mardi 2 janvier 2024

L'ostensoir de Tezcatlipoca

...

« Dès que les conquistadors mirent le pied sur la terre ferme du continent [ méso-amérindien ] ils marchèrent de surprise en surprise.

« Ils s'attendaient à y trouver comme aux Antilles des sauvages dont on pouvait douter – comme le firent papes et conciles – qu'ils fussent des hommes et non des singes parlants.

[ Il n'y a au contraire aucune raison de supposer que papes et conciles aient douté de l'humanité des indigènes qu'ils voulaient convertir pour les soustraire à l'esclavage. ]

« Et voilà que se dressaient devant eux des villes mieux ordonnées que celle d'Europe dont les palais et les temples rivalisaient souvent à leur avantage avec ceux de Séville ou de Saragosse.

« Des villes qu'habitait une population policée dont l'aristocratie aux mœurs raffinées vivait au milieu d’œuvres d'art incomparables et gardait dans ses bibliothèques des manuscrits enluminés ...

« ... dans lesquels de véritables savants retrouvaient les faits d'une histoire multiséculaire, les mythes d'une religion complexe mais profonde [ et ] les données d'une astronomie au moins aussi avancée que celle que l'on enseignait à Salamanque.

« Puis Cortès entendit Montezuma – l'empereur à la barbe blonde – lui parler de ses ancêtres, les hommes blancs qui avaient autrefois civilisé le Mexique et dont les Espagnols pouvaient observer les rares descendants à la couleur révélatrice.

[ D'ascendance viking selon la triple historiographie de l'auteur. ]

« Au Pérou – quelques années plus tard – les hommes de Pizarre se trouvèrent [ ... ] en face d'un spectacle tout aussi déconcertant [ ... ] puisque l'aristocratie [ inca ] y était – bien que sans doute quelque peu métissée – intégralement blanche et blonde.

« Mais là où ces aventuriers – chrétiens à leur manière jusqu'au fanatisme – n'en crurent pas leurs yeux, ...

« ... ce fut lorsqu'ils constatèrent que ces adorateurs d'idoles monstrueuses [ ... ] vénéraient dans leurs temples, dressaient dans leurs cimetières et gravaient sur les murs de leurs édifices le symbole par excellence de la rédemption : la croix. »

Cf. Jacques de Mahieu – Les Templiers en Amérique – Symboles templiers en Amérique – La croix (1981)

Il ne peut s'agir que de celle des saisons (4 x 13) et des mois (13 x 4) où l'indice est celui des semaines (52) dans l'ordre sidéral des treize lunaisons (13 x 28) auquel on ajoute un premier jour complémentaire (364 + 1).

Un matériel iconographique qualifié d'hermétique ne permet aucun rapprochement avec les Templiers, encore moins avec les Vikings même à qualifier de « runiques » toutes sortes d'inscriptions rupestres – celles d'Amambay au Paraguay.

Leur rapprochement avec une croix « pattée » renvoi indistinctement vers une structure octogonale qui évoque ici son origine irlandaise ou vers la croix duodécimale des terres occitanes (4 x 3) que l'auteur qualifie de « cathare » à Montségur.

On est dans le domaine du rêve sans pouvoir en déduire aucune des trois ascendances que l'on prête au rêveur mais sans pour autant écarter celle qui lui échappe – plus prodigieuse encore – avec l'empire du Râmâyana.

Avec Râmashandra – le second Rama – on descend de la longue antiquité de ces peuples amérindiens dont Christophe Colomb aurait pu deviner l'existence à la suite des navigateurs phéniciens et carthaginois qui avaient déjà voyagé jusque là.

Et c'est ce que le rêveur peut nous dire : encore auréolé de la gloire médiéval du pauvre chevalier, il ne donne aucune prise aux extra-terrestres que Francis Mazière s'était laisser-aller à évoquer dès 1965 pour son île « fantastique » – celle de Pâques.

« Reste le symbole templier par excellence : celui de la triple enceinte formée de trois carrés concentriques unis entre eux par quatre ligne droites perpendiculaires.

« On a voulu y voir [ Jasques de Mahieu évoque ici les symboles fondamentaux de la Science sacrée de René Guénon mis en forme par Michel Valsan en 1962 ] les trois cercles de l'existence admis par la tradition druidique, ...

« ... les trois cercles célestes qui chez les hindous entourent le Meru, c'est-à-dire la Colonne du Pôle – l'axe du monde – et les trois degrés d'une société initiatique.

« Cette dernière explication est plus satisfaisante que les deux autres car il nous semble vraiment bien étrange qu'un peuple quelconque ait jamais eu l'idée saugrenue de représenter un cercle par un carré ...

« ... même si on invoque pour justifier la chose la quadrature du cercle. » [ ... ]

Cf. Jacques de Mahieu – Les Templiers en Amérique – Symboles templiers en Amérique – Des symboles hermétiques (1981)

L'équivalence du cercle (360°) et du carré (4 x 90°) n'a pourtant ici rien de saugrenu et leur quadrature n'évoque que l'aspect terrestre et sublunaire d'une sphère céleste organisée par le « pentacle » en deçà des perpendiculaires de la croix.

Le nombre des occurrences (8) curieusement réparties entre l'Espagne et la Bolivie donne ici une indication sur la valeur médiane de la deuxième enceinte dans le labyrinthe qu'elle empreinte avec l'octogone pour passer de l'une à l'autre :

« On [ ... ] voit [ le symbole de la triple enceinte ] sur des monuments mégalithiques de France et d'Espagne [ 1 ] comme sur l'Acropole [ occurrence inconnue ].

« On le retrouve au Moyen Age par exemple dans le cloître de Saint-Paul à Rome [ idem ] qui date du XIIIe siècle comme aussi en Terre Sainte [ 3 ] en Syrie [ 4 ] et à Chypre [ 2 ].

« Il est gravé sur les murs du château templier de Gisors [ 6 ] et Gribouillé sur ceux des cachots de Chinon [ 5 ] couverts de graffiti par les frères qui y furent enfermés après la dissolution de l'Ordre.

« Pierre Carnac [ en 1975 ] auquel nous empruntons la figure [ des huit occurrences ] sur laquelle manquent les références mégalithiques [ de France ] nous le montre aussi en Colombie sur le plateau de Cundinamarca [ 7 ] et en Bolivie [ 8 ]. »

Ici l'auteur qui opère un rapprochement linguistique entre le plateau de Cundinamarca et la Marche royale danoise de Kondanemarka en norrois estime néanmoins que ce ne sont ni les Indiens ni les Vikings qui les ont tracé.

Mais les variables de Pierre Carnac ne sont guère raccord avec celles de Pierre Bayard :

« Cette triple enceinte se retrouve dans les graffites gravés par les Templiers. Charbonneau-Lassay a analysé ces signes [ ... ] au château de Chinon [ et ] dans l'abbaye de Seuilly [ en ] Indre-et-Loire ; [ sur un plan octogonal ].

« La croix peut traverser les trois carrés comme nous le voyons dans l'ancien donjon rond de Loudun.

« Mais c'est [ sur ] une pierre de l'ancienne église mérovingienne ou carolingienne à Ardin dans les Deux-Sèvres qu'apparaît le mieux le Point Central – demeure de Dieu. »

Cf. Jean-Pierre Bayard – Le monde souterrain – La terre, sang minéral (1961)

La figure de Chinon – celle à laquelle nous nous référons – est celle qui apparaît aussi en Espagne, à Chypre, en Syrie, en Colombie et avec le Point Central d'Ardin en Bolivie.

Tandis qu'à Chinon, on retrouve celle de Loudun – absente de ce recensement – comme en Terre Sainte ; et à Gisors avec une variante ignorée par Bayard.

Bernard Marillier pour ses Templiers reprend à peu près ces données en 1998 mais ignore Chypre, la Colombie et la Bolivie ; reprend la Terre Sainte mais ignore Loudun ; reprend Gisors et ajoute une figure originale à Chinon.

Soit sept figures différentes sur onze sites répartis sur trois continents par trois sources : Marillier (1998) / Carnac (1975) / Bayard (1961) citant Paul Le Cour (1928) / René Guénon (1929) / Louis Charbonneau-Lassay (1958).

« Les culdees d’Écosse avaient coutume [ pour conjurer la sécheresse ] de promener en procession des manuscrits de saint Columban ou – à défaut – des évangiles, des missels ou des formulaires de litanies. »

Cf. Jacques de Mahieu – Les Templiers en Amérique – Symboles templiers en Amérique – L'ostensoir de Tezcatlipoca (1981) citant Brand (1853)

Tezcatlipoca & Quetzalcóatl
   

    

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