vendredi 12 janvier 2024

L'Aigle et le Serpent

...

« Il faut donc considérer que bien après le peuplement initial de l'Amérique [ par le détroit de Béring ] l'histoire de l'âpre combat qui opposa l'aigle au serpent – l'esprit du bien au génie du mal – a traversé le Pacifique ...

« ... par le truchement des négociants et des navigateurs du Sud de l'Inde, de Ceylan ou du Sud-Est asiatique fortement imprégné par la civilisation de l'Inde.

« C'est de cette façon que l'inimitié qui opposait le Serpent hindou Kaliya à Vishnou – sous l'incarnation de Krishna – se retrouva dans le conflit ouvert entre le Soleil aztèque Tezcatlipoca et le serpent.

« Quand Humboldt reconnut dans le fameux « Codex Velitri » sous les apparences symboliques d'une ancienne peinture mexicaine la figure d'une divinité dont le visage portait l'amphiboena ou serpent à deux têtes, ...

« ... il reconnut non seulement le dieu soleil mais aussi la marque asiatique indienne de ce combat symbolique importé à travers le Pacifique. »

[ Combat symbolique entre l'ordre des lunaisons sidérales (13 x 28) et celui des lunaisons synodiques (12 x 30) transcendé par l'élévation du Serpent à plume de Quetzalcóatl qui s'est doté des attributs de l'Aigle. ]

« Le mythique combat entre l'aigle et le serpent connut une telle fortune au Nouveau Monde que lorsque le Mexique en 1820 accéda à une nouvelle indépendance, ce fut lui qui figura sur les armoiries d’État.

« En choisissant ce symbole dont ils croyaient sans doute qu'il était d'origine locale, les fondateurs du Mexique moderne rendaient en fait doublement justice aux Indiens – à ceux d'Asie comme à ceux d'Amérique. »

Cf. Pierre Carnac – Les conquérants du Pacifique – Le Lotus traverse l'Océan – Les armoiries fournissent la preuve (1975)

« On pourrait penser [ ... ] que ce sont les Irlandais ou les Vikings précolombiens qui apportèrent et diffusèrent cette tradition en Amérique.

« Mais cela aussi est difficile à croire, d'une part à cause de l'existence de la tradition symbolique du déluge – le combat entre l'aigle et le serpent [ de souche hindoue et Sud-Est asiatique ] – qui n'a aucune liaison avec les navigations irlandaises [ et ] vikings ...

« ... et d'autre part en raison du transport des avatars hindous et des variantes babyloniennes du déluge vers l'Amérique précolombienne. »

Cf. Pierre Carnac – Op. Cit. Ibidem – Un hindou nommé Cox-Cox (1975)

On retrouve ici une théorie des quatre âges – les « yuga » – auxquels ont attribuerait les même couleurs – Blanc / Jaune / Rouge / Noir – en Inde comme chez les Mayas.

Mais c'est évidemment les quatre nombres de la décade – « Σ 4 = 10 » – qu'on attribue à leur périodicité tandis que ces couleurs se rapportent à une distribution dans l'espace – Nord / Est / Ouest / Sud.

Ces nombres ne peuvent pas non plus être identifiés aux quatre soleils qui régissent le monde des lors qu'on considère l'existence d'un cinquième soleil qui se retrouve idéalement au centre de cette représentation spatiale.

Les armoiries de 1820 comme l'acte de sécularisation du gouvernement mexicain de 1834 sont les marqueurs temporels de la cohorte franciscaine du troisième Quetzalcóatl théoriquement configurée jusqu'en 1824 par la Conformation de 1224.

Ce qui ne remet pas cause le charisme manifeste du Padre Pio dans l'ordre des Capucins qui illustre un siècle plus tard cette conformité jusqu'en 1968 – dix ans avant celle du pontificat du pape Luciani (1978) pour la tiare du ministère grégorien.

« Premier des dieux du Mexique, Tezcatlipoca dont les attributs divins sont des plus variés occupe dans la mythologie de l'Amérique précolombienne la même place qu'Odin chez les anciens Germains ou Zeus chez les Grecs [ que Juan de Torquemada identifie à Jupiter. ]

« Il représentait la providence divine, la sagesse céleste et tout en habitant dans le ciel, il exerçait la justice divine chez les Amérindiens à la manière de Brahma. [ ... ]

« ... le triple chef de la terre, du ciel et du monde souterrain était invisible et omniprésent, [ ... ] il était aussi le créateur suprême des choses vivantes et inanimées. » [ ... ]

« Lord Kingsborrough [ ... ] établit [ au XIXe siècle ] une liste de vingt-neuf noms donnés à ce dieu par ses fidèles dont vingt-deux qualifications allant [ du ] « Guide suprême de l'univers » au « Diffuseur absolu de la charité ». [ ... ]

« Tezcatlicopa [ forme une « Trimûrti » ] avec le Dieu de la pluie « Tlaloc » et le Seigneur divin de la guerre « Huitzlipochtli » [ dans un comparatisme avec la religion hindoue que Carnac étend à leurs parèdres. ]

Cf. Pierre Carnac – Op. Cit. Ibidem – Dieux et poésie (1975)

Dans la représentation du zodiaque qui nous est proposé ici la treizième région du Ciel représente « l'astre central » – c'est-à-dire le soleil – mais son chef et celui de leur conseil est le Serpent parmi les constellations que Carnac compare à l'Orobouros.

Le conseil des treize maisons zodiacales est par conséquent en relation avec les vingt-huit mansions lunaires qui régissent chaque région. Carnac rappel que l'intervalle sidéral qui sépare deux lunaisons serait de « 27 jours + 43 minutes + 11,4 secondes ».

Cette évaluation qui varie au gré des instruments de mesure augmente selon d'autres considérations qui nécessitent une vingt-huitième mansion que la valeur relative des mouvements synodiques augmente encore de deux mansions (30).

C'est les mouvements synodiques qui font de la treizième maison zodiacale – celle du Serpent – la demeure solaire de l'Aigle au milieu du Ciel. Ce qui est le cas pour toutes les anciennes civilisations dès qu'elles parviennent à ce degré d'évaluation.

Le nouvel ordre des lunaisons (12 x 30) qui transcende celui des « naxatras » (13 x 28) s'exprime ensuite dans le cycle du « Metzlapoalli » qui recense dix-huit mois de vingt jours (18 x 20) pour des raisons qui restent ici inexpliquées.

Ramener ces mois à des classes d'âge (18 x 5) et ces jours aux phases de la décade (2 x 10) est évidemment inconséquent. Il s'agit sans doute de faire coexister deux ordres de grandeurs – (364) et (360) – comme celui des semaines (52) et des mois (12).

Cf. Pierre Carnac – Op. Cit. Ibidem – Un quart d'heure d'astrologie [ pour ] Cherchez la Lune !

   

    

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