lundi 26 mai 2025

Le langage symbolique

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la huitième sphère
parmi les huit sphères célestes de la dix-huitième lettre :

« âd »

C . S . P . B

CRUX SANCTI PATRIS BENEDICTI

La Croix du Saint Père Benoît identifie le Dragon à Satan, lesquels s'identifient au Serpent et à Lucifer ainsi qu'au diable et au démon dans la prière de l'Exorcisme de Léon XIII.

N . D . S . M . D

NON DRAGO SIT MIHI DUX

VADE RETRO SATANA

U . R . S

Mais ces imprécations dont les initiales évoquent l'Ours des baronnies carolingiennes quand elles s'opposent à Satan ne peuvent guère provenir du Saint Père Benoît de Nursie (+ 547) ou de son hagiographe – Grégoire-le-Grand (+ 604).

Leur médaille jubilaire qui les a répandu en dehors de l'Ordre ne date que de 1880. On la reconnaît par les trois lettres qui remplacent celles du Saint Nom de Jésus (IS) avec le monogramme de leur ligature (H).

P . A . X

I . H . S

Celle du Saint Nom lui est antérieure puisque l'Ordinaire de 1742 recommandé par Benoît XIV et bénéficiaire de ses indulgences reprend celle des Filles de la Charité de 1664 et celle des Sœurs de l'Immaculée Conception de 1578 remplacées depuis par celle de 1830.

Le Dragon contre lequel cette médaille servait de talisman prophylactique tient plus alors du Léviathan dans les terreurs des traversées transatlantiques que de l'antique constellation du Serpent.

Les formules qui correspondent aux initiales proviennent d'une gravure de la Bible de l'abbaye de Metten en Bavière qui date de 1415 où la transcription du « M » de Marie sur la médaille de 1830 est d'ailleurs fort étrange.

Rien ne nous empêche dès lors de percevoir cette démonologie diffuse comme un sous produit des catégories dialectiques de l’aristotélisme du XIV siècle – celui que Clément V allait promouvoir sur le siège pontifical d'Avignon.

Mais à fortiori, il s'agit surtout d'un imaginaire que le pape Léon XIII a voulu insérer dans la liturgie à la fin du XIXe siècle et qui se perpétue jusqu'à nous à travers les apparitions mariales – en particulier celles du Fatima qui datent de 1917.

Les devises de la croix et du phylactère de 1415 qui forment déjà les lettres du Saint Nom de Jésus (IS) sont les suivantes :

CRUX SACRA SIT MIHI LUX + NON DRAGO SIT MIHI DUX

[ que la ] Sainte Croix Soit Ma Lumière + Non [ le ] Dragon [ ne ] Soit [ pas ] Mon Duc

C . S . S . M . L + N . D . S . M . D

VADE RETRO SATANA NUNQUAM SUADE MIHI VANA

Arrière Satan Ne Séduit [ pas ] Ma Vanité

V . R . S . N . S . M . V

SUNT MALA QUÆ LIBAS IPSE VENENA BIBAS

[ Que ] Sont Malsaines [ les ] Libations Vénéneuses [ Que vous ] Buvez

S . M . Q . L . I . V . B

« [ Les formes architecturales ] ont une signification symbolique, bien sûr. Mais attention aux interprétations farfelues !

« À partir des années 40, un Schwaller par exemple a trouvé des lecteurs assez candides pour gober toutes ses explications sans le moindre recul.

« Pour écrire le Temple de l'homme, il a glané à droite et à gauche toutes sortes de bribes d'information et il en a tiré des allégations intelligentes mais totalement fausses et pernicieuses, voire dangereuses.

« Il faut vous dire que j'ai souvent pourfendu les théories de Schwaller. »

« ... il s'appelait simplement Schwaller mais racontait que O. V. Milosz von Lubicz – le fameux poète de langue française et diplomate balte – avait fait avec lui un pacte d'amitié en mélangeant leur sangs.

« Il avait créé une secte où l'on n'était admis qu'après une longue initiation qui consistait en fait à plumer les gogos en quête de pierre philosophale.

« Et il en plumé plus d'un. Schwaller s'était passionné pour la Kabbale et il avait même proposé en 1913 au cousin du philosophe Bergson – le banquier Lionel Hauser, un ami de son père – de l'aider a trouver la pierre philosophale.

« Le banquier lui a versé une rente en franc-or pendant la Première Guerre mondiale et en retour Schwaller qui n'avait rien trouvé de tout l'a aidé à constituer sa bibliothèque kabbalistique.

« Quoi qu'il en soit, c'était un imposteur comme ceux qui ont propagé des élucubrations fantaisistes sur la vengeance des pharaons [ assez semblable à celle des templiers dans son grade maçonnique. ]

« C'est en partie pour démonter ces malhonnêtetés intellectuelles que je me suis penchée sur l'étude du langage symbolique »

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Sous le regard des dieux – La terre des mystères (2003)

« On a trouvé dans les premiers monastères au Ouadi Natroum et dans les Kellia au Sud d'Alexandie [ une ] figure du poisson [ ... ] traversé par une croix avec cette inscription :

« Je suis la Vie – Je suis l'Espoir – Je suis la Résurrection »

« On peut voir au Louvre l'une de ces images trouvées dans une chapelle des Kellia par l'équipe de François Daumas.

« C'est bien là – nous en avons la certitude – l'origine du monogramme « ichthus », emblème des premiers chrétiens d’Égypte – autrement dit [ Desroches Noblecourt omet le « o » de « Iesous » (888) :

« Iesus Christos Theo Uios Sôter »

« Jésus Christ Fils [ du ] Dieu Sauveur »

I . X . Θ . Y . Σ

« C'est ainsi que notre compréhension de la symbolique funéraire égyptienne nous permet aujourd'hui d'éclairer le premier christianisme [ à partir du « ichthus » – « le symbole ésotérique des premiers chrétiens ». ]

« Si nous pouvons affirmer que les scènes agricoles représentées sur les murs des chapelles funéraires ont une signification symbolique, ...

« ... c'est que pour les Égyptiens tout ce qui est mort participe d'un travail obscur sans lequel « l'âme » des défunts [ leur « Ba » ] ne pourrait revenir à la Vie.

« C'est dans l'humus que se fait la germination des plantes futures. Les travaux agricoles symbolisent ce travail souterrain, invisible qui s'enclenche chaque année après l'arrivée de l'inondation.

« Les morts participes donc de ce cycle, ils enrichissent l’Égypte [ « pour l'éternité » ] de leur maturation secrète [ « au sein du cycle qui anime le Grand Tout ». ]

« L'eau de l'inondation qui revient est chargée des « âmes » à renaître. Une formule le dit très bien : « ses pères qui sont dans l'inondation » [ c'est la patrie. ]

« On ne peut pas ne pas évoquer à ce sujet la grande question de la transformation, c'est-à-dire de l'alchimie. D'ailleurs l'origine du mot « alchimie » serait égyptienne : « al-Kemit » signifie la Terre noire, autrement dit l’Égypte.

« Je pense plutôt que les Grecs [ lorsqu'ils ] sont arrivé en Égypte ont été émerveillés parmi tant de splendeurs par la science des pigments, l'art de la céramique [ et ] la technique permettant de reconstituer de l'électrum ...

« ... [ cet alliage ] provenant du pays de Pount fait [ ... ] d'or, de cuivre, et d'argent qui donnait un or fin et pâle [ quand ] ils ont découvert de véritables usines chimiques.

« Ils ont appelé cette science « l'égyptienne » qui se dit « kémi » en égyptien et les arabes en ont fait « al-kémi » – l'alchimie. »

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Sous le regard des dieux – Petits poissons en mal d'éternité (2003)

« Cet événement de la vie personnelle du Cheikh al-Akbar [ son investiture au « Centre suprême » que Michel Vâlsan identifie à la « Station muḥammadienne » ] ...

« ... qui se situe d'après des indication qu'il donne lui-même à différent autres endroits [ que la « Khutba » des « Futûhât » où il en fait le récit ] ...

« ... à l'époque de son voyage à la Mecque où il a séjourné depuis la fin de 598 / 1198 jusqu'en 600 / 1201 ou immédiatement après cette dernière date [ qui en définit la limite. ]

« Or à cette date, le Cheikh al-Akbar non seulement avait atteint le degré de l'Identité Suprême [ qui caractérise le sommet de la réalisation initiatique ] ...

« ... mais encore était investi depuis Fès [ en ] 594 / 1195 de la fonction exceptionnelle de Sceau de la Sainteté Muḥammadienne [ qu'il confond avec le « maqâm » que le Cheikh dit avoir atteint dans la vallée d'Umm ar-Rabia sur la route de Marrakech ] ...

« ... et cela permet de voir le caractère tout de même subséquent [ à la Proximité qui caractérise ce « maqâm » ] de cette « visite » ...

« ... et de la « cérémonie » d'investiture qui a lieu alors par rapport à ce que nous avons considéré comme « l'initiation » à la réalisation descendante [ du point de vue de l'Identité Suprême].

[ « Alors le Sceau installa la Chaire [ de tamaris ] dans cette solennelle tenue. Sur le fronton de la Chaire était inscrit en Lumière bleue : ...

« Ceci est la Station muḥammadienne la plus Pure ! Celui qui y monte en est l'Héritier et Dieu l'envoie pour veiller au respect de la Loi ! »

Le Sceau derrière lequel il se tient « en raison d'une communauté de statut » n'est pas le Sceau des prophètes qui ordonne l'installation de la Chaire ni le Messie dont le Cheikh se dit également l'héritier mais celui qu'il dit avoir rencontré à Fès cinq ans plus tôt.

En l'identifiant à ce dernier, Vâlsan l'identifie également à celui qui est le Sceau de la sainteté universelle – 'Isâ ibn Maryam – tout en identifiant le Cheikh au Sceau d'une sainteté spécifiquement muḥammadienne qu'il n'identifie que d'une façon générale.

Le Sceau que le Cheikh dit avoir rencontré à Fès reste une énigme si on ne reconnaît pas sa venue et son investiture six siècles après celle de cet Imam bien que celui-ci semble y avoir rencontré un saint tout à fait inconnu qui en avait déjà conçu la fonction. ]

« Cette investiture apparaît alors comme une reconnaissance à un degré supérieur de la hiérarchie ésotérique du monde, de la réalité et de la fonction du Sceau muḥammadien, ...

« ... ce qui doit constituer vraisemblablement aussi une « exaltation » de cette fonction et de la réalité même du Cheikh al-Akbar. » [ ... ]

Cf. L'islam et la fonction de Michel Vâlsan (2010) – L'investiture du Cheikh al-Akbar au Centre suprême [ avec un extrait de ] l'avant-propos des « Futûhât » dans les Études Traditionnelles de 1953

    

 

    

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