dimanche 13 juin 2021

Jusqu'à la fin du monde

Pour le seizième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Visitation de la Sainte Montagne par la Mère de Dieu le 19 septembre 1846

sous le témoignage de Mélanie Calvat et de Maximin Giraud

« Sanctifiez le Jour du Seigneur et glorifiez son Saint Nom »

Les cinq pèlerinages de Marie des Brulais à La Salette à partir de septembre 1847 ; tels qu'elle les relate dès 1852 et en décembre 1854 dans un ouvrage dédié Mgr Jaquemet – l'évêque de Nantes :

« L'écho de la Sainte Montagne visitée par la Mère de Dieu ou un mois de séjour dans la société des petits bergers de La Salette »

- du 9 au 20 septembre 1847

- du 7 au 26 septembre 1849

- du 10 au 26 septembre 1851

- du 21 au 30 mai 1852

- du 26 septembre au 6 octobre 1853

L'abbé Perrin envoi à Sophie de Coatgourden – prieure des religieuses hospitalières de Saint-Augustin de Quimper sises au couvent des cordeliers de saint François de Cuburien – une pierre sur laquelle la Vierge a posé le pied.

L'abbé Félix de Kermenguy – leur aumônier – édifie à Morlaix un premier oratoire pour l'invocation de la Dame de La Salette dès 1847 puis un second en 1848 sous le vocable de Notre-Dame Réparatrice.

Marie de La Fruglaye – leur bienfaitrice – fonde en 1848 une œuvre de piété qui deviendra en 1857 une Société de sœurs consacrées à Marie Réparatrice et vouées à l’Œuvre de l'adoration réparatrice du Saint-Sacrement.

Marie des Brulais fit réaliser dès 1851 une statuaire de la Conversation entre la Dame et les enfants qu'elle expose au petit séminaire de Nantes avec l'autorisation de l'abbé Auneau qu'elle prit comme directeur de conscience.

Cette représentation et une pierre où s'est assise la Dame de La Salette servent en 1854 de fondation à un oratoire privé puis à un sanctuaire qui lui est dédié et qui sera consacré au culte en 1860.

La Société Marie Réparatrice est fondée à Strasbourg en 1857 par la bienheureuse Émilie d'Oultremont (+ 1878) à la suite de la proclamation solennelle du dogme de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX de 1854.

Les sœurs réparatrices de Notre-Dame de La Salette installées en 1871 à Grenoble par Mgr Philibert de Bruillard (+ 1860) sont vouée à l'accueil des pèlerins sur la Sainte Montagne où un sanctuaire est édifié dès 1852.

René Tardif de Moidrey se rend deux fois sur la Sainte Montagne : vers 1873 où il écrit à l'abbé Joseph-Antoine Boullan ; [ ... ]

[ ... ] et en 1879 où il rencontre Léon Bloy.

Léon Bloy (+ 1917) s'y rend trois fois : en 1879 avec l'abbé Tardif de Moidrey qui y meurt d'un érésipèle des cimes ; [ ... ]

[ ... ] en 1880 avec Anne-Marie Roulé qui devient folle et qu'on interne à Sainte-Anne vers 1882 ; [ ... ]

[ ... ] et en 1906 avec son ami Pierre Termier (+ 1930) qui s'est fait tertiaire de Saint-François comme l'abbé Tardif de Moidrey.

Joris-Karl Huysmans (+ 1907) ne s'y rend qu'une fois : en 1891 à l'instigation de l'abbé Joseph-Antoine Boullan (+ 1893) qui lui-même s'y était déjà rendu en 1856.

Jacques Maritain (+ 1973) ne s'y rend qu'une fois : en 1907 avec Raïssa Oumançoff (+ 1960) avant de rejoindre Pierre Termier pour leur confirmation baptismale à Grenoble.

De même, pour le Père Humbert Clérissac (+ 1914) qui les initie à la Somme théologique de Saint-Thomas d'Aquin et qui s'y est rendu en 1912 avec sa mère.

Louis Massignon (+ 1962) s'y rend cinq fois : en 1911 où il faillit y perdre la vie dans une violente tempête de neige ; [ ... ]

[ ... ] en 1930 après son voyage à Rome pour la communication du dossier de l'abbé Joseph-Antoine Boullan sur Vintras ; [ ... ]

[ ... ] en 1934 alors que la tuberculose emporte son fils Yves ; [ ... ]

[ ... ] en 1946 avec son fils Daniel où il rencontre le Père Jean Jaouen qui s'oppose à la cause de Mélanie Calvat ; [ ... ]

[ ... ] et en 1953 après avoir été ordonné en 1950 à la prêtrise dans l'église Melkite.

En 1912, Louis Massignon étend son premier pèlerinage à Altamura sur la sépulture de Mélanie Calvat (+ 1904) – Sœur Marie de la Croix en religion.

La dernière lettre de la voyante est adressée la veille de sa mort au curé de Labbeville dans le Vexin dont la famille de l'islamologue est originaire.

Paul Claudel (+ 1955) ne s'y rend qu'une fois : en 1930 avec Stanislas Fumet (+ 1983) et Jean de Menasce (+ 1973) mais ne publie son livre sur « Les révélations de La Salette » qu'en 1946.

Entre-temps, il édite l'abbé Tardif de Moidrey en 1938 pour soutenir l'exégèse biblique qu'il poursuit depuis 1925 – cf. son introduction au « Livre de Ruth ».

L'ombre sulfureuse de Vintras (+ 1875) dont l'abbé Joseph-Antoine Boullan se voulait l'exécuteur testamentaire plane sur la Sainte Montagne de Marie des Brulais.

Comme sur la Colline de Sion-Vaudémont évoquée en 1913 par Maurice Barrès (+ 1923) pour sa « Colline inspirée » par les frères Baillarts.

« Vintras [ écrit Gérard de Sède en 1969 ] qui vivait en Normandie, à Tilly-sur-Seulle, proclama le dogme de l'Immaculée Conception avant l’Église catholique. Il s'identifiait au prophète Élie et se répandait en prédictions apocalyptique [ ... ] »

Léon Bloy devient « un prophète luciférien » sous la plume de Raymond Barbeau qui lui consacre une thèse de doctorat en 1957. Sa veuve fit paraître à titre posthume son « Symbolisme de l'Apparition » en 1925 :

« Sans doute, Elle est reine du monde entier, mais Elle est plus spécialement reine de France. [ Ce qui est juridiquement exacte puisqu'elle règne depuis Lourdes sur la Bigorre et la Navarre au Puy-en-Velay comme Notre-Dame d'Anis. ]

« D'ailleurs c'est la France qu'elle a choisie pour se manifester trois fois en trente-trois ans. La Salette (1846), Lourdes (1858) et Pontmain (1871) * sont la triple affirmation de cette mystérieuse et persistante prédilection. »

Mais depuis 1846, la mystérieuse prédilection de la triple affirmation n'aboutit qu'au pèlerinage de 1879 dont Léon Bloy se voit le prophète et Tardif de Moidrey la victime émissaire pour une réparation des offenses.

On est de La Salette comme on va à Lourdes : « Celle qui pleure » est la Vierge des prédestinés et leur prédestination fait comme une ombre au sein de la lumière jusqu'à la fin du monde.

* Une édition de 2008 propose : « Pontmain (1876) ». Nous supposons que les dates ont été ajoutés et que celle-ci se confond avec Pellevoisin. Mais ça ne change pas la symbolique : Bloy joue avec les nombres « 3 » et « 33 » en se désignant.

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire