Pour
le trente-troisième cycle du Janus
quand la nuit absorbe le
jour :
« Tout semble partir de ce que les linguistes appellent une étymologie populaire, un jeu de mots à prétention explicative. Il s'agit en fait d'une trouvaille savante, mais néanmoins délirante ayant très certainement germé dans la tête d'un antiquaire érudit : ...
« ... les « Iudaei » – les habitants de [ la ] Judée – seraient à l'origine des « Idaei » – des habitants de l'Ida, la [ sainte ] montagne de [ la ] Crète. Cette étymologie est solidaire d'une étiologie.
« Ces Idéens – « Idaei » – sont devenus des Judéens – « Iudaei » – après avoir été chassés de l'île de Crête [ par des Peuples de la mer d'origine atlante ] et s'être réfugiés dans les terres limitrophes – les « novissima » – de la Libye.
« Ce qui revient à dire qu'une population partie de Crète se serait établie aux extrémités, aux confins de l'Afrique. Qu'est-ce que cela signifie ? Un exode est postulé.
« Le motif – d'origine biblique – est bel et bien là, mais il s'agit d'un exode dont le point de départ n'est pas l’Égypte. Et où se dirige cet exode ? Vers une région proche de l’Égypte, située juste au-delà de l’Égypte. [ Au-delà du Sinaï et de la mer Rouge. ]
« La Judée probablement, ou éventuellement une étape intermédiaire dans la migration conduisant vers la Judée, l’Éthiopie peut-être. » [ Ce que pourrait suggérer, dans la suite des récits de Tacite, une troisième version. ] – Cf. « Histoire » – Livre V
[ Le trajet entre la Crête et l'Idumée ne passe évidemment pas par l’Éthiopie ; mais si la Judée est le pays des « Judéens », celui des « Yahûd » fut probablement l'Hadramaout avant l'invention du judaïsme en Asir puis à Babylone. ]
Cf. Philippe Borgeaud – Aux origines de l'histoire des religions – Moïse. Histoire de Grèce et de Rome – Les récits sur Jérusalem et les mécanismes de la comparaison chez Tacite – L'origine crétoise (2004)
« Relevons qu'avec la romanisation de l'Afrique, Saturne est aussi devenu l'interprétation romaine d'une divinité phénicienne : ...
« ... un « Ba'al » compagnon de « Tanit », dieu souverain de Carthage dont le culte perdure après la destruction officielle de cette ville en 146 avant [ l'ère chrétienne ] jusqu'au troisième siècle de l'Empire.
« Il s'agit d'un dieu barbu aux traits sereins, drapé dans un large manteau. Cette [ interprétation ] romaine d'un dieu phénicien a pu faciliter le repérage – confus – du dieu des Judéens sous les espèces d'un « Cronos » [ grec ] [ identifié au ] Saturne [ romain ]. »
Cf. Philippe Borgeaud – Aux origines de l'histoire des religions – Op. Cit. Ibidem (2004)
« L'interprétation du dieu juif [ celui des Judéens ] en Saturne – implicite – suffit à suggérer qu'on a affaire à une version apparemment dépourvue d'hostilité.
« Appuyée sur l'étymologie « Idaei » = « Iudaei », la première variante évoquée par Tacite fait des Judéens un peuple issu de l'âge d'Or. [ Que Borgeaud identifie à Saturne mais que la succession des règnes italiques consacre au Janus. ]
« Mais on ne peut exclure que cela puisse aussi comporter certaines implication négatives, concernant la représentation que l'on se fait – ou que l'on veut donner – du dieu de Jérusalem et des pratiques religieuses juives. [ En Judée. ]
« Derrière l'évocation de la moisson pacifique [ celle de Saturne sur la terre d'Italie ] se profile peut-être aussi le motif de cet âge dont le souverain – le juste Saturne – est un dévorateur d'enfants. [ « Cronos » quand Jupiter qui règne sur Ælia Capitolina. ]
« Sur les fondements classiques d'une telle possible ambivalence, je me conterai de renvoyer mon lecteur à la belle réflexion de Pierre Vidal-Naquet sur les ambiguïtés de l'âge d'Or. [ Qui sont toutes en-deçà de son horizon. ]
« Il convient toutefois de ne pas sous-estimer ce qui semble le plus évident : cette version [ celle de la moisson sur la terre de Saturne ] est d'abord motivée, en terme de rituel, par l'interprétation de Saturne en dieu du Sabbat. [ Le Samedi. ]
« Elle renvoie donc au motif de l'emprunt par les Romains de certaines observances juives. [ Que les Juifs auraient put eux-même reprendre aux Judéens. Ce qui expliquerait l'insertion de la prescription du Sabbat dans le Décalogue. ]
« Cette interprétation en terme de Sabbat, Tacite [ + 120 ] la propose explicitement un peu plus loin dans l'exposé de la version que lui-même retient : ...
« ... le repos du septième jour, d'abord expliqué par un épisode du récit de l'Exode [ biblique ] est interprété une seconde fois en référence aux « Idéens » et à Saturne : ...
« Selon d'autres [ écrit Tacite dans le cinquième Livre de son « Histoire » ] [ les Judéens ] veulent ainsi honorer Saturne, ...
« ... soit qu'ils aient reçu les principes de leur religions de ces « Idéens » qui – selon la tradition – furent bannis en même temps que Saturne et furent les fondateurs de leur nation, ...
« ... soit parce que [ parmi les ] sept astres qui règlent la vie des mortels, celui dont l'orbite est la plus élevée et l'influence prépondérante est – dit-on – l'étoile de Saturne ; ...
« ... de plus, la plupart des corps célestes suivent leur route et accomplissent leur révolution, chacun selon le nombre sept. »
« Référence est faite ici [ conclut Borgeaud ] aux sept planètes et à la semaine astrologique. Le jour de Saturne, c'est le Sabbat. »
[ Il y aurait donc un rapport entre les deux faces du Janus et la triple magnificence de l'Hermès trismégiste le jour suivant que nous qualifions de dominical avec le Soleil. ]
« Le rapport [ entre la ] Crète [ et la ] Judée a incité depuis longtemps les savant [ ... ] à imaginer que cette version de l'Exode véhicule le souvenir de l'origine des Philistins, peuple de la mer issu de l’Égée et installé en Palestine vers 1200 [ avant l'ère chrétienne. ]
« Une mémoire confuse [ celle des Peuples de la mer ] assimilant les Judéens à des Philistins, serait ici concernée. [ À moins qu'elle ne laisse guère de place aux extrapolations du récit biblique. ]
« Cela évidemment n'est pensable que si l'étymologie populaire « Idéens » / « Judéens » est elle-même d'origine juive. [ Autrement dit impensable. ]
« Greffé sur ce vestige mémoriel, on aurait alors affaire, avec cette version, à un discours tendant à rattacher la tradition juive au savoir partagé des sujets de l'Empire romain.
« Cela est possible, mais ne peut être démontré... » [ Il n'y a donc aucune chance que cette étymologie soit d'origine juive. ]
Cf. Philippe Borgeaud – Aux origines de l'histoire des religions – Op. Cit. Ibidem (2004)
La
hache minoenne du palais de Cnossos nous invite à
interpréter la civilisation crétoise de l'Ida comme le vestige d'une époque en rapport avec l'avatar central du Trêta yuga
– Sri Parashurama – dans la décade des avatara du
manvantara.
La matrice arithmétique du kalpa |
||
Yuga |
10 |
Âges |
Krita |
4 |
Or |
Trêta |
3 |
Argent |
Dvâpara |
2 |
Airain |
Kâlî |
1 |
Fer |
☼
Yuga |
Krita |
Trêta |
Dvâpara |
Kâlî |
Quadrature |
Kalpa |
25 920 |
19 440 |
12 960 |
6 480 |
64 800 |
Manvantara |
10 368 |
7 776 |
5 184 |
2 592 |
25 920 |
Tétraktys |
[ 4 / 10 ] |
[ 3 / 10 ] |
[ 2 / 10 ] |
[ 1 / 10 ] |
[ 10 / 10 ] |
Le
cycle du manvantara s'exprime en années
sur l'écliptique. La matrice arithmétique du Kalpa s'exprime
dans des unités de mesure qui peuvent être des années, des mois
(12 x 5.400) ou des secondes (18 x 3.600).
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