mardi 16 mars 2021

In medietate signi

Pour le onzième cycle du quatrième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

LXXIII

AXIS IN MEDIETATE SIGNI

SIXTE V – Félix Perretti

1585 – 1590

« Les armes de Sixte-Quint portaient une bande – « axis » – au milieu de l'écusson – « signum ». [ « L'axe au milieu du signe. » ]

[ « Qui axem in medio Leonis in armis gestat » – [ commente ] Ciaconius.

« Ses armoiries étaient d'azur au Lion d'or, tenant une branche de poirier fruitée de trois poires mal ordonnées au naturel, [ ... ]

[ ... ] à une bande de gueules, brochante, chargée en chef d'une étoile d'or, et en pointe d'une montagne de trois coupeaux d'argent posée dans un sens de la bande. » ]

« D'autres, avec Ciaconius, disent que cette bande traverse un lion, l'un des signes du zodiaque. »

« Une bande brochante sur un lion, dit le P. Menestrier, n'est pas « Axis in medietate signi ». Cette objection se rapporte à l'explication de Ciaconius. »

« Cependant le sens de bande est donné à « axis » par un contemporain de Sixte Quint, l'auteur des Commentaires sur la Prophétie. »

« La critique du P. Menestrier au sujet du mot « signum » perd sa force si l'on y voit le signe même, le sceau, les armes ou « l'écusson » du pape. »

[ « L'explication est alors plus naturelle. Cependant ce n'est pas le sens donné à « signum » par les contemporains de Sixte Quint. » ] [ Il s'agit de la prophétie. ] [ ... ]

« Or Sixte Quint mit toute son énergie à rétablir dans le monde l'autorité pontificale, et par là même le règne de la Croix.

« La devise répond à ce caractère de son pontificat. La Papauté est comme l'axe du monde et c'est Jésus-Christ, la pierre angulaire, qui lui sert de base et de pivot.

« Dans l'action permanente de de la Papauté à travers les siècles, ce qu'il faut admirer, c'est la puissance du Christ, vivant et agissant dans ceux qu'il a établis ses vicaires. Toute leur force vient de sa croix.

« Sur ce « signe » divin s'appuie la puissance du pape, qui est comme « l'axe » autour duquel se meuvent les mondes, sans jamais pouvoir l'ébranler. »

[ « La croix est le signe et l'étendard du chrétien. C'est ainsi que la croix apparut à Constantin : « In hoc signo vinces ».

« Axis [ dit le P. Gorgeu ] désigne l'étoile polaire, mais aussi les cieux, la ligne invisible, imaginaire, qui paraît servir d'axe au monde. » Sixte Quint « était comme un essieu qui mouvait tout le monde chrétien, et qui pourtant ne s'émouvait de chose quelconque. »

«  La Grégoire XIII contenait déjà des allusions à l'astronomie. Il n'y a rien d'étonnant si la devise de Sixte Quint poursuit la même image. Le contexte est une raison de plus en faveur de notre explication. » ] [ ... ]

« Sixte Quint dressa sur la place Saint-Pierre, sur la place du Peuple, près de Saint-Jean de Latran et près de Sainte-Marie-Majeure, quatre obélisques gigantesques, débris magnifiques de l'ancienne Rome, et les couronna de la Croix.

[ « L'abbé Coucherat voit même dans « l'obélisque surmonté de la croix » une réalisation directe de la devise « Axis in medietate signi ». À supposer que ce sens d'axis, aiguille, obélisque soit admis, l'application ne serait être restreinte et bornée à ce fait particulier. »

« La devise, dit l'abbé Coucherat, symbolise la renaissance catholique du XVIIe siècle. Pourquoi pas le pontificat même de Sixte Quint ? »

« La prédominance de l'idée religieuse, qui est comme le trait saillant de la politique pontificale de Sixte Quint, et qui lui a valu les haines et les critiques les plus acerbes des protestants,

« [ ... ] est encore symbolisée par cette croix dont le pontife décore des statues de l'antiquité, après avoir fait enlever du Capitole celle qui avait un caractère trop païen. »

« En remplaçant la lance de la déesse Minerve par une croix gigantesque, Sixte Quint ne faisait peut-être pas œuvre d'artiste : l'expression de la physionomie de cette Minerve s'accommode mal de cet emblème nouveau qu'on lui attribuait.

« Mais, au point de vue historique, nous avons là un témoignage frappant de l'esprit qui dirigea la politique et la manière de faire de Sixte Quint. L'art d'ailleurs, s'il n'est pas chrétien, peut souvent détourner du bien et du vrai, inséparable du beau véritable.

« La devise « Axis in medietate signi » n'est-elle pas le symbole du XVIe siècle, commençant par l'idée païenne et finissant par le triomphe de la vérité chrétienne ? » ]

« Cette entreprise [ le redressement des quatre obélisques ] présenta des difficultés énormes ;

« [ ... ] mais Sixte-Quint tenait à symboliser le triomphe de l'idée chrétienne sur l'idée païenne dans toute sa grandeur, et il perpétua cette pensée par les inscriptions qui ornèrent les nouveaux monuments.

« Voici celles qui se lisent à la base de l'obélisque de la place Saint-Pierre :
   

« Du côté
qui regarde la ville
 »

« Du côté
qui regarde la basilique Saint-Pierre
 »

ECCE CRUX DOMINI

CHRISTUS VINCIT *

FUGITE

CHRISTUS REGNAT *

PARTES ADVERSAE

CHRISTUS IMPERAT *

VICIT LEO

CHRISTUS AB OMNI MALO

DE TRIBU JUDA

PLEBEM SUAM

DEFENDAT **

* Triple Kérygme de Saint Maurice et de la Légion thébaine

** Exhortation de Saint Antoine de Padoue [ « Le Christ défend son peuple de tout mal » ]

Cf. Les Papes et la Papauté de 1143 à la fin au monde d'après la prophétie attribuée à saint Malachie – Étude historique par l'abbé Joseph Maitre (1902)

La seconde inscription se retrouve sur le calvaire du domaine de l'abbé Saunière à Rennes-le-Château dans le Razès avec une abréviation centrale – « A O M P S » – où le « M » se trouve au milieu du signe « in medio linea ubi « M » secat linea parva ».

Ce n'est pas sa seule référence à la prophétie puisque la devise et les armes de Léon XIII se retrouvent sur le tympan de l'église dédiée à Santa Maria Magdalena et la Tour Magdala fut d'abord qualifiée d'Horloge mais au centre de quelle aiguille ?

De la devise de Constantin qui se trouve au sommet du tympan puis réinterprété sur le bénitier d'Asmodée, on déduit une influence sur l'abbé et sur son frère du Cercle de Narbonne qui n'est pas nécessaire si ce n'est pour la question des financements.

On sait que l'abbé Saunière était en possession des ouvrages de l'abbé Maitre. On sait aussi que la devise du Cercle de Narbonne qui est celle de Constantin et la Tour de Garde qui est celle de l'Horloge et de Magdala sont des insignes du rite de York.

L'axe au milieu du signe devient ici une croix au centre de la couronne et le signe de la devise celui par lequel elles vont remporter la victoire sur le paganisme représentée sous celui des anges par le diable du bénitier.

L'axe qu'on cherche en vain sur l'écusson de Sixte Quint se trouve aussi au centre des armes de Léon XIII accoté de deux fleurs de lys sous la forme d'un arbre qui traverse un orbe mais ce n'est pas ce que retient sa devise qui évoque un astre à travers le ciel.

Raoul Auclair ne fait aucun commentaire sur le pontificat de Sixte Quint dont la devise occupe pourtant une place centrale dans son décryptage de la prophétie. Il commence son parcours avec Clément XIV en 1760 après avoir sommairement évoqué Jules II.

L'Antique Ordre Mystique du Prieuré de Sion trouve ses initiales dans les abréviations du calvaire et dans une anomalie du pilier carolingien qui soutient Notre-Dame de Lourdes – « PENITENCE » orthographiée avec un « C » et un « S ».

Ces initiales font référence au « Rho » (100) et aux deux cédilles du « Stigma » qu'on retrouve en grec sur le « Tau » des Chrismes pyrénéens. L'abréviation du calvaire peut alors se lire :

« ALPHA – OMEGA – MEDIETATE – [ TAU ] – STIGMA »

La lettre Médiane est celle du Jugement – le « Resh » occulté sur la vingtième lame du Tarot – celle dont la hampe se confond avec la jambe du « Tau ». C'est l'axe du Chrisme dont la anse – c'est à dire la Tête – symbolise la Mort sur la treizième lame du Tarot.

Du point de vue des nombres, elle complète un septénaire qu'elle exprime avec la lettre « Khi » (600) ; et du point de vue des formes, une rouelle à six branches ou une roue octogonale quand la faîte du « Tau » rejoint à partir du centre l'Alpha et l’Oméga.

Les cédilles du Stigma ont la valeur d'un Digamma (2 X 3) qu'on peut mettre en rapport avec celle du « Khi » (600) mais elles s'enroulent phonétiquement autour d'un « Tau » qui symbolise le Monde pour sa lettre hébraïque sur la vingt-et-une lame du Tarot.

On les retrouve avec le « Shin » sur l'Arcane du Fou où leur lettre exprime avec le « Tav » le phonème du « Tsade » qui est celui du premier luminaire sur la dix-huitième lame du Tarot bien que l'ordre alphabétique des lettres la place avant celle qui la précède.

   

    

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