vendredi 18 juin 2021

D'antiques sagas

Pour le vingtième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« D'où tenaient-ils cette connaissance de la terre, postulant la maîtrise des techniques astronomiques et mathématiques que l'on a du mal à attribuer à ces Achéens batailleurs, violent et cupides.

« On peut supposer qu'il ont été initiés par les Crétois, qui certainement ont pratiqué avant eux des voyages au long cours. Ceux-ci, à leur tour, devraient tenir des Égyptiens ou des Babyloniens leur connaissances astronomiques et mathématiques.

[ Mais on ne voit pas trop ce que les Crétois pouvaient tenir des Babyloniens à l'époque d'Ulysse qui précéderait celle d'Homère de cinq siècles. Période par rapport à laquelle Pillot situe aussi Stonehenge cinq cent ans avant le voyage d'Ulysse.

Toujours justifier les connaissances des uns en des autres en considérant les barbares comme des incultes et des ignares « batailleurs, violent et cupides » :

« À l'époque où se situe le voyage d'Ulysse, les calculs permettant de déterminer la position des astres et des étoiles, étaient connus depuis longtemps grâce aux observations des Égyptiens et des Babyloniens.

« Selon la thèse récente de G. Hawkins [ ... ] les monuments mégalithiques circulaires de Stonehenge en Grande-Bretagne constitueraient un observatoire astronomique construit vers 1700 [ avant l'ère chrétienne ] soit 500 ans avant le voyage d'Ulysse. »

Cf. Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'AtlantiqueEst-ce possible ? (1969) ]

« Pourquoi [ ces connaissances ] se sont-elles perdues ? Comment cela s'est-il produit, brutalement ou progressivement ? Il semble que la connaissance de cette route maritime de l'Europe Occidentale et de l'Islande se soit perpétuée pendant plusieurs siècles.

« Le Carthaginois Himilcon vers 600 avant [ l'ère chrétienne ] dans son périple vers le Nord à partir du détroit de Gibraltar atteint l'Irlande et navigue même au-delà. Il se trouve donc sur l'itinéraire d'Ulysse. En aurait-il eu connaissance ?

« Un peu plus tard, Pythéas de Marseille noue des relations en Corse avec des Phéniciens émigrés de Tyr.

« Revenu à Marseille, il obtient les moyens nécessaires pour diriger une expédition qui franchit le détroit de Gibraltar, remonte en direction de l'Irlande en suivant l'itinéraire d'Himilcon, c'est-à-dire celui d'Ulysse.

« Comme ce dernier, il profite d'une escale pour calculer la durée du jour au solstice de juin. Il se dirige vers le Nord, aborde dans des îles où les nuits n'ont plus que trois heures.

« Puis, de ces îles à d'autres, il compte sept jours de navigation, puis cinq jours pour atteindre une terre qui touche au cercle arctique.

« Pythéas étant astronome, on peut lui faire confiance sur ce point et reconnaître dans cette « Ultima Thulé » l'Islande, terre de Calypso, dont la côte Nord touche le cercle polaire.

« Il constatera alors, qu'au solstice d'hiver les nuits durent presque vingt-quatre heures. Encore une fois, le navigateur suit, semble-t-il, l'itinéraire décrit dans l'Odyssée.

« Comme il serait invraisemblable que ces chefs d'expédition s'engagent sans renseignements préalables sur les directions à suivre, on a le sentiment que ces trois voyages ont une origine commune, [ ... ]

« [ ... ] une sorte d'antique Saga transmise depuis une époque extrêmement lointaine. »

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – Une question extraordinaire (1969)

« Mentès, associé d'Ulysse, connaît ses projets et ses intentions et le but secret de l'expédition, la recherche et la conquête de la route de l'étain. Il ne perd pas espoir de le voir revenir et provoque les recherches de Télémaque.

« Ulysse avec la complicité de son pilote entraîne les navires vers l'Occident sur un itinéraire dont il a eu préalablement connaissance et que son pilote a peut-être déjà parcouru.

« Vaincu par les Lestrygons, en Irlande, dans des conditions impardonnables pour un chef d'expédition, il poursuit sa route, hiverne dans l'île Barra, explore l'été suivant le Nord de l'Irlande et les îles Écossaises.

« Ayant atteint son objectif, il revient, seul détenteur du secret de la route de l'étain, après s'être opportunément débarrassé des derniers témoins de son aventure peu glorieuse. »

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – La fin d'Ulysse (1969) [ Pillot imagine le procès d'Ulysse comme un dernier chant. ]

« On met deux jours pour aller de là – Oestrymmis – jusqu'à l'île Sacré – l'Irlande – comme on l'appelait jadis, qui occupe un grand espace dans la mer et qui sert de demeure au peuple des Hiberniens.

« L'île des Albions se trouve à côté. Les expéditions de commerce des Tartessiens – Tartessos, au Sud de l'Espagne – allaient jadis jusqu'aux Oestrymmides.

« - Himilcon fut envoyé par Carthage, comme Hannon [ le Navigateur ] vers 600 [ avant l'ère chrétienne ] pour reconnaître les côtes atlantiques au Nord des colonnes d'Hercule. Il visita sûrement la Bretagne...

« Son voyage a duré quatre mois et il eut le temps de parvenir aux îles Britanniques.

« - Pythéas, grec de Marseille, vers 323 [ avant l'ère chrétienne ] fit le tour de la Grande-Bretagne et alla jusqu'à Thulé, île qui touche au cercle polaire. »

Cf. Gilbert Pillot citant le poésie d'Avienus – « Ora Maritima » – « écrite [ vers 350 ] à la lumière de très anciens documents carthaginois »

[ «  Le texte le plus précis est celui d'Aviennus, poète latin, dans son « Ora Maritima ». Évoquant les peuples qui habitent ces îles [ les Hébrides ] il dit :

« Tous traversent la mer dans leurs canots lesquels ne sont pas construits en bois de pin ou de sapin, mais fabriqués en peau ou en cuir.

«  On met deux jours pour aller de là jusqu'à l'île Sacré – l'Irlande – comme on l'appelait jadis, qui occupe un grand espace de la mer et qui sert de demeure au peuple des Hiberniens.

« L'île des Albions se trouvent à côté... Voilà ce que le Carthaginois Himilcon a vu de ses propre yeux et je le raconte d'après les annales de Carthage. » ]

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – L'étain, l'or ou l'exploration ? (1969)

Où nous reconnaissons les Hébrides comme la terre originelle des Hébreux.

   

    

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