...
« Dans la sourate « al-Kahf » – la sourate de la Caverne – le verse final [ S 18 V 110 ] peut se rendre ainsi :
« Celui
qui espère la rencontre avec son Seigneur, qu'il agisse
pieusement
et que – dans l'adoration de son Seigneur – il ne
Lui associe personne. »
« ... comme il est d'usage de le faire lorsqu'il est précédé d'une négation – en l'occurrence « lâ » : « ... wa lâ yushrik bi ibâdati rabbihi aḥadan ».
Mais « Aḥad » est également un nom divin et désigne Dieu en tant qu'il est Un :
« Qul : Huwa Llâhu 'aḥad »
« Dis : Lui Allâh est un »
« ... énonce la sourate 112 [ « al-Ikhlâṣ » ].
« On peut donc aussi comprendre littéralement cette phrase – et c'est ce que fait ibn Arabî dans plusieurs passages de ses œuvres, notamment dans son « Kitab al-aḥadiyya », le « Livre de l'unité » – comme signifiant :
« Celui qui espère la rencontre de son Seigneur, qu'il n'associe pas « Aḥad » ...
[ qu'il n'associe pas l'Un ]
... à l'adoration de son Seigneur. »
« En effet – pour ibn Arabî – la notion de « Seigneur » – « Rabb » – est corrélative et inséparable de celle de « marbûb » – « vassal ».
« Elle implique par conséquent une dualité qu'exclut totalement le nom « Aḥad ».
« Selon les terme d'ibn Arabî, « l'unité – « al-aḥadiyya » – t'ignore et te refuse ».
« L'un – en tant que tel – étant donc inaccessible, l'homme dans l'acte d'adoration [ « ibâda » ] – aussi longtemps qu'il rattache cet acte à lui-même – ne doit s'adresser – et ne peut s'adresser, quoi qu'il en pense – qu'au Nom divin qui est « son » Seigneur, ...
« ... c'est-à-dire à la « Face » – « Wajh » – particulière du divin qui est tournée vers lui et dont il tire tout ce qu'il a d'être. »
Cf. Michel Chodkiewicz – Un océan sans rivage. Ibn Arabî, le Livre et la Loi – « Nous n'avons omis – dans le Livre – aucune chose. » [ S 6 V 38 ] (1992)
Nous modifions les Majuscules qui changent au gré des translittérations.
Or précisément, « Aḥad » n'est pas un Nom divin. La preuve étant qu'il supporte sa négation.
Celui qui la transcende, c'est « al-Wâḥid » – « l'Unique » – et il faut n'y voir que « le Premier des nombres » que transcende « l'Un sans second ».
Par contre, « ar-Rabb » doit être considéré comme un Nom divin que son vassal n'inclut dans leur dualité qu'à titre de subordination.
Celui qui motive « l'Ikhlâṣ », c'est « aṣ-Ṣamad » que nous transcrivons comme « la Substance consubstantielle » d'où nous tirons toute subsistance.
C'est à Elle – la Substance – que nous adressons un culte dans l'acte d'adoration.
« wa Raḥmatî wasi'at kulla shay'in »
« et Ma Miséricorde embrasse toute chose »
S
7 V 156
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