lundi 29 mai 2023

L'astre du Jugement

...

« Quant à moi, j'entrai au paradis en compagnie du huitième groupe.

« Alors le « Mîm » [ ... ] cessa – comme Dieu me l'avait annoncé – et ce fut le temps de la « ma'iyya » associée [ aux ] soixante-dix mille voiles.

« Et la [ « compagnie avec Dieu » ] continua de supprimer les voiles et de les consumer jusqu'à ce qu'ils soient tous anéantis dans l'ultime voile, ...

« ... et finalement il ne subsista plus ni voile ni « ma'iyya » [ compagnie « avec » Dieu. ]

« À ce moment-là, le huitième groupe s'écria : « Seigneur notre Dieu, accorde-nous ce que Tu nous as promis » – S 3 V 194 a.

Cf. La contemplation de la lumière de l'argument par le lever de l'astre du Jugement (14) – Le salut du huitième groupe jugé conforme à la loi divine (82) du « Mashâhidu'l-asrâr al-qudsiyya » traduit par Stéphane Ruspoli (1999)

Ruspoli interprète ici la lettre « Mîm » comme « la loi muḥammadienne ». Mais si elle cesse sous l'effet du Jugement pour ceux qui sont jugés conformes à la loi divine, cette interprétation semble impraticable.

Le palindrome du « Mîm » (40) en rapport avec les quatre-vingt jours du Sabbat est ici le lieu des « soixante-dix mille voiles » qui voilent les sept jours de la Semaine à raison d'un jour par myriade.

Ces voiles sont étendus de nuit entre chaque jours de la Semaine et rassemblés pour le Sabbat entre le sixième et le huitième jours dont il est fait mention dans le colophon – ici qualifié de sceau – comme autant de facettes attribuées au cœur de la créature.

Ruspoli identifie le « huitième groupe » à celui des véridiques et des prophètes. Mais il ne s'agit sans doute que de celui des véridiques qui bénéficient de la vision prophétique et détiennent de ce fait une proximité qui est celle des prophètes.

C'est à eux que reviennent la demeure du huitième jour qui dans l'économie du septénaire de l'hebdomadaire est bien évidemment la première – celle qu'on qualifie de dominicale et qui en tant que telle est aussi celle de la décade.

La décade étant comprise ici dans le quatre qui contient le trois qui contient le deux qui comprend sa monade originelle quand elle n'est que la première qui remonte vers elle à partir du milieu de la Semaine – donc du Jeudi au Dimanche.

Cette ascension n'est alors que le redoublement de celle qui descend depuis la demeure dominicale vers le centre de la Semaine tout le long de son « quadrivium » puisque cette demeure lui appartient – donc du Dimanche au Mercredi.

Le jour de l'unité – « al-ahad » – n'est donc pas seulement le premier du septénaire de la Semaine dans la cosmologie du « Wâw » (6) mais aussi celui de la décade dans la métaphysique du « Yâ » (10) où ils coïncident autour de leur Pôle – « Alif » (1).

Cette coïncidence est aussi celle d'un octogone tracé entre un cercle et un carré par les palindromes du « Wâw » (6) et du « Nûn » (50) où les voyelles indiquent le sens de leur interpénétration avec celle du « Yâ » (10) pour le « Mîm » (40).

Le « Mîm » (40) comprend alors le « Yâ » (10) comme le « Nûn » (50) comprend le « Wâw » (6) compte tenu du fait que la lettre ne vaut ici que la moitié de son palindrome où la valeur de sa voyelle hiératique n'est pas prise en compte par sa vocalisation.

Donc douze pour le cercle de la sphère zodiacale et cent pour le carré du damier qui lui sert de base – « ad-Da'im » – dans sa région sublunaire où le nombre de leurs degrés est encore équivalent dans l'infra-monde de la division – « 360° = 4 x 90° ».

Rappelons pour la figure intermédiaire du « Mîm » (40) qui cesse au paradis que les quatre-vingt jours du Sabbat sont ceux des cinquante-deux semaines de l'année (52) avec la treizième semaine pour chacune des quatre saisons (28).

Les quatre qui se recoupent se retrouvent autour du solstice d'hiver là où les cinq jours complémentaires remplacent le treizième mois qui complétait les cycles de vingt-huit jours pour l'année sidérale – « 13 x 28 = 364 » + « 1 » et « 12 x 30 = 360 » + « 5 ».

Le sixième jour complémentaire et son bissextile qui pour l'année sidérale était un jour unique se retrouve donc en-dehors des sept jours de la Semaine mais dans le décompte des mois là où il coïncide avec l'équinoxe du printemps.

Les voiles des semaines du treizième mois se retrouvent par conséquent entre le dixième de la décade et le premier du Janus tandis que le dévoilement paradisiaque s'opère sur le repère des précessions où processionnent les cycles de la grande année cosmique.

Et pour ceux du « huitième groupe » qui entrent au paradis sur la montagne cosmique où le Phénix renaît de ses cendres – quelque soit ici les modalités de cette renaissance – tous les voiles étendus entre ces réalités se déchirent les uns après les autres.

Ce qui reste vrai pour le Phénix aux six mille lunaisons qui distribue les jours bissextiles sur une période de cinq cents ans – « 0,25 > 0,24 < 0,242 » – l'est aussi pour les onze sceaux qui départagent les cohortes pendant un « kali-yuga » de 2.592 ans.

Le « kali-yuga » est ici un dixième (1/10) de la grande année cosmique – « 360° x 72 » – dont la décade est distribuée par la « tétraktys » pythagorique dans une quadrature du cercle où elle apparaît comme le « maha-yuga » (4/10) d'un « kalpa » 64.800 unités.

   

    

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