vendredi 14 mai 2021

La fuite en Égypte

Pour le vingtième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Il faut maintenant parler des sectes samaritaines, qui au début semblent avoir été un contrepoint aux sectes juives ; [ ... ]

« [ ... ] c'est en tout cas ce que suggère la chronique Adler, en écrivant qu'avant le IIe siècle avant [ l'ère chrétienne ] « les enfants d'Israël se divisaient en trois sectes : les Sadducéens, les Pharisiens et les Hassidim ; [ ... ]

« [ ... ] cette dernière secte était composée de Samaritains, enfant de Joseph [ dans la Maison de Jacob ] et de quelques hommes des autres tribus qui avaient adopté leur rite ».

« On peut croire qu'il s'agit d'une sorte de jeu de mots, puisque [ les ] Hassidim – les Pieux – désigne étymologiquement les israélites de stricte observance [ que les British identifie à la tribu des lévites ].

[ Il est en effet question dans « le déclin » des Samaritains « sous la domination musulmane » de la prêtrise d'Aaron :

« En 1624, une tragédie vint s'abattre sur les Samaritains, lorsque leur grand prêtre Shelamiah ben Pinhas mourut sans laisser de fils ; la lignée aaronique était rompue ; [ ... ]

« [ ... ] après avoir cherché en vain en Europe, près d'un siècle durant, un prêtre appartenant à la bonne lignée, ils parvinrent à reconstituer sur place la leur, on ne sait trop comment. » ]

« En réalité, les sectes à proprement parler [ dont nous ne parlons pas ] ne surgirent parmi les Samaritains qu'après la destruction par Hyrcan, en 128 avant [ l’ère chrétienne ] du temple de Garizim, [ ... ]

« [ ... ] et cette catastrophe nationale fut presqu'aussi lourde de conséquences pour eux que la destruction du temple de Jérusalem, deux siècle plus tard, le fut pour les Juifs.

[ Nous n'avons pas compté parmi les quatre temples d'Adonaï celui du mont Garizim et c'est une erreur de notre part.

Mais ce temple – qui serait chronologiquement le troisième après ceux d'Âl-Sharïm et d’Éléphantine – est aussi le cinquième quand il s'identifie avec le corps du Christ.

Par ailleurs, celui de Léontopolis est sans doute lié avec la disparition de l'un et l'apparition de l'autre comme le suggère le récit néotestamentaire de la fuite en Égypte. ]

Les cinq temples d'Adonaï

Âl Sharîm
en Asir

Éléphantine
près d'Assouan

Garizim
en Samarie

Jébus
en Idumée

Léontopolis
à Tell el-Yahûd

et le corps du Christ

[ « [ ... ] en 130, l'empereur Hadrien [ ... ] se rendit en Palestine, et y fit construire des temples païens à Jérusalem et à Sichem, villes qu'il rebaptisa « Aelia Capitolina » – la « El-Kuds » des Arabes – et « Néapolis » – Naplouse [ en Cisjordanie ]. » ]

« Le paradoxe, c'est que nous sommes mieux informés sur les sectes samaritaines que sur les sectes juives, [ ... ]

« [ ... ] ce qui pourrait tenir à ce que, dans le cas de celles-ci, la naissance du christianisme relègue dans l'ombre les hérésies juives, de sorte que les Pères de l’Église notamment n'en font pas état.

[ Mais il suffit de se reporter aux témoignages évangéliques qui les précèdent pour y retrouver les Sadducéens qui s'opposent à la messianité du Christ, les Pharisiens qui attendent le Prophète et les Samaritains qui ne savent plus où adorer. ]

Cf. Léon Poliakov – Les Samaritains – Des origines aux persécutions de l'empereur JustinienLes doctrines des Samaritains (1991)

« Cette région désertique, « le plateau de Judée », se prêtait on ne peut mieux à la conservation des vestiges historiques, et ses grottes servirent de tout temps de refuges ou de cachettes.

« Ce sont celles de Qumrân qui permirent de révolutionner l'histoire biblique, grâce aux manuscrits de la mer Morte.

« Vers 150 avant [ l'ère chrétienne ] des sadducéens à l'humeur plus pacifique que les Maccabées y succédèrent aux Samaritains, et une communauté monastique s'y établit, sans doute celle des fameux esséniens [ qui ont aussi l'avantage d'être fabuleux ] ; [ ... ]

« [ ... ] les douze cents tombes qu'on a dénombrées à proximité donnent une idée de son importance.

« Les documents de la grotte font état d'un « Maître de justice », qui avait décidé de se soustraire au règne des Hasmonéens, ces « vases de violence ; [ ... ]

« [ ... ] lui et ses adeptes s'attendaient à la venue d'un « messie de l'esprit », et leur vie ascétique devait hâter son apparition.

« Dans cette attente, il cherchaient à revivre mystiquement les expériences vécues par l'ancien Israël [ que Poliakov situe « dans le désert du Sinaï. » ] [ ... ]

« À Qumrân, qui au lendemain de la guerre juive fut occupé par une garnison romaine – pour redevenir au temps de Bar Kochba un point d'appui juif – on a trouvé nombre d'écrits « pseudépigraphiques », [ ... ]

« [ ... ] qui ont permis [ à Józef Tadeusz Milik ] de conclure que « le canon paléochrétien des livres saints recouvrait exactement le canon [ que Milik qualifie d'essénien. ] »

« C'est dire que cette bibliothèque fut celle des « Ébionites » [ les Pauvres ou les « Foqâra » que Poliakov qualifie de judéo-chrétiens ], [ ... ]

« [ ... ] mais on y trouve aussi des écrits qui servirent d'inspiration au manichéisme [ que Poliakov qualifie d'hérésie « la plus puissante du premier millénaire » ] qui s'étendit de l'Espagne à la Chine et qui [ en ] inspira bien d'autres [ ... ] notamment celles des Cathares en France et des Bogomiles dans les Balkans. » [ ... ]

Cf. Léon Poliakov – Les Samaritains – Des origines aux persécutions de l'empereur JustinienLes grottes de Judée ; Samaritains et Juifs sous l'occupation romaine (1991)

   

    

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