lundi 9 janvier 2023

Le quatrième pilier

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Parmi les quatorze sceaux de la Tetraktys, on retrouve les quatre piliers – « Awtâd » – qui soutenaient la hiérarchie des saints – « Awliyâ » – à la fin du « dvapara yuga » :

 Pythagore 

 Zoroastre 

 Shâkyamuni 

 Lao Tseu 

Deux d'entre eux apparaissent à la tête de leurs triades parmi les cinq qui organisent ensuite les onze sceaux du « kali yuga » et peuvent dès lors être tenus pour les deux acolytes – « Imâm » – de leur Pôle – le pôle oriental :

 Pythagorique 

 Chrétienne 

 Orientale 

 Akbarienne 

 Aḥmadienne 

Les deux témoins de l'apocalypse johannique qui se trouvent en tête des trois triades qui organisent avec la triade pythagorique l'Octogone occidental sont ensuite tenus pour les deux imams du Pôle – « Qutb » – parmi les quatre « awtâd » :

 Pythagore 

 'Isâ 

 Muḥammad 

 Vajradhara 

Vajradhara est ici tenu pour l'Esprit du bouddha Shâkyamuni qui se tient à la tête de ses deux bodhisattvas – le Daïshônin Nichiren et Padmasambhava – avant d'apparaître dans la lumière infinie d'Amitâbha.

En tant que générateur des triades, c'est le Trismégiste – Thôt / Hermès / Mercure – qui occupe le pôle dominical tel qu'il apparaît avec Idrîs (Hénoch) dans les « awrâd al-Usbû » du Sheykh al-Akbar où il revient la nuit du cinquième jour.

Ce retour entre le jour et la nuit qui franchit six phases et qui constitue en quelque sorte le cycle des « jovialistes » puisqu'il relie le Dimanche au Jeudi est placé sous le Nom eschatologique d'al-Âkhir – l'Oméga ou le Tav pour la dernière lettre de l'alphabet.

Mais il va sans dire que tous ceux auxquels nous faisons références ici ont pu occuper le pôle dominicale au titre de substitut compte tenu des préséances hiérarchiques que nous venons d'évoquer – celle du Pôle et de ses imams parmi les « awtâd ».

Pour la valeur des lettres du Vivant, c'est aux dix avatars du « manvantara » dont Budha et le Seigneur de la Terre – Sri Kalki ou le Roi du Monde – sont les deux dernières occurrences qu'il faut associer les huit sceaux des quatre triades de l'Octogone occidental.

Pour deux de ces triades – les triades akbarienne et aḥmadienne – Chodkiewicz cite le Sheykh al-Akbar qui répond à deux reprises au Questionnaire d'al-Hakîm at-Tirmidhî – cf. le chapitre du Sceau des saints consacré aux trois sceaux :

Dans le « Jawâb mustaqîm », ibn Arabî fait d'abord une première description du Sceau de la sainteté qui sera ensuite qualifié d'absolue mais que Chodkiewicz va confondre avec celle qui est qualifiée de générale.

Cette sainteté absolue est explicitement attribuée à Jésus – 'Isâ ibn Mayam – et elle est facilement reconnaissable puisqu'il lui attribue d'abord un ministre du nom de Yaḥyâ – Jean le Vivant que les évangiles qualifient de baptiste.

Il est ensuite question des deux sceaux qui sont distincts de cette sainteté absolue dans les « Futûḥât al-Makkiyya » puisque leur sainteté est alors qualifiée de générale et de spécifique en qualifiant cette spécificité de « muḥammadienne ».

La sainteté générale est celle du Sheykh al-Akbar qui se qualifie lui-même d'Imam du « Tawḥid » et la sainteté spécifique est celle du Qutb al-Maktum – Sheykh Aḥmad at-Tijânî – que Chodkiewicz s'empêche de prendre en compte.

Il s'empêche de la prendre en compte en confondant la sainteté absolue et la sainteté générale mais aussi en disqualifiant la périodicité des impératifs de l'économie cyclique au gré de sa propre théorie sur une sainteté spécifiquement akbarienne.

Quand le Sheykh al-Akbar se présente à nous comme l'Imam du Tawḥid, il prend le « Tawḥid » pour Pôle et se désigne comme son acolyte avec le Noble Coran dont il se dit le frère – le « Tawḥid » étant alors le Pôle de l'Imân – la Foi – qu'il prend pour Pilier :

 Imân 

 Walâya 

 Nubuwwa 

 Risâla 

 Foi 

 Sainteté 

 Unité 

 Rappel 

L'imâmologie duodécimale introduira dans ce schéma ses propres références hiérarchiques – celles du Bâb et de l'Imam – en variant sur le thème de la prophétie et du rappel coranique qui sont au cœur du « Tawḥid ».

La théologie chrétienne peut aussi reconnaître dans ce schéma les vertus cardinales (4) qui conduisent dans l'amour du prochain aux vertus théologales (3) et les dons de l'Esprit Saint (6) qui génèrent ces vertus (3) dans la crainte de Dieu (1).

   

    

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