mardi 24 janvier 2023

Les demeures du paradis et de l'enfer

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« Précisons tout de suite que la mention de cinq fleuves – « anhâr » – au début du chapitre 273 [ des « Futûhât » que Chodkiewcz met en rapport avec la sourate « al-Masad » (111) ] est une première allusion aux cinq versets de la sourate.

« Ibn Arabî évoque d'abord – en termes voilés – la « basmala » initiale [ qui pour lui est « partie intégrante de toute sourate » et qu'il désigne ensuite ] « comme le vestibule – « dihlîz » – de [ sa ] demeure.

« Lorsqu'il visite lui-même cette demeure, [ celle de la sourate « al-Masad » ] il voit le Calame – symbole traditionnel en islam de l'Intellect premier – dans la « Matrice universelle » – c'est-à-dire la « Mère du Coran », la « Fâtiḥa » – d'où il tire ses science ...

« ... et la place exacte qu'il [ le Calame ] y occupe, à savoir un point dont la couleur est « entre le rouge et le jaune ».

« Ce point, il n'est pas difficile de comprendre qu'il est celui qui – dans l'écriture arabe – est placé sous la lettre «  » qui est l'initiale de la « basmala » et donc la première lettre de la première sourate du [ Noble ] Coran.

« La couleur qui lui est attribuée exprime sa position médiane entre le soleil couchant [ rouge ] et le soleil levant [ jaune ], c'est-à-dire entre le « monde des secrets » [ de sa phase nocturne ] et le « monde des lumières » [ de sa phase diurne ].

« C'est à partir de la « Matrice universelle » que les gnostiques [ ... ] accèdent à la connaissance de la transcendance divine – « tanzîh ».

« Soixante-douze marches – valeur numérique des lettres qui constituent la « basmala » [ ... ] – les conduisent aux sciences qui leur sont promises.

« L'intellect premier qui est le maître de [ cette demeure ] prend ibn Arabî par la main et lui fait visiter les cinq chambres [ de cette sourate.

Dans chacune de ces chambres qui correspondent à un certain nombre de versets il y a un certain nombre de coffres qui correspondent à un certain nombre de mots pour chaque verset.

Chaque coffre a un certain nombre de serrures qui correspondent aux lettres de chaque mot et chaque serrure a un certain nombre de clefs qui correspondent aux signes graphiques de chaque lettre, ...

... chaque clef devant être tournée un certain nombre de fois qui correspond à la valeur numérique de chaque lettre pour que ces coffres délivrent leurs secrets. ]

Cf. Michel Chodkiewicz – Un océan sans rivage. Ibn Arabî, le Livre et la Loi – « Et c'est à Lui que vous serez reconduits. » [ S 36 V 83 ] (1992)

Les soixante-douze marches de la « basmala » qu'empruntent les gnostiques pour accéder à la connaissance correspondent aux premières devises pontificales de la Prophétie des papes qui précèdent celle de Sixte Quint (73) – « Axis in medietate signi ».

La demeure suivante, celle du chapitre 274 qui correspond à la sourate « an-Naṣr » (110) – la dernière (114) dans l'ordre des révélations du prophète qui n'a que quatre versets avec l'entête de la « basmala » – évoque les modalités pratiques de la « Khalwa ».

Les modalités pratiques de la Retraite spirituelle sont celles de la quarantaine qui sont en rapport avec les dernières devises pontificales de la Prophétie des papes qui suivent celle du pontificat de Sixte Quint (1585 – 1590) : « 72 + 1 + 40 ».

Ces modalités sont remarquables parce qu'elles organisent symboliquement dans la Prophétie des papes deux périodes rigoureusement semblables de 444 ans et trois mois autour d'un axe qui passe en décembre 1587 au centre du pontificat de référence.

Et par là même, elles nous restituent le nombre de leurs demeures (113) où la dernière d'entre-elles – celle du pape émérite – abrite l'annonce d'un jugement que nous voyons ici à rebours dans celles qui nous apparaissent comme une image du paradis et de l'enfer.

Il suffit en effet de lire les deux sourates indiquées (110 et 111) pour y voir « le Secours de Dieu et Sa Victoire » d'un côté (110) et la malédiction plutôt singulière que le Noble Coran adresse explicitement à Abû Lahab de l'autre (111).

« Célèbre alors les louanges de ton Seigneur et implore Son pardon » nous dit finalement la sourate du Secours (110) « parce qu'Il est toute mansuétude pour le repentir » :

« fa-sabbiḥ bi-ḥamdi rabbika wa-stagfirhu 'innahû kâna tawwâbâ ».
   

    

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