jeudi 22 avril 2021

Le Livre d'Eldad

Pour le sixième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Eldad était un voyageur juif du neuvième siècle qui prétendait descendre de la tribu de Dan, d'où son nom de Danite. Les chercheurs sont restés jusqu'à ce jour partagés sur la question de ses origines et de ses objectifs.)

« Certains le récusent comme un imposteur, tandis que 'autres y ont vu un Juif karaïte – non rabbinique – arabe ou éthiopien [ mais un Danite par définition n'est pas juif et un Israélite n'est pas tenu d'être « karaïte » ou « rabbinique ». ]

« Abraham Epstein qui, il y a presque un siècle, publia ce qui reste l'étude décisive sur le Livre d'Eldad mit sérieusement en doute les origines éthiopiennes d'Eldad.

« Plus récemment, Ullendorff a avancé que « sa langue ne relève aucune trace d'éthiopien et son récit ne laisse davantage entrevoir qu'il ait connu l'Abyssinie de première main.

« Cependant, il a avec l'Arabie une familiarité plus que fortuite et son hébreu montre quelque trace de substrat arabe. »

« En dépit de ces opinions des spécialistes modernes sur les origines [ arabes ] d'Eldad, certains milieux juifs orthodoxes continuent [ ... ] à assimiler les Éthiopiens aux Danites. »

« Comme ouvrage [ historique et géographique ] le Livre d'Eldad pose problème. Il est malaisé [ ... ] de déterminer le point où le matériau légendaire prend fin et où le noyau de vérité [ ... ] commence. [ Nous ne gardons que la proposition la plus favorable. ]

« Néanmoins, une série imposante de chercheurs éminents, parmi lesquels Carlo Conti Rossini et Salo W. Baron considèrent que [ son ] récit sur les Juifs « au-delà des rivières de Kush » constitue la référence aux Falâshâs la plus ancienne que nous connaissions. »

Mais « le terme « falâshâ » ne devient usuel qu'à partir du seizième siècle » et son usage est impropre pour qualifier un récit du neuvième siècle.

« [ ... ] les textes [ antérieurs ] font allusion à des gens « semblable aux Juifs » [ les « Yahûd » ou les « Ayhûd » ] dans le Semên, le Wagarâ, le alamt et le agadê ou des « fil de ... » dans l'Enfrâz, [ le ] Semên et [ le ] Dambeya » [ les provinces de Gondar. ]

« En Éthiopie, les Falâshâs se désignaient fréquemment par le terme de « Bêta Israël » – la Maison d'Israël – voir simplement d'Israël.

« De cette manière, ils mettaient en évidence leur identification avec [ les tribus ] d'Israël dont ils prétendaient descendre, que ce soit par l'intermédiaire de Salomon et de la reine de Saba ou par celui d'autre groupes [ ethniques. ] » [ ... ]

« Le nom « falâshâ » [ en amharique ] [ dérive d'une ] racine ge'eze [ ... ] qui signifie « émigrer » ou « errer » [ traduite par les spécialistes ] par « exilés » [ ... ] :

« [ ... ] au début du quinzième siècle, le roi éthiopien Yesaq défit une partie des Bêta Israël et [ les déposséda par décret de leurs terres au profit des chrétiens. ] » [ ... ]

« Historiquement, les Bêta Israël ne sont qu'un des nombreux groupes éthiopiens qualifiés d'Ayhûd. [ ... ] Les Bêta Israël ne semblent pas s'être qualifiés de « Juifs » avant d'entrer en contact avec le judaïsme » [ que Kaplan qualifie d'universel. ]

Le sens d'un mot agau que Kaplan qualifie d'obscure accepte une signification en rapport avec la dynastie solomonienne du treizième siècle mais nous la mettons en rapport avec son origine hébraïque :

« Kayla » signifie « qui n'a pas traversé la mer » et dans le contexte géographique du Livre d'Eldad qui pose problème à Kaplan, il s'agit de la mer Rouge.

« Agaus » ou « Agawis » désignaient également les Bêta Israël dans la région du Tegrè – entre le Gondar et la côte érythréenne – où ils peuvent être assimilés aux Goyim des Yahûds.

Kayla

 Bêta Israël 

Falâshâ

Ayhûd

Cf. Les Falâshâs [ de ] Steven Kaplan [ dans la collection des ] Fils d'Abraham (1990) – Histoire des figures légendaires [ et ] débuts de la dynastie solomonienne (1270-1413) [ avec les dénominations du ] Profil sociologique

Kaplan fournit quelques informations succinctes sur les calendriers des Bêta Israël :

« Les Bêta Israël utilisent simultanément un calendrier solaire et un calendrier lunaire. Pour les besoins courants, il recourent au même calendrier solaire que les autres Éthiopiens.

« Il compte 365 jours, soit douze mois de 30 jours et cinq ou six jours additionnels » [ qui sont indiqué au début du mois de septembre. ]

   

    

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