...
Retour vers la demeure des haltes
Pour
la demeure du cinquième jour qui succède à la nuit
au troisième
mois de la décade :
Muse
parle-moi
du rejeton d'Hermès
chèvre-pied
double-corne
grand amateur de
vacarme
Dans
les vallons boisés
où des nymphes aguichantes
descendent des
sommets de leurs montagnes à chèvres
criant le nom de Pan
le
dieu des pâtures
on le voit divaguant
ses clairs cheveux
mêlés
ça et là
Son
domaine ici-bas
c'est les cimes enneigés
des chemins de
rochers
les taillis denses
où il suit fasciné
des rivières
indolentes
Escaladant
les gorges
grimpant des pics aigus d'où il voit les troupeaux
de son regard perçant
il
traverse en courant leurs monts brillants
et
descend les vallées
pour
y tuer des bêtes les menaçant
Revenant
de sa chasse
au soir tombant
il fait vibrer sa flûte
en
l'enchantant
Personne
ne peut rivaliser son chant
pas même l'oiseau lançant
l'élégie au
printemps
pour la fleur et l'abeille
de sa douce voix de miel
Avec
lui dans les bois
des nymphes à la voix claire
près de la
source noire
chantent aussi
Et
l'écho se lamente
au sommet des montagnes
du son de ses
roseaux
Du
milieu de ce chœur
Pan
va dansant
à petits pas rapides
ça et là
Affublé
sur son dos
de la peau fauve d'un lynx
sa claire chanson aux
lèvres
et au cœur
dans la prairie aux herbes tendres
où
le crocus et l'hyacinthe
sentent bon
On n'y peut point compter les fleurs
Les
nymphes et l'écho des montagnes
chantent avec lui des hymnes
pour les dieux de l'Olympe
mais plus que pour tout autre
la bienfaisance d'Hermès
intrépide messager des dieux
et comment il vint en
Arcadie parmi les moutons
au milieu des sources et dans
l'enclos
sur le Cyllène
Berger
fou
du désir qui montait vers lui
il voulait faire l'amour à la
fille de Dryops
une nymphe aux beaux cheveux
Il
la prit dans son étreinte
et de l'union féconde
elle enfanta
dans son palais
ce fils bizarre
chèvre-pied
double-corne
et
grand chahuteur au rire doux
Nourrice
elle
s'enfuit
délaissant cet enfant
qu'elle
avait peur de voir
terrible avec sa barbe
Mais
Hermès le prit dans ses bras
se réjouissant
du fond du cœur
Sans
retard
il marche vers le domaine des Immortels
l'enfant
enveloppé dans la peau d'un lièvre de montagne
Il
prit place près de Zeus
et près de ceux qui ne meurent pas
leur
montra son garçon
les réjouissant tous
mais Dionysos plus que
tous
Réjouis-toi
Pan
que
mon chant s'en souvienne
et pour te plaire
dans tous les autres chants
●
Hymne
homérique pour Pan
et pour la fille de Dryops
qui ne comprend
que quarante-neuf vers
(H XIX)
mais le grand hymne (IV) pour
Hermès en comprend cinq cent quatre-vingt
et onze pour celui qui
le précède (XVIII)
●
Non !
Le
grand Pan n'est pas mort.
Il chante encore.
« Σ
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