samedi 24 juin 2023

Les cinq du désir ardent

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« Le Sheykh al-Akbar affirme [ ... ] qu'abû 'abdu'Llâh al-Mahdawî était d'entre les « malâmiyya » et qu'il appartenait à la catégorie spirituelle des hommes du désir ardent – « ahl al-ishtiyâq ».

« Ces hommes qui ne sont jamais plus de cinq sont les hommes des cinq prières obligatoires : « Chacun d'eux réalise pleinement l'une des cinq prières obligatoires [ ... ]

« C'est par eux que Dieu préserve l'existence du monde ; leur verset du Livre est : « Observez les (5) prières et la prière du milieu » [ de la nuit ] [ S 2 V 238 a ] ; ...

« ... ils ne cessent jamais de prier, de nuit comme de jour. [ Ce qui laisse supposer qu'il s'agit bien de la prière surérogatoire de la nuit et non l'une des cinq. ]

« Ṣâliḥ al-Barbarî que j'ai connu et dont j'ai été le compagnon jusqu'à sa mort était [ l'un ] d'entre eux ainsi qu'abû 'abdu'Llâh al-Mahdawî de Fès dont j'ai [ aussi ] été le compagnon. »

« En outre, il indique – dans le « Rûḥ al-quds » – que durant soixante ans al-Mahdawî ne tourna jamais le dos à la « qibla », ce que corrobore le récit du « Tashawwuf » [ de Tâdilî ...

« ... qui rapporte ] qu'il préserva la population de Fès [ « où il mourut en 595 / 1198 » ] de la famine en lui distribuant du blé et qu'il passa quarante ans dans la Grande Mosquée assis en direction de la « qibla ».

Cf. Claude Addas – Ibn Arabî ou la quête du Soufre Rouge – Fès – « Fais-moi lumière » [ et ] Une « face-sans-nuque » (1989) :

« Ibn Arabî effectua trois voyages à Fès : tout d'abord en 591, puis en 593 – il y restera cette fois au moins jusqu'en 594 – et enfin en 597 avant de se rendre à Tunis d'où il quittera définitivement l'Occident musulman. » [ ... ]

« Ibn Ja'dûn [ al-Ḥinawî ] et Ashall al-Qabâ'ilî [ était à Fès ] tous les deux d'entre les [ quatre ] Piliers [ « awtâd » ] et – a fortiori – d'entre les « malâmiyya » [ qui sont «  les Cachés, les Purs ... occultés parmi les hommes ... » – le second étant le Pôle. ]

Ce qui nous a laissé penser que le premier pouvait être le Sceau muḥammadien que le Sheykh al-Akbar dit avoir rencontré à Fès en 594 – le dévoilement du Pôle datant de 593.

Ce qui ne change rien à l'énigme de la fonction puisque l'Imâm du Tawḥîd s'identifie lui-même dans son « Dîwân » au Sceau des saints, le qualifiant de « spécifique » – ce qui pour nous veut dire « muḥammadien » en l'opposant au « général ».

C'est du moins ce que transcrit Addas quand la sainteté « générale » que nous qualifions d'absolue ou d'universelle caractérise « Jésus l'Assisté ».

Mais qu'elle soit « spécifique » ou « générale », elle ne serait être spécifiquement « muḥammadienne » à partir du moment où son héritage est à la fois celui du Messie et du Sceau des prophètes – le « Hashimite ».

Et c'est par rapport à la sainteté spécifiquement « muḥammadienne » du « Quṭb al-Maktum » que se différencie la spécificité « générale » de ces héritages où elle ne lui est pas pour autant étrangère puisqu'elle la comprend dans sa généralité.

Quant au Pôle, on le qualifie ici de « Pôle du temps ». Ce qui recouvre sans doute une fonction cyclique qui n'est pas seulement celui du pôle qui est « le Pôle de son époque » tandis qu'en tant que tel il souhaitait rester anonyme.

Addas écrit que si ibn Arabî avait eu à choisir un nom symbolique pour la ville de Fès, il l'eût sans doute appelée « Nûr » en rapport avec la Demeure de lumière à laquelle il accède lors de son séjour dans la mosquée al-Azhar où il se compare à une sphère.

Or si c'est là qu'il rencontre le Pôle, c'est aussi le nom qu'Hampâté Bâ fait correspondre à la ville de « Nioro » au Mali quand le Chérif Hamallâh accède en présence du Sheykh Muḥammad Lakhdar à la station du « Quṭb az-Zaman » au début du XXe siècle.

   

    

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