vendredi 30 juin 2023

Les deux sceaux des deux témoins

...

« Concernant le second [ le premier étant le le Sceau des prophètes ] ibn Arabî est catégorique : c'est Jésus qui pour lui [ et pour nous ] est le Sceau de la sainteté universelle.

« Il y a fait deux sceaux [ non seulement dans la succession des cohortes du kali-yuga mais du vivant du Sheykh al-Akbar où ceux-ci se distinguent de ceux que nous venons d'évoquer comme « second » et « premier » ] ...

« ... l'un par lequel Dieu scelle la sainteté en général ...

« ... et l'autre par lequel il scelle la sainteté muḥammadienne.

[ L'un désigne le Sheykh al-Akbar par rapport à l'héritage du « second » et du « premiers », l'autre celui qui voulu rester caché parmi les « awtâd » qui soutenait leur pôle à Fès en 594.

Les deux fonctions du Sheykh Aḥmad at-Tijânî comme Sceau des saints – « Khatm al-awliyâ' » – et comme Pôle caché – « Quṭb al-maktum » – recouvrent par conséquent pour des raisons cycliques évidentes tout le prisme de ces possibilités. ]

« Quant à celui qui est le Sceau de sainteté d'une manière absolue, c'est Jésus.

[ Jésus est donc à la fois le Sceau d'une sainteté universelle et celui de la sainteté la plus absolue. ]

« Il est le saint à qui appartient par excellence la fonction prophétique non légiférante à l'époque de cette Communauté [ qu'Addas identifie à la communauté musulmane ] car il est désormais séparé de la fonction de prophète législateur et d'Envoyé – « Rasûl ».

[ Ce qui ne fait pas de l'akbarisme un « islam christianisé » imaginé par Miguel Asîn Palacios en 1931 mais plutôt ce « christianisme islamisé » qui est le nôtre.

Quant à la fonction de prophète législateur ou de messager du Christ nous n'y croyons guère et c'est sans doute parce qu'elle est peu crédible que le Sheykh al-Akbar la considère « désormais » comme séparé de celle du prophète non-légiférant – « Nabî ».

Par ailleurs, c'est précisément parce qu'elle n'a pas lieu d'être que la gnose syro-phénicienne du Galiléen a été recouverte par ses apôtres d'une religion judéo-chrétienne dont le paradigme n'est ici recevable qu'en deçà de sa perspective eschatologique. ]

« Lorsqu'il descendra à la fin des temps, ce sera en qualité d'héritier et de Sceau et il n'y aura après lui aucun saint à qui appartienne la prophétie générale. [ ... ]

[ On ne nous dit pas quelle est la nature de cet héritage mais il y a tout lieu de penser qu'il s'agit ici de celui d'Adam comme « manou » d'un nouveau « manvantara » – d'un nouveau cycle d'humanité caractérisé par la grande année cosmique du cycle de l'écliptique.

La fermeture de la prophétie générale – celle du « nabî » – est ici semblable à celle du Sceau des prophètes sur la prophétie légiférante – celle du « rasûl ». ]

« En ce qui concerne le Sceau de la sainteté universelle après laquelle il n'y aura plus de saint, c'est donc Jésus et nous avons rencontré nombre de saint qui étaient sur le cœur de Jésus ou d'un autre des Envoyés. »

[ Définition exemplaire de l'universalité de cette sainteté où « un autre des Envoyés » fait référence à Moïse qui se trouve « sous le Rocher » – c'est-à-dire à l'ombre du Christ.

La sainteté qui prend fin n'est évidemment pas cette sainteté générale mais celles particulières ou spécifiques qui s'achèvent avec sa parousie.

C'est celles qui se sont manifestés avec le « Quṭb az-Zaman » (1942), le Padre Pio (1968) et le pape Luciani (1978) dans tous les ordres d'une sainteté spécifiquement muḥammadienne ou spécifiquement chrétienne.

« Avec le troisième Sceau [ mais nous devons considérer qu'il ne s'agit ici que d'un aspect particulier du second dans la perspective exhaustive des deux témoins de l'Apocalypse de saint Jean où Addas inverse curieusement ses paragraphes ] ...

« ... la « walâya » sera définitivement close [ pour toute sainteté spécifique. ]

« Ce troisième Sceau ne sera d'ailleurs pas seulement le dernier des saints [ ... ] mai aussi le dernier des hommes à naître en ce monde [ selon son prototype adamique. ]

« Le dernier-né du genre humain sera sur les pas de Seth – « 'alâ qadam » – et détiendra ses secrets. Aucun enfant ne naîtra après lui dans le genre humain [ tel que nous le connaissions. ]

« C'est lui qui est le Sceau des [ engendrés ] – « Khatm al-awlâd ». Il aura une sœur qui naîtra en même temps que lui mais elle sortira avant lui et lui après elle.

[ Ce qui était déjà le cas d'Apollon avec Artémis et qui marque ici la restauration des polarités stellaires originelles du Soleil et de la Lune sur leurs genres. ]

« La tête de ce Sceau sera placée près des pieds de sa sœur. Le lieu de la naissance sera la Chine et sa langue sera celle des gens de son pays. [ La langue syriaque ou orientale comme manifestation solaire de sa polarité féminine. ]

« La stérilité se répandra chez les hommes et les femmes [ de l'ancienne race ] et l'on verra se multiplier les mariages [ ou les accouplements ] [ sans naissance. ]

« Il appellera les hommes à Dieu et ils ne répondront pas à son appel. Lorsque Dieu saisira son âme et celles des croyants de son époque, ceux qui subsisteront après lui seront pareil à des bêtes [ possédées par des djinns. ]

« Ils ne tiendront compte ni de la licéité de ce qui est licite ni de l'illicéité de ce qui est illicite. Ils obéiront à la seule autorité de [ leur ] nature animale, ne suivant que la passion affranchie de toute raison et de toute Loi sacrée.

« Et c'est sur eux que se lèvera l'Heure. » [ ... ]

Cf. Claude Addas – Ibn Arabî ou la quête du Soufre Rouge – L'élection – Cordoue : la grande vision (1989)

Nous sommes ici avec les deux sceaux des deux témoins dans les triades akbarienne et aḥmadienne qui les articulent à travers les cycles d'un « tasawwuf » islamo-chrétien :
   

Akbarienne

'Isâ

Muḥammad

Muḥyi'd-Dîn

Aḥmadienne

Muḥammad

Muḥyi'd-Dîn

at-Tijânî

   
Ce qui suppose une similitude dans un champ strictement chrétien avec les triades pythagorique et chrétienne à travers les cycles d'une métaphysique hermétique :
   

Pythagorique

Pythagore

Auguste

Grégoire

Chrétienne

Jésus

Grégoire

François

   
Similitude qui trace la figure de l'octogone occidental à travers l'axe de sa triade orientale :
   

Orientale

Vajradhara

Padmashambava

Nichiren

   
Les cinq triades se déplacent dans leur « kalpa » à travers les quatre cohortes de leur « kali-yuga » en réalisant la quadrature de son « manvantara ».

   

    

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