vendredi 25 juin 2021

Paul de Gischala

Pour le vingt-quatrième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Paul était fier de son ascendance. Il s'en vente deux fois. »

[ Sur ce premier élément subjectif et à notre avis sans fondement, Ambelain invente de toute pièce la double ascendante iduméenne et asmonénne de Paul qu'il apparente à Hérode et aux Maccabées – cf. Robert Ambelain et la vie secrète de saint Paul (1972). ]

« Il écrit aux Philippiens : « si quelque autre croit avoir des raisons de se confier dans la chair, j'en ai bien d'avantage : circoncis dès le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreux fils d'Hébreux ; quand à la loi, un pharisien » [ – cf. Ph III 4 et 5 ]

[ Ainsi lorsque Nostradamus se présente à Scaliger comme un prophète « tel Mahomet de la tribu de Benjamin », ne fait-il référence qu'à cette seule ascendance paulinienne en tirant toute la conséquence d'un pharisaïsme mahometant. ]

« [ Dans sa deuxième épître aux Corinthiens ], il se compare à ses opposants [ et c'est le motif de cet avantage ] : « [ ... ] ce dont [ ils se prévalent ] [ ... ] je puis m'en prévaloir [ ... ] :

Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi. Ils sont [ de la ] postérité d'Abraham ? Moi aussi. » [ – Cf. 2 Co XI 21 et 22 ] »

[ À aucun moment, Paul ne déclare être juifs : Hébreu, Israélite, Yéménite dans la postérité d'Abraham mais sans relation avec la tribu de Judas. Murphy-O'Connor conclut néanmoins ses prolégomènes en reprenant leur premier élément : ]

« Ainsi Paul déclare-t-il fièrement qu'il est un Juif [ ce qui reste une contre-vérité ] qui parle araméen, par héritage familial.

« La première chose qui vient à l'esprit est alors que sa famille est d'origine palestinienne, car les Juifs qui vivaient hors de la Terre Sainte [ mais depuis quand les terres conquises par les Asmonéens seraient-elles saintes ] n'avaient pas besoin de l'araméen ; [ ... ]

« [ ... ] ils utilisaient leur dialecte local et le grec, pour communiquer avec le monde extérieur.

« La Bible hébraïque [ transcrite de l'araméen par Esdras ] avait dû être traduite en grec pour les Juifs de la diaspora. » [ Le reste de ce prélude est plus nuancées : ]

« Dans ces deux textes [ Ph III et 2 Co XI ], Paul affirme n'être pas seulement « Israélite », mais « Hébreu ».

« Ces deux mots se recouvrent dans une large mesure [ mais dans la théorie des ensembles le recouvrement n'est pas réversible ] et, à l'époque, étaient souvent utilisés pour désigner un Juif [ dans leur sous-ensemble. ] [ Hébreux > Israélites > Juifs ]

« Mais quand ils sont employés côte à côte, comme ici, c'est bien parce que leur signification respective n'est pas identique.

« Israélite n'a que le sens obvie, mais « hébreu » sert souvent dans le Nouveau Testament pour désigner la langue [ araméenne ] parlée par les Juifs en Palestine.

« Ainsi Luc nous montre-t-il Paul s'adressant à la foule de Jérusalem « en langue hébraïque », et Jean nous donne un certain nombre de noms de lieux en « hébreu » ; [ cf. Actes XXII 2 et Jean XIX 13 ] [ ... ]

« [ ... ] l'hébreu, en fait, n'était guère parlé, et un mot au moins, identifié par Jean comme de l'hébreu, était en réalité de l'araméen, langue dominante dans la Palestine du Ier siècle.

[ Cette réalité linguistique n'est pas une obsolescence de la langue hébraïque mais le caractère artificiel et arbitraire de sa formation. ]

« Il est clair qu'on disait « hébreux » pour « araméen » ; les deux langues sont d'ailleurs très voisines. »

Cf. Jérôme Murphy-O'Connor – Histoire de Paul de Tarse – Les premières années

Le fin mot de l'histoire – aussi limpide que la date de naissance du Christ * transmise par Clément d'Alexandrie chez Oscar Cullmann – vient du commentaire de Jérôme de Stridon [ l'un des quatre fondateurs de l’Église médiévale ] sur l'épître de Paul à Philémon :

« Paul était galiléen de naissance. Ses parents vivaient à Gischala – aujourd'hui, Jish – village des collines de Haute Galilée, réputé pour la qualité de son huile d'olives.

« Paul devait avoir environ deux ans en 4 avant [ l’ère chrétienne ] quand [ sa famille fut déportée à Tarse où elle acquit la citoyenneté romaine. ] » – Cf. Actes XXII 27 et 28.

Cf. Jérôme Murphy-O'Connor – Op. Cit. Ibidem – Galilée [ et ] Tarse

* le 17 novembre pour la saint Grégoire le Thaumaturge au Missel romain de 1962

   

    

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