mardi 1 juin 2021

L'île verte

Pour le septième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Les Hespérides étaient des nymphes à la voix mélodieuse qui habitaient au pays d'Atlas, les vagues contrées de l'Occident et qui avait pour mission de garder, au milieu d'un beau jardin, des pommes d'or surveillées par un dragon.

« Héraklès reçut l'ordre d'aller chercher ces pommes. Ayant donc appris du dieu Nérée, fils de Théthys, le lieu où résidaient les Hespérides, il se rendit auprès d'Atlas, roi de la contrée, que Zeus avait commis à la charge de soutenir le ciel sur ses épaules.

« Fils de Japet et frère de Prométhée, cet Atlas avait conduit jadis les Titans dans leur luttes contre le maître de l'Olympe, et c'est en punition de ce crime que le dieu vainqueur avait chargé sa tête et ses bras infatigables du lourd poids de la voûte céleste.

« Toute la côte formait son empire ; il y régnait sur la terre et sur les eaux, possesseur de troupeaux innombrables et de ces magnifiques jardins où un feuillage étincelant d'or ombrageait des fruits [ d'ambre ].

« Quand Héraklès vint, celui-ci fit au dieu-Montagne la proposition de vouloir bien cueillir les pommes à sa place, ajoutant que lui-même, pendant ce temps, soutiendrait le ciel sur son vaste dos.

« Atlas consentit et revint avec les fruits ; mais réflexion faire, il refusa de reprendre son fardeau. Héraklès, sans s'émouvoir, pria le roi de le reprendre un seul moment, rien qu'un moment, le temps de faire un coussin qu'il mettrait sur sa tête.

« Atlas consentit encore, mais cette fois, Héraklès prit les pommes, et s'en alla. Les fruits d'or consacrés à Athéna par Eurysthée, furent d'ailleurs rendus plus tard par la déesse aux Hespérides qui reprirent leur ancien ministère. »

Cf. Maurice Pezet – Le dieu aux pommes d'or ou Héraklès en OccidentLe dieu aux pommes d'orLa geste d'HéraklèsLes pommes d'or des Hespérides (1978)

« Certains auteurs ont identifié le Jardin des Hespérides à l'île actuelle de Rehana au confluent de [ l'oued Mkhazen ] et de [ l'oued Loukkos ]. Les Arabes l'ont appelée « Gezira El Khadra » – l'île Verte – dont Pline l'Ancien dit :

« À trente-cinq mille pas de Zilis est Lixos dont Claude César fit une colonie. Elle fut, pour les Anciens, sujet de légendes extraordinaires. Là, ils situaient le palais d'Antée, son combat avec Héraklès, le Jardin des Hespérides.

« La mer y pénètre dans un estuaire formant un méandre sinueux, c'est par ce détail géographique qu'on explique aujourd'hui le dragon qui gardait le Jardin.

« Cet estuaire embrasse l'île ; quoique isolée et plus basse que le pays avoisinant, elle n'est pas inondée par la marée.

« Il y reste un autel consacré à Héraklès, mais le fameux Jardin aux pommes d'or n'y a laissé que des oliviers sauvages brûlés par le soleil... »

Cf. Maurice Pezet – Le dieu aux pommes d'or ou Héraklès en OccidentLe dieu aux pommes d'orLe Jardin des Hespérides (1978)

Nous ne pensons pas qu'il y soit mais son image la plus méridionale : la Cité de Sarras et le Ksar al-Kabîr, l'Oberland au centre de la Svastika, Heligoland au large des deltas, l’Alcazar à Séville et le Guadalquivir dans l'antre de la Dabba.

« Si nous avions échappé à l'enchantement du Jardin des Hespérides, nous aurions pu poursuivre notre route vers le Sud marocain pour rejoindre la célèbre « Route des Chars », jalonnée par des rochers ornés de gravures rupestre.

« Art prolongeant sans doute l'aire d'expansion de l'art cantabrique au fil des migrations.

« Gravures du Grand Atlas, au-dessus de Marrakech, qui auraient pu nous conduire vers les célèbres représentations rupestres du massif gréseux de « Tassili » [ ... ]

« [ ... ] et, après le Sahara, vers l'Egypte et la « Route des Chars de Libye » où s'exprime un art rupestre figuratif [ que Pezet rattache aux « traditions paléolithiques. » ]

Cf. Maurice Pezet – Le dieu aux pommes d'or ou Héraklès en Occident – Sur les traces du dieu aux pommes d'or – L’Espagne indigène [ des ] Ibères (1978)

   

    

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