vendredi 13 août 2021

Mara

Pour le dix-septième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Le fameux jour arriva. Je sonnai. L'attente me parut interminable. Je m'apprêtais à sonner de nouveau lorsque la porte s'ouvrit. Une femme, une Mara plus âgée, apparut, la tête ornée d'une couronne de fleurs.

« Sa beauté était tout aussi troublante que celle de sa fille. Comme elle, elle manquait d'aisance, de confiance. Sa gaucherie était emprunte d'une certaine raideur qui conférait à son visage de la froideur en même temps qu'une vraie perfection.

« Les fleurs autour de sa tête démentaient cependant cette austérité.

« Les couronnes de Mara et de ses sœurs étaient moins somptueuses. À l'évidence, il était signifié que la mère portait la couronne royale, les trois filles n'étant gratifiées que du diadème des princesses. »

« C'était un spectacle rare. Il s'est à jamais imprimé en moi. Longtemps après, en contemplant les peintures de Botticelli, j'ai souvent songé à ces quatre femmes.

« En fait, le rapprochement n'était pas tout à fait approprié. Les déesses et les madones de l'artiste appartiennent au monde florentin.

« La pureté des visages et des parures est en sursis, ce qui n'était nullement le cas chez ses quatre grâces courlandaises, beautés nordiques à la fois denses et aériennes, avec un côté indestructible.

« D'un éclat encore fragile, le physique des deux cadettes était conforme à celui de Mara et de la mère, déjà vigoureux et vaguement glaçant. Une somptuosité presque barbare.

[ « Mara est la déesse suprême des anciens Lettons ». ]

« J'ignorais alors que cette [ fête de la ] Saint-Jean [ le 24 juin ] dissimule en fait une vraie fête païenne, le « ligo ».

« Ce n'est pas un saint chrétien que les Lettons célèbrent mais le dieu solaire. »

Cf. Jean-Paul Kauffmann – Courlande – Trente ans après (2009)

Le solstice d'été se trouve au centre de l'année, vers la fin du quatrième mois de la décade, pendant la semaine sabbatique – la treizième – du printemps.

Il est aussi au centre de la période estivale qui s'étend sur trente-six semaines des prémices de la Parentelle à la catabase du Samain, entre la septième semaine du Janus et la cinquième semaine de novembre.

Sur l'axe solsticial, la lumière solaire entre dans la sphère sublunaire à Noël et sort par le ligo qui est comme le licou des chevaux devant le char céleste d'Hélios – le Soleil. Il s'agit du dieu Lug. Son char est un quadrige.

   

    

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