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Pour
la neuvième des vingt-huit mansions sidérales
comprenant les deux
cent soixante et une sphères célestes :
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« ... nous devons encore pour situer la notion de « dharma » indiquer la place qu'il occupe parmi les buts que les écritures traditionnelles hindoues assignent à la vie humaine.
« Ces buts sont au nombre de quatre et ils sont énumérés ainsi dans un ordre hiérarchiquement ascendant : « artha », « kâma », « dharma », « moksha » : ...
« ... ce dernier – c'est-à-dire la délivrance – est seul le but suprême et étant au-delà du domaine de la manifestation, il est d'un ordre entièrement différent des trois autres et sans commune mesure avec le relatif.
[ « Quant à « moksha », ce but suprême est [ ... ] d'un ordre entièrement différent des trois autres et sans aucune commune mesure avec eux ; ...
« ... il se situe donc au-delà de tout ce qui correspond aux onctions particulières des « varnas » et il ne saurait être contenu comme le sont les buts transitoires et contingents dans la sphère qui représente le domaine de l'existence conditionnée ...
« ... puisqu'il est précisément la libération de cette existence même ; ...
« ... il est aussi [ ... ] au-delà des trois « gunas » qui ne concernent que les états de la manifestation universelle. » ]
[ Les onctions particulières dont il est question devrait par conséquent pouvoir être mises en relation avec celles de la confirmation, de l'ordination et de la consécration. ]
« Quant aux trois premiers buts qui se rapportent tous au manifesté ...
- « artha » comprend l'ensemble des biens de l'ordre corporel ; ...
- « kâma » est le désir dont la satisfaction constitue le bien de l'ordre psychique ; ...
- « dharma » étant supérieur à celui-ci, il faut considérer sa réalisation comme relevant proprement de l'ordre spirituel – ce qui s'accorde en effet avec le caractère d'universalité que nous lui avons reconnu. »
Cf. René Guénon – Études sur l'hindouisme (1970) – Dharma [ et ] Varna (publiés sous le Voile d'Isis en octobre et en novembre 1935) :
« La hiérarchisation des « varnas » ainsi déterminée par les « gunas » qui prédominent respectivement en eux se superpose exactement à celle des éléments telle que nous l'avons exposée dans notre étude sur [ la théorie hindoue des cinq éléments ] ; ...
« ... c'est ce que nous montre immédiatement la comparaison [ de son ] schéma avec celui que nous avons donné alors.
« Il faut seulement remarquer pour que la similitude soit complète que la place de l'éther – « âkâsha » – doit être occupée ici par « Hamsa » [ ou par la délivrance au-delà des buts de l'existence, ] ...
« ... c'est-à-dire par la caste primordiale unique qui existait dans le « Krita-Yuga » et qui contenait les quatre « varnas » ultérieurs en principe et à l'état indifférencié, ...
« ... de la même façon que l'éther contient les quatre autres éléments. ]
Notons d'abord que cette indifférenciation est plutôt celle du « Kali-Yuga » (1) tandis que le propre du « Krita-Yuga » (4) est au contraire son déploiement dans la différenciation des nombres qui constituent la décade de son cycle.
Si l'ellipse des trois « gunâ » est en effet à même de décrire les trois castes qui se tiennent en-deçà de cette indifférenciation, la hiérarchisation des cinq éléments ou des quatre buts de l'existence introduit des éléments qui n'ont pas leur place dans cette représentation.
La tangente de cette ellipse ou le diamètre du cercle qui lui sert de base doit être attribuée avec l'équilibre du « rajas » qui la caractérise à la fonction des « Vaishyas » qui est la satisfaction du « artha » dans sa réalité corporelle.
L'arc ascendant du « sattwa » peut alors être attribué à la fonction des « Brâhmanas » qui est la réalisation du « kâma » dans sa conception psychique et l'arc descendant du « tamas » à la fonction des « Kshatriyas » qui est l'application du « dharma ».
La caste primordiale des « Hamsas » et la délivrance existentielle du « kâma » étant en dehors de la perspective, la présence des « Shûdras » que Guénon fait apparaître à la base de son schéma ne satisfait que la ségrégation dont ils font l'objet.
Il serait fastidieux de relever ici les contresens qu'introduit cette hiérarchisation qui met les « Kshatriyas » entre les « Brâhmanas » et les « Vaishyas et le « kâma » entre le « dharma » et le « artha ».
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