lundi 19 avril 2021

La naissance du Christ

Pour le quatrième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Le précession de la Nativité du 6 janvier au 25 décembre – entre Noël et l’Épiphanie – que Cullmann date dès 1949 du IVe siècle réalise un déplacement d'une dizaine de jours qui caractérise un changement de calendrier.

Pour parvenir à ce déplacement, il faut additionner les cinq jours complémentaires que nous situons après la décade avec les jours qui excèdent dans le décompte des lunaisons du calendrier synodique.

On passe ainsi des 365 jours du calendrier solaire aux 354 jours du calendrier lunaire en passant par l'alternance des mois de vingt-neuf ou trente jours tout en omettant le 31 décembre qui s'inscrit dans la redistribution annuelle des jours complémentaires.

Cette redistribution des jours complémentaires qui suit le rythme des saisons – tout comme les ajustements mensuels qui organisent l'alternance des mois – altère la réalité métaphysique des nombres sur laquelle elle opère.

Cullmann signale avec le roman du Pseudo-Clément la commémoration de la Création du monde au printemps identifiée à la Conception du Sauveur et sa Nativité neuf mois plus tard après le Solstice d'hiver ; bien que Clément d'Alexandrie la situe un 17 novembre.

Si Clément « raille ceux qui entendent déduire, de cette façon [ par « toutes sortes d'artifices d’arithmétique » ou en se livrant impunément aux « jeux de l'esprit » ] la date de la naissance du Christ », c'est qu'il s'en tient à une information qui lui paraît fiable.

Il s'avère donc que Jésus serait né le jour où l’Église catholique commémore la mémoire de Saint Grégoire le Thaumaturge et que Noël suit un nombre de jours en rapport avec l’Équinoxe du printemps et avec les mois qui précèdent le Solstice d'hivers.

La fête de l’Épiphanie qui commémorait le Baptême du Christ et sa Nativité procéderait d'une origine dionysiaque avant qu'on identifia sa Passion à une Conception interprétée comme une Résurrections – ce que le Noble Coran ne fit pas.

Si la naissance charnelle de Jésus importait si peu aux premiers chrétiens, il nous apparaît néanmoins que l'altération des normes métaphysiques reste en rapport avec la catastrophe qui dénature l'épistémologie des sciences humaines.

On serait donc passé d'un calendrier païen de 365 jours à un calendrier liturgique de 354 jours qui se coordonnait avec une fête juive – celle de Pacques – sans que la liturgie mithriaque du Sol invictus y soit pour quelque chose.

C'est Jean Chrysostome qui fit triompher à Antioche en 386 le nouveau calendrier que Grégoire de Naziance avait introduit à Constantinople dès 379 mais certaines églises orthodoxes ou orientales ont gardés les usages anciens.

Cf. Oscar Cullmann – La nativité et l'arbre de Noël. Les origines historiquesLa fête de Noël (1993) et pour « la catastrophe » se reporter à l'essai d'Ernesto Sábato (1986) dont Henry Corbin établit les prolégomènes dès 1964.

« [ ... ] les Juifs et les Païens [ ... ] se trouvent réunis sous [ le Soleil Nouveau ] »

« [ le ] Christ est notre Nouveau Soleil ! »

Nous paraphrasons le sixième sermon d'Ambroise cité par Cullmann

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire