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Pour
la quinzième des vingt-huit mansions sidérales
comprenant les
deux cent soixante et une sphères célestes :
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«... dans la tradition hindoue, l'individualité est considérée comme constituée par l'union [ ... ] de deux ensembles d'éléments qui sont désignés respectivement par [ le ] nom et [ par la ] forme [ correspondant à l'essence et à la substance ] ...
« ... que les scolastiques ont appelé [ à la suite ] d'Aristote [ la ] forme et [ la ] matière ; [ ... ] la forme équivalant au nom [ et la matière à la forme. ]
« ... [ le nom ] correspond aussi à la partie subtile de l'individualité et [ la forme ] à sa partie corporelle ou sensible [ ... ] qui [ correspondent à ] l'essence et [ à la ] substance.
« Cependant [ le nom ] est susceptible d'une [ ... ] transposition dans laquelle il n'est plus le corrélatif de [ la forme ] ; ...
« ... cela apparaît notamment lorsqu'il est dit [ dans la « Brihad-Arankaya Upanishad » ] que ce qui subsiste quand un homme meurt est [ le nom. ]
« ... on pourrait penser [ ... ] qu'il ne s'agit là que des prolongements extra-corporels de l'individualité humaine ; ...
« ... cette façon de voir est d'ailleurs acceptable [ ... ] en tant que [ la forme ] s'identifie au corps ; ...
« ... [ ... ] la partie subtile de l'individualité continuerait simplement à être désignée [ par le nom ] après la disparition de la partie corporelle.
« Il pourrait même encore en être ainsi quand ce [ nom ] est dit « sans fin » car ceci ne peut s'entendre que de la perpétuité cyclique ; ...
« ... un cycle quelconque peut aussi être dit « sans fin » en ce sens que sa fin rejoint analogiquement son commencement comme on le voit notamment par l'exemple du cycle annuel – « samvatsara » – [ dans la « Jaiminiya Upanishad Brâhmana ». ]
« Pourtant, il n'en est évidemment plus de même quand il est précisé que l'être qui subsiste comme [ nom ] est passé dans le monde des « dêvas », [ des déités ] ...
« ... c'est-à-dire dans un état « angélique » ou supra-individuel [ que nous identifions sur la voie « karmique » aux actes désintéressés des œuvres, le détachement du fruit étant un « don de soi » semblable à un sacrifice rituel ] ; ...
« ... un tel état étant « informel » on ne peut plus parler de [ forme ] tandis que [ le nom ] est transposé en un sens supérieur [ comme « une véritable transposition » ], ...
« ... ce qui est possible en vertu du caractère supra-sensible qui y est attaché même dans son acception ordinaire et individuelle [ quand on distingue l'esprit de l'âme ] ; ... »
« ... dans ce cas l'être est encore « au-delà de la forme » mais il ne serait aussi « au-delà du nom » que s'il était parvenu à l'état inconditionné et non pas seulement à un état qui si élevé qu'il puisse être appartient encore au domaine de l'existence manifestée.
« Nous pouvons remarquer que c'est sans doute là ce que signifie dans les doctrines théologiques occidentales la conception suivant laquelle la nature angélique – « dêvatwa » – est une « forme » pure – shuddha-nâma – c'est-à-dire non unie à une « matière » ; ...
« ... en effet [ ... ] cela revient exactement à dire qu'il s'agit de ce que nous appelons un état « informel ». »
[ « Il n'en est pas moins vrai que la nature angélique comme tout ce qui est manifesté comporte nécessairement un mélange « d'acte » et de « puissance » ; ...
« ... certains paraissent avoir assimilé purement et simplement ces deux termes à la « forme » et à la « matière » qui y correspondent en effet mais qui ont normalement une acceptation plus restreinte ; ...
« ... et ces différences de terminologie ne sont pas sans avoir donné certaines confusions. » ]
Cf. René Guénon – Études sur l'Hindouisme (1970) – « Nama-Rupa » (publié dans les Études Traditionnelles en Mars 1940)
« Nama » est le « Nom » et « Rupa » la « Forme » que nous transposons.
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