mardi 6 juin 2023

Le cimetière de Séville

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« Théophanies 107 à 109 : Les trois derniers chapitres du « Livre des théophanies » apparaissent reliés par une même thématique : celle de l'union à Dieu conditionnée par les modes d'abolition et de subsistance dans la contemplation. »

Cf. Stéphane Ruspoli – Présentations suivies des théophanies (2000)

107. Théophanie de l'opposition : Supériorité de la présence à Dieu en toute circonstance.

108. Théophanie de la résorption de l'attraction : Comme dieu exauce ceux qu'il attire puis les renvoie comblés.

109. Théophanie de la déroute des intellects : Que la connaissance mystique est incommunicable par le langage.

Cf. Stéphane Ruspoli – Le livre des théophanies d'ibn Arabî. « Kitâb at-Tajalliyât » (2000)

La présentation des trois dernières théophanies pourrait nous laisser croire que leur nombre est celui des paragraphes (107) qui organisent le livre de la Contemplation des secrets en-deçà de la sourate du « Kawthar » (108).

Mais Ruspoli opère d'autres rapprochements de ce genre et il faut supposer au contraire que ce nombre (109) sur le même principe de l'analogie avec celui des sourates se tient en-deçà de celle du Secours et de la Victoire (110).

Mais rappelons que la sourate « an-Nasr » (110) est en fait la dernière (114) dans l'ordre des révélations et que les théophanies s'organisent en deçà du terme qu'elle représente.

Par contre, le nombre des paragraphes (174) du « Kitâb at-Tajalliyât » ne semble pas devoir être pris en compte :

« Le seul inconvénient réel de [ la ] présentation critique du texte [ de l'édition ] tient à son découpage par « lemmatas » en fonction du commentaire « anonyme » qui rompt l'unité rythmique et organique du texte des théophanies. »

Cf. Stéphane Ruspoli – Introduction philosophique – Le livre des théophanies et ses commentaires (2000) :

« ... l’exégèse [ par abd al-Karîm al-Jîlî ] d'ar-Raqîm – l'inscription divine – qui sert à l'intitulation de la première théophanie semble inspirée de son propre commentaire [ du neuvième verset ] de la [ dix-huitième ] sourate – la Caverne – S 18 V 9. »

1. Théophanie de l'indication divine par la voie du Secret : Interprétation d'une figure talismanique dévoilant la naure et la finalité de la connaissance mystique (7) :

« Sache que l'inscription [ « ar-Raqîm » ] montrée dans cette théophanie ne l'est pas pour elle-même en tant qu'objet existant. Elle est montrée en tant que support [ ou « réceptacle » ] pour ce qui est inscrit dessus.

« L'indication se rapporte donc à son contenu interne, non à l'inscription [ comme mode d'expression propre ] à la révélation [ « fahwaniya » ] divinement inspiré. »

Cf. Stéphane Ruspoli – Le livre des théophanies d'ibn Arabî. « Kitâb at-Tajalliyât » (2000)

« Qu'entendaient les membres de l'Académie de Platon par cet avertissement ? [ Au fronton de l'Académie : « Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre. » ]

« Sans doute l'aptitude à configurer le monde des idées par des figures géométriques pour représenter la structure harmonique de l'âme du monde d'après les intuitions du pythagorisme. »

[ Sans doute celles des nombres triangulaires que Ruspoli se représente comme une triangulation de la transcendance, de la clairvoyance et de la sagesse salutaire. ]

« La tradition hermétique de l'islam comme les traités médiévaux de la perspective [ ? ] sont un écho lointain de cette conception. »

Cf. Stéphane Ruspoli – Présentations suivies des théophanies (2000)

Qu'est-ce à dire ? Les reliques des disciples de Priscillien (+ 385) remontant le Guadalquivir depuis Cadix jusqu'au cimetière de Séville ?

« Cette inscription [ ... ] présente tous les caractères d'un talisman ... » :

« [ La ] descente mystique [ des théophanies ] procède du troisième talisman divin qui compte parmi un des treize. » [ ... ]

« Le talisman procède du plan monadique de l'Être absolu qui ne se rattache pas à l'existant créaturel parce qu'il se rapporte au Premier et n'admet pas de second. Le plan du « tawḥid » qui admet l'existant créaturel s'y rattache ». [ ... ]

Cf. Prologue (2) et (3) au Livre des théophanies d'ibn Arabî traduit par Ruspoli (2000)

Nous ne savons rien des treize talismans ni de la raison pour laquelle celui-ci serait le troisième mais le plan monadique dont il procède est celui de l'Unique comme monade de l'Un sans second représentée par la lettre « Alif » dans Son nom de Majesté.

Le plan du « tawḥid » est par conséquent celui du « Yâhût » comme décade caractérisée par la lettre « Yâ » (10) où se manifeste l'Ipséité du « Hâhût » dont l'épiphanie se caractérise par la lettre « Hâ » (5) du pronom d'Allâh.

La négation du « Lâhût » où il n'y a rien qui ne se rapporte à l'Ipséité du « tawḥid » n'est donc qu'une expression apophatique du « Yâhût » qui La caractérise tandis que la contrainte du « Jabarût » ne s'exerce sur la monade qu'à partir de sa dyade.

C'est en effet cette contrainte qui fait de l'Unique le premier des nombres de la décade où son Ipséité se concrétise dans sa dyade sous une forme de synthèse qui se manifeste dans le royaume des anges – celui du « Malakût » où résident les réalités subtiles.

Cette Synthèse apparaît dans le monde des formes qui caractérisent celui des hommes du « Nâsût » sous l'apparence d'un Sceau qu'on qualifie de parfait et qui préside alors aux réalités cycliques d'une économie sexagésimale.

La perfection de l'Homme parfait s'exprime sous cette apparence sur les trois plans de sa réalisation physique, psychique et spirituelle où les réalités cycliques qu'il préside sont celles des deux luminaires inscrites dans le cycle du Phénix aux six mille lunaisons.

On doit donc considérer que la monade de l'Être absolu connaît trois épiphanies : celle de l'Ipséité au sein de la décade, celle de la Synthèse dans le royaume des anges et celle de l'Homme parfait dans le monde des formes.

Nous considérons en effet que c'est l'Ipséité de la décade qui se manifeste dans le royaume des anges sous une forme de Synthèse et non le premier des nombres qui est sous la contrainte d'un second.

Raison pour laquelle quand on qualifie l'Unique de « Premier », Il apparaît toujours aussi comme le « Dernier » que Celui-ci soit le second principe de la dyade et le dernier des nombres de la décade ou sous des lettres de l'alphabet qui Le représente.

   

    

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