jeudi 26 janvier 2023

Le don de Dieu

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« La parenté entre Seth et Jésus est indiqué par ibn Arabî dans le passage [ des « Fuṣûṣ al-Ḥikam » conscré au « Verbe de Shîth » ] où il explique la signification du nom « Shîth » au moyen de l'expression « hibatu-Llâhi », « le don gracieux d'Allâh ».

« En effet, Shîth y est condidéré comme le « don de Dieu » fait à Adam, c'est-à-dire comme étant le « secret » divin et cosmique du « père des hommes ».

« D'autre part, les deux sourates coraniques qui contiennent les récits de la naissance de Jésus [ S 6 V 45-49 et S 19 V 16-24 ] sont rapprochées l'une de l'autre – au début du chapitre 381 des « Futûḥât » ...

« ... qui traite de la Demeure spirituelle relative à la sourate « al-'Imrân » (3) – au moyen d'une référence au verset 19 de la sourate « Maryam » (19) selon lequel l'Esprit divin envoyé à Marie lui annonce la naissance d'un enfant en disant :

« Je ne suis qu'un Envoyé de ton Seigneur pour que je te fasse don – « li-ahaba la-ki » – d'un garçon pur ».

« Les mots « hibat » et « ahaba » sont de la même racine et referment aussi le même sens : celui d'un « don gracieux », c'est-à-dire un don qui ne se relie pas à un mérite, à un droit ou à un gain, et qui procède de la pure Générosité divine.

« Dans le poème initial de ce chapitre (381), 'Isâ est même désigné expressement par l'expression « hibatun 'uliyâ », « dont gracieux très-élevé » ou « suprême ».

« Si le terme « hibat » met en lumière la parenté de 'Isâ et de Shîth, le qualificatif « 'uliyâ » justifie – quant à lui – la mention que nous avons faite plus haut à propos de la « fonction primordiale » de Jésus,* ...

« ... [ et ] des « Gardiens du Centre spirituel de notre monde », car il fait partie des termes qui ont pour nombre « 111 » en langue arabe.

« Du reste, cette fonction est évoquée expressément au [ deuxième ] chapitre des « Fuṣûṣ al-Ḥikam » quand il est dit de Shît qu'il est celui qui « ouvre » tous les dons ...

« bi yadi-hi miftâḥ al-atâyâ 'alâ-khtilâfi-hâ wa nisabi-hâ »

« en sa main est la Clé des dons,
dans toute leur diversité et dans toutes les relations qu'ils impliquent »

« ... tandis que la fonction complémentaire de « clôture » du cycle fait l'objet de développement plus étendus dans la partie de ce même chapitre qui traite du Sceau des des Saints.

« Certains commentateurs – notamment Jandî – soulignent l'unité de ce double aspect en précisant que Shîth « scelle » les dons qu'il a lui-même « ouverts », c'est-à-dire les « sciences » et les « révélations » divines inspirées aux différents Prophètes. »

Cf. Charles-André Gilis – « Un Océan sans rivage » et la doctrine ésotérique du Califat [ dans ses ] Études complémentaires sur le Califat – Naissance ou fonction de Jésus ?

Sans entrer dans la mythologie des Gardiens du Centre spirituel, relevons que le « don de Dieu » met ici en scène la réciprocité entre le « Père des hommes » – Adam – et son fils – Seth – annoncé maintes fois par le Christ comme celle du « fils de l'Homme ».

* « La Nuée céleste et le Souffle principiel [ sic ] mentionnés dans le chapitre introductif des « munâzalât » [ les condescendances ] se rapporte à ce que nous avons appelé la « fonction primordiale du Christ » ; ...

« ... par là, ils évoquent aussi les « mystères de sayyidinâ Shîth ».

« A cet égard, l'expression « hibat Allâh », par laquelle ibn Arabî explique le nom de Shîth, est doublement significative : ...

« ... d'une part, parce que le nombre de cette expression qui est « 78 » est identique à celui des Lettres-Isolés ; ...

« ... de l'autre, parce que le « don gracieux d'Allâh » est celui par lequel l'Esprit Universel vivifie les formes traditionnelles, ce qui définit très précisément la fonction du « nûn » céleste par rapport au « nûn » terrestre » [ dans le symbole fondamental du Soleil. ]

En outre, le « don de Dieu » est un élément liturgique bien connu de l’Église universelle et la lettre « Nûn » désigne assez communément les Nazaréens en Terre d'islam quand on les identifie aux Chrétiens cf. Jean IV 10 pour le témoignage de Jésus à la Samaritaine :

« Si tu savais le don de Dieu et qui est Celui qui te dit :

« Donne-moi à boire »

tu lui aurais toi-même demandé à boire et il t'aurait donné de l'eau vive. »

   

    

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