)

La théophanie de l'arbre ou de l'échelle occupe ici la place (73) de l'Axe au milieu du signe qui caractérise le pontificat de Sixte Quint (1585-1890) pour les devises pontificales de la Prophétie des papes.

Par conséquent l'ordre des théophanies (109) suit bien celui des sourates du Noble Coran jusqu'à la dernière dans l'ordre des révélations (110) caractérisée par le Secours – « an-Naṣr » – et par la Victoire – « al-Fatḥ ».

Ce qui nous renvoi une fois encore à la devise pontificale (109) du pape Luciani (+ 1978) comme dernière clôture des triades du « kali-yuga » après celles du Quṭb az-Zaman (+ 1942) et du Padre Pio (+ 1968) – « 19 janvier 1943 » = « 12 muharram 1362 ».

   

    

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