dimanche 3 juillet 2022

L'origine crétoise

Pour le trente-troisième cycle du Janus
quand la nuit absorbe le jour :

« Tout semble partir de ce que les linguistes appellent une étymologie populaire, un jeu de mots à prétention explicative. Il s'agit en fait d'une trouvaille savante, mais néanmoins délirante ayant très certainement germé dans la tête d'un antiquaire érudit : ...

« ... les « Iudaei » – les habitants de [ la ] Judée – seraient à l'origine des « Idaei » – des habitants de l'Ida, la [ sainte ] montagne de [ la ] Crète. Cette étymologie est solidaire d'une étiologie.

« Ces Idéens – « Idaei » – sont devenus des Judéens – « Iudaei » – après avoir été chassés de l'île de Crête [ par des Peuples de la mer d'origine atlante ] et s'être réfugiés dans les terres limitrophes – les « novissima » – de la Libye.

« Ce qui revient à dire qu'une population partie de Crète se serait établie aux extrémités, aux confins de l'Afrique. Qu'est-ce que cela signifie ? Un exode est postulé.

« Le motif – d'origine biblique – est bel et bien là, mais il s'agit d'un exode dont le point de départ n'est pas l’Égypte. Et où se dirige cet exode ? Vers une région proche de l’Égypte, située juste au-delà de l’Égypte. [ Au-delà du Sinaï et de la mer Rouge. ]

« La Judée probablement, ou éventuellement une étape intermédiaire dans la migration conduisant vers la Judée, l’Éthiopie peut-être. » [ Ce que pourrait suggérer, dans la suite des récits de Tacite, une troisième version. ] – Cf. « Histoire » – Livre V

[ Le trajet entre la Crête et l'Idumée ne passe évidemment pas par l’Éthiopie ; mais si la Judée est le pays des « Judéens », celui des « Yahûd » fut probablement l'Hadramaout avant l'invention du judaïsme en Asir puis à Babylone. ]

Cf. Philippe Borgeaud – Aux origines de l'histoire des religionsMoïse. Histoire de Grèce et de RomeLes récits sur Jérusalem et les mécanismes de la comparaison chez TaciteL'origine crétoise (2004)

« Relevons qu'avec la romanisation de l'Afrique, Saturne est aussi devenu l'interprétation romaine d'une divinité phénicienne : ...

«  ... un « Ba'al » compagnon de « Tanit », dieu souverain de Carthage dont le culte perdure après la destruction officielle de cette ville en 146 avant [ l'ère chrétienne ] jusqu'au troisième siècle de l'Empire.

« Il s'agit d'un dieu barbu aux traits sereins, drapé dans un large manteau. Cette [ interprétation ] romaine d'un dieu phénicien a pu faciliter le repérage – confus – du dieu des Judéens sous les espèces d'un « Cronos » [ grec ] [ identifié au ] Saturne [ romain ]. »

Cf. Philippe Borgeaud – Aux origines de l'histoire des religions – Op. Cit. Ibidem (2004)

« L'interprétation du dieu juif [ celui des Judéens ] en Saturne – implicite – suffit à suggérer qu'on a affaire à une version apparemment dépourvue d'hostilité.

« Appuyée sur l'étymologie « Idaei » = « Iudaei », la première variante évoquée par Tacite fait des Judéens un peuple issu de l'âge d'Or. [ Que Borgeaud identifie à Saturne mais que la succession des règnes italiques consacre au Janus. ]

« Mais on ne peut exclure que cela puisse aussi comporter certaines implication négatives, concernant la représentation que l'on se fait – ou que l'on veut donner – du dieu de Jérusalem et des pratiques religieuses juives. [ En Judée. ]

« Derrière l'évocation de la moisson pacifique [ celle de Saturne sur la terre d'Italie ] se profile peut-être aussi le motif de cet âge dont le souverain – le juste Saturne – est un dévorateur d'enfants. [ « Cronos » quand Jupiter qui règne sur Ælia Capitolina. ]

« Sur les fondements classiques d'une telle possible ambivalence, je me conterai de renvoyer mon lecteur à la belle réflexion de Pierre Vidal-Naquet sur les ambiguïtés de l'âge d'Or. [ Qui sont toutes en-deçà de son horizon. ]

« Il convient toutefois de ne pas sous-estimer ce qui semble le plus évident : cette version [ celle de la moisson sur la terre de Saturne ] est d'abord motivée, en terme de rituel, par l'interprétation de Saturne en dieu du Sabbat. [ Le Samedi. ]

« Elle renvoie donc au motif de l'emprunt par les Romains de certaines observances juives. [ Que les Juifs auraient put eux-même reprendre aux Judéens. Ce qui expliquerait l'insertion de la prescription du Sabbat dans le Décalogue. ]

« Cette interprétation en terme de Sabbat, Tacite [ + 120 ] la propose explicitement un peu plus loin dans l'exposé de la version que lui-même retient : ...

«  ... le repos du septième jour, d'abord expliqué par un épisode du récit de l'Exode [ biblique ] est interprété une seconde fois en référence aux « Idéens » et à Saturne : ...

« Selon d'autres [ écrit Tacite dans le cinquième Livre de son « Histoire » ] [ les Judéens ] veulent ainsi honorer Saturne, ...

« ... soit qu'ils aient reçu les principes de leur religions de ces « Idéens » qui – selon la tradition – furent bannis en même temps que Saturne et furent les fondateurs de leur nation, ...

« ... soit parce que [ parmi les ] sept astres qui règlent la vie des mortels, celui dont l'orbite est la plus élevée et l'influence prépondérante est – dit-on – l'étoile de Saturne ; ...

« ... de plus, la plupart des corps célestes suivent leur route et accomplissent leur révolution, chacun selon le nombre sept. »

« Référence est faite ici [ conclut Borgeaud ] aux sept planètes et à la semaine astrologique. Le jour de Saturne, c'est le Sabbat. »

[ Il y aurait donc un rapport entre les deux faces du Janus et la triple magnificence de l'Hermès trismégiste le jour suivant que nous qualifions de dominical avec le Soleil. ]

« Le rapport [ entre la ] Crète [ et la ] Judée a incité depuis longtemps les savant [ ... ] à imaginer que cette version de l'Exode véhicule le souvenir de l'origine des Philistins, peuple de la mer issu de l’Égée et installé en Palestine vers 1200 [ avant l'ère chrétienne. ]

« Une mémoire confuse [ celle des Peuples de la mer ] assimilant les Judéens à des Philistins, serait ici concernée. [ À moins qu'elle ne laisse guère de place aux extrapolations du récit biblique. ]

« Cela évidemment n'est pensable que si l'étymologie populaire « Idéens » / « Judéens » est elle-même d'origine juive. [ Autrement dit impensable. ]

« Greffé sur ce vestige mémoriel, on aurait alors affaire, avec cette version, à un discours tendant à rattacher la tradition juive au savoir partagé des sujets de l'Empire romain.

« Cela est possible, mais ne peut être démontré... » [ Il n'y a donc aucune chance que cette étymologie soit d'origine juive. ]

Cf. Philippe Borgeaud – Aux origines de l'histoire des religions – Op. Cit. Ibidem (2004)

La hache minoenne du palais de Cnossos nous invite à interpréter la civilisation crétoise de l'Ida comme le vestige d'une époque en rapport avec l'avatar central du Trêta yuga – Sri Parashurama – dans la décade des avatara du manvantara.
   

 La matrice arithmétique du kalpa 

Yuga
 du manvantara 

10

Âges
 du cycle de l'écliptique 

Krita

4

Or

Trêta

3

Argent

Dvâpara

2

Airain

Kâlî

1

Fer

Yuga

Krita

Trêta

Dvâpara

Kâlî

Quadrature

Kalpa

25 920

19 440

12 960

6 480

64 800

Manvantara

10 368

7 776

5 184

2 592

25 920

Tétraktys

[ 4 / 10 ]

[ 3 / 10 ]

[ 2 / 10 ]

[ 1 / 10 ]

[ 10 / 10 ]

   
Le cycle du manvantara s'exprime en années sur l'écliptique. La matrice arithmétique du Kalpa s'exprime dans des unités de mesure qui peuvent être des années, des mois (12 x 5.400) ou des secondes (18 x 3.600).

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire