vendredi 21 mai 2021

Les Khazars

Pour le vingt-sixième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Les Khazars, peuple d'origine turque, dominèrent la région de la mer Noire et du Caucase du VIIIe au Xe siècle, puis contrôlèrent les pays slaves, jusqu'à la ville de Kiev où vivait une importante communauté juive.

« Ce fut certainement à son contact que [ le ] « Khan Bulan », le souverain khazar, se convertit au judaïsme vers 740 avec une partie de son peuple.

« Son successeur, Obadiah, développa l'enseignement et décréta la Loi mosaïque comme fondamentale au royaume, tout en faisant preuve d'une grande tolérance pour les non-Juifs puisque son armée restait principalement composée de mercenaires musulmans.

« Ce fut une conversation avec rabbi Isaac Sinjari qui aurait décidé de la conversion [ du ] « Khan Bulan ».

« Les rumeurs de l'existence de ce royaume juif fit grand bruit en Espagne andalouse ; ainsi, en 1140, le philosophe andalou Juda Halévy rédigea en arabe un ouvrage majeur, le [ Kitab al ] « Kourazi ».

« L'ouvrage se présente sous la forme d'un dialogue entre [ le ] « Khan Bulan », le personnage du [ Kitab al ] « Kouzari », et Sinjari, le rabbin qui réussit à le convaincre d'adopter la loi de Moïse.

« Le [ Kitab al ] « Kouzari » fut traduit une première fois en hébreu par Juda Ibn Tibbon, chancelier-juge de la faculté de médecine de Montpellier, mort en 1190, et figure emblématique du judaïsme languedocien médiéval.

« Sinjari et le [ Kitab al ] « Kouzari » citent tour à tour les Caraïtes, mais toujours dans un sens critique ; Juda Halévy ne les définit-il pas, dès les premières pages de son ouvrage, comme « hawariq al-din » – « hétérodoxe » ! »

« Finalement le royaume du « Kourazi » tomba en 965 sous les coup de Svjatoslav, prince de Kiev.

« S'ensuivit une série d'invasion de peuplades de l'Est, puis l'établissement de dynasties mongoles permit la formation du Khanat de Crimée au sein duquel la communauté caraïte de Kalé put acquérir une semi-autonomie.

« Elle conserva sa garnison communautaire, sa juridiction capitulaire et son exemption d'impôts.

« D'autres groupes s'installèrent dans les grands centres commerciaux du Khanat, à Kaffa où à Eupatoria.

« Les Caraïtes de Kalé furent rejoints par certains de leurs coreligionnaires venus de Perse, comme les familles Firuz ou Calebi. »

Cf. Jean-François Faü – Les Caraïtes [ pour la collection des ] Fils d'Abraham – Le mythe khazar (2000)

« Vous trouverez des congrégations [ d’israélites ] répandues [ au ] Maghreb [ ... ] dans toute l'Ifriqiya [ la Libye ], en Égypte, au pays des Sabéens [ au Yémen et en Éthiopie ], en Arabie, [ à ] Babylone [ et en ] Élam, [ en ] Perse [ et au ] Dedan, [ ... ]

« [ ... ] au pays des Girgachites [ qu'on ] appelle [ le ] Djurdjan [ en Géorgie ], au Tabaristan [ le Mazandéran ] jusqu'au Daylam et au fleuve Itil [ dans le delta de la Volga ] où vivent les Khazars qui devinrent prosélytes. »

Cf. Ibrahîm Ben Dâwûd en 1161 dans le « Sefer ha-Kabbalah » cité par Arthur Koestler en 1976 dans son annexe sur la « correspondance khazare » :

« Si [ « les guerriers des steppes » ] professaient une « religion judaïsante », leur foi devait être plus proche de celle des anciens Hébreux du désert que de l'orthodoxie rabbinique.

« Peut-être même appartenait-ils à la secte primitiviste [ sic ] des Karaïtes et en conséquence passait-ils pour hérétiques. Mais il n'y a là que conjecture. »

Cf. Arthur Koestler – La treizième tribuLe déclin (1976)

   

    

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