Place le prophète devant toi

...

« Dieu – qu'Il soit exalté – me fit alors [ qu'abd al-Karîm al-Jîlî entend psalmodié le verset 87 de la quinzième sourate à Zabîd en 796 de l'hégire ] voir Son prophète qualifié des sept attributs entitatifs :

« ... la Vie, la Science, la Volonté, la Puissance, l'Ouïe, la Vue [ et ] la Parole ; ...

« ... puis je le vis – sur lui la Grâce et la Paix – après qu'il eut revêtu Ses attributs comme l'essence même de l'Invisible – « ayn dhât al-ghâ'ib » – dans l'ipséité du monde des mystères et c'est ce à quoi réfère la fin du verset [ S 15 V 87 ] : « et le Coran sublime ».

Cf. abd al-Karîm al-Jîlî cité par Claude Addas dans La Maison muḥammadienne. Aperçus de la dévotion au Prophète en mystique musulmane – « À la distance de deux arcs ou plus près » – « Place le Prophète devant toi » (2015)

La théophanie du prophète identifié ici au Noble Coran est conforme à ce que nous disons sur le contenu et le contenant : le Coran sublime et les sept redoublés où le redoublement que nous identifions aux « mu'awidhatan » (113 et 114) ne fait l'objet d'aucune exégèse.

Mais ce redoublement qui assigne une forme contingente au Noble Coran n'entre pas ici dans la perspective perpétuelle d'un Coran sublime qui n'a pas de fin ; quoi qu'en pense le « dajjal » qui l'efface des cœurs.

Addas note en citant Tabarî : « Rappellons que ce verset est traditionnellement interprété comme faisant référence aux sept versets de la « Fâtiha » – la première sourate.

« Le 24 dhû'l-qa'da 802 [ de l'hégire ] m'a été donnée une [ seconde ] vision du Prophète à Médine dans la « rawda ».

[ Il s'agit de « l'espace compris dans la mosquée de Médine entre la tombe du Prophète et le minbar – la chaire – [ qu'un ] « hadîth » [ décrit comme ] « un [ des ] jardins du paradis » [ qui ] n'apparaît comme [ tel qu'aux ] « 'ârif bi-Llâh » – aux gnostiques. ]

« Je le vis – sur lui la Grâce et la Paix – en l'horizon suprême – « al ufuq al-a'lâ » – et la limite – « al-mustawâ » – sublime – là où il n'y a pas de « où » – telle une essence pure [ et ] absolue réalisant ce qui est divin de manière parfaite et totale.

« J'entendis quelqu'un situé à sa droite psalmodier le verset : « Dis : Lui, Dieu est Un » [ S 112 V 1 ] et qui en prononçant « Lui – Dieu » montrait le réceptacle muḥammadien, et le répétais la même chose.

« Lorsque je revins au monde créaturel [ sic ], je vis cette sourate inscrite sur l'un des panneaux de la fenêtre qui fait face à son tombeau alors que je ne l'avais jamais remarquée auparavant ; ...

« ... et cette sourate y est toujours inscrite au jour d'aujourd'hui [ en juillet 1400 ].

« Je sus ensuite que celui qui l'avait transcrite à cet endroit l'avait fait après avoir contemplé l'épiphanie de la Réalité muḥammadienne lors d'une contemplation sublime. »

Cf. abd al-Karîm al-Jîlî cité par Claude Addas dans La Maison muḥammadienne. Aperçus de la dévotion au Prophète en mystique musulmane – « À la distance de deux arcs ou plus près » – « Place le Prophète devant toi » (2015)

« Le « âl », c'est ce qui magnifie les figures. En effet, on appelle « âl » la grandeur des figures perçues dans le mirage.

« Les « âl Muḥammad » [ dans la « tasliya » ] sont donc ceux qui sont magnifiés par Muḥammad – « al-'uzamâ bi Muḥammad » – et Muḥammad – sur lui la Grâce et la Paix – est pareil au mirage qui fait apparaître immense celui qui s'y trouve.

[ La « tasliya » est la prière sur le prophète où les « proches » du prophète – « âl » – sont de la « parenté » – « ahl » – des « gens de sa Maison » – les « ahl al-Bayt ». ]

« Ainsi, tu crois qu'il s'agit de Muḥammad – d'une grande stature – de même que tu croîs que le mirage est de l'eau – et de fait, il apparaît à l’œil comme étant de l'eau – mais lorsque tu arrive à Muḥammad, ce que n'est pas Muḥammad que tu trouves, ...

« ... c'est Dieu que tu trouves dans une forme muḥammadienne et grâce à une vision muḥammadienne. »

Cf. ibn Arabî cité par Claude Addas dans La Maison muḥammadienne. Aperçus de la dévotion au Prophète en mystique musulmane – « Les Gens de ma Maison sont une sauvegarde pour ma Communauté » (2015)

« Lorsque Dieu s'épiphanise [ sic ] dans le miroir de ton cœur, ton miroir ne le réfléchit qu'à la mesure de sa capacité en en fonction de sa configuration ; [ ... ]

« ... persévère donc dans la foi et l'observance du modèle prophétique [ « ittibâ' an-nabî » ] et place le Prophète devant toi, tel un miroir [ ... ]

« ... car la manifestation de Dieu dans le miroir du Prophète est la plus parfaite, la plus juste et la plus belle.

« Lorsque tu Le perçois dans le miroir du Prophète, tu perçois une perfection que tu ne peux percevoir en Le contemplant dans ton propre miroir. [ ... ]

« Ne cherche donc pas à contempler Dieu ailleurs que dans le miroir du Prophète – sur lui la Grâce et la Paix.

« Garde-toi de Le contempler dans ton propre miroir ou de contempler le Prophète et ce qui se manifeste dans son miroir dans ton propre miroir. [ ... ]

« Persiste donc à l'imiter et à le suivre et ne foule pas un lieu [ où ] tu n'y [ vois pas ] la trace de ton Prophète ...

« ... et pose ton pied à l'emplacement du sien si tu veux être de ceux qui atteignent les degrés suprêmes et la contemplation sublime. » [ ... ]

Cf. ibn Arabî cité par Claude Addas dans La Maison muḥammadienne. Aperçus de la dévotion au Prophète en mystique musulmane – « À la distance de deux arcs ou plus près » – S 53 V 9 – « Place le Prophète devant toi » (2015)