mercredi 2 juin 2021

La dame d'Elche

Pour le huitième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Nous entrons dans Elche, l'antique « Illici », par un pont moyenâgeux ayant remplacé le pont romain où passait la voie littorale.

« Elche, célèbre par ses palmeraies, l'est davantage par la découverte de la « Dame d'Elche », buste d'une déesse ibéro-punique qui fut découverte à l'Alcudia d'Elche où ont été mis au jour des restes d'habitations ibériques.

« Hermanfrid Schubart, l'un des [ rares ] spécialistes de l'histoire des Ibères [ ... ] écrit au sujet de cette sculpture, l'une des plus connue dans le monde de l'archéologie :

« La Dame d'Elche fut découverte par hasard en 1897, à la limite de la colline urbaine qui tire aujourd'hui son nom de la « Finca Alcudia d'Elche » ; elle fut acquise la même année par le musée du Louvre et elle ne revint en Espagne qu'en 1941.

« La Dame d'Elche unit la haute qualité de la statuaire grecque aux formes des bijoux ibériques [ que Schubart qualifie de baroques ] qui fournissent son cadre à un visage tout entier tourné vers l'au-delà.

[ Pezet la rejoint en le retranscrivant à deux reprises sous la forme d'un proverbe qui traduit pour lui le fatalisme de l'Espagne et le deuil d'un ami :

« Si bien se advierte,
No hay cierto en este mundo
Mas que la muerte. »

« Tout bien considéré, il n'y a de certain en ce monde que la mort. » ]

« Les caractères particuliers de ces parures – les disques, les éléments isolés du collier, les pendentifs et les fibules – se retrouvent dans les arts décoratifs ibériques de la même époque ; ils révèlent une vigoureuse influence phénico-tartessienne...

« De la polychromie ; à l'origine certainement fort vive de la Dame d'Elche, il ne subsiste aujourd'hui que quelques reste minimes de couleurs.

« Mais d'autres sculptures découvertes à Elche présentent des vestiges plus important de couleurs qui étaient à l'origine éclatantes de rouge, de bleu et de jaune .

« Il faut ajouter que les yeux de la Dame d'Elche étaient enchâssés comme c'étaient le cas pour bien des statues grecques.

« La tête d'Alicante et le buste de la Dame d'Elche sont les modèles d'une école de sculpture qui s'est développée dans la région côtière du Levant espagnol, dans les provinces de Murcie et d'Alicante.

« Ce sont les fortes impulsions grecques qui ont ici suscité le premier essor et donné l'orientation... » [ ... ]

« Accoudé à la balustrade, j'ai admiré dans l'ombre la silouette exotique des hauts palmiers. La jeunesse tournait sans fin sur la place, non loin d'une reproduction monumentale de la « Dame d'Elche ».

« Impénétrable expression de la Dame, aussi célèbre dans le passé hispanique que les grottes d'Altamira, que l'Alhambra, les palais de Cordoue ou de Tolède !

« Déesse de légende. Son achat – en 1897 – par le musée du Louvre, correspondit à une suite de malheurs et, lorsqu'en 1941, le buste célèbre retrouva sa place au musée du Prado, toute l'Espagne cria d'allégresse.

« Symbole du passé ibérique, les habitants n'ont-ils pas cru voir, à certaines époques, flotter une magique lueur autour d'elle ? » [ ... ]

« Une dizaine de têtes [ de Silène et d'Héraklès qu'un potier moule avec du plâtre pour les vendre aux touristes ] s'alignent et sèchent au soleil, voisinant avec une copie verdâtre de la Dame d'Elche. » [ ... ]

« Ainsi que l'ont montré les nombreuses campagnes de fouilles, nous retrouvons à Ampurias les quatre époques principales qui retracent l'histoire de maintes cités antiques du pourtour de la Méditerranée :

- époque primitive-indigène – premier millénaire avant [ l'ère chrétienne ]

- époque gréco-ibérique – sixième siècle avant [ l'ère chrétienne ]

- époque hellénistique – du troisième au premier siècle avant [ l'ère chrétienne ]

- époque romaine – du premier siècle [ avant l'ère chrétienne ] au quatrième siècle »

[ La période ibérique que nous identifions à la descente sub-boréales des peuples du Septentrion est antérieure au premier millénaire que Pezet qualifie d'indigène.

Le cinquième siècle de l'ère chrétienne inaugure les périodes byzantine et wisigothe. ]

Cf. Maurice Pezet – Le dieu aux pommes d'or ou Héraklès en Occident – Sur les traces du dieu aux pommes d'or – En Espagne au fil de la route hérakléenne (1978)

   

    

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