dimanche 16 mai 2021

Les Hasmonéens

Pour le vingt-deuxième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Après la mort du tyran Antiochos [ IV ] [ qui dévasta Jérusalem en 168 avant l'ère chrétienne ] le trône de Syrie fut disputé entre plusieurs prétendants, dont certains cherchèrent à s'assurer de l'appui des Hasmonéens, clients de Rome.

« Vers 150 [ avant l'ère chrétienne ] Démétrios I leur proposa de s'annexer trois districts syriens, comprenant une partie de la Samarie.

« La Judée [ en Idumée ] doublait de la sorte sa superficie, et Garizim se trouvait directement menacé.

« La Palestine juive devint donc une puissance régionale [ en Phénicie ] gouvernée par un « grand prêtre souverain » [ celui des Sadducéens ] ;

« [ ... ] après la mort de Simon Maccabée en 135 [ avant l'ère chrétienne ], son ambitieux fils Jean Hyrcan lui succéda.

Il entreprit d'abord d'étendre sa domination à [ toute ] l'Idumée – l'Édom biblique – située au Sud [ de la Judée ] [ ... ]

« [ ... ] et il est révélateur de sa superbe ou de l'état d'esprit de ses ministres qu'il ait forcé les Iduméens à embrasser le judaïsme, au mépris des traditions juives relatives aux étrangers.

« Il se tourna ensuite vers le Nord, et s'empara en 128 [ avant l'ère chrétienne ] du mont Garizim, détruisant le temple samaritain, [ ... ]

« [ ... ] une [ destruction ] [ que Poliakov qualifie de victoire ] commémorée dans le Talmud par une fête annuelle – le « 21 Kislew 3890 ».

« Mais Hyrcan ne s'en tint pas là. En raison de la farouche résistance samaritaine, il entreprit une autre campagne vingt ans après, mettant le siège devant la capitale, qu'il allait détruire de fond en comble ». [ ... ]

« On peut donc dater de la prise de Samarie, en 109 avant [ l'ère chrétienne ] le schisme définitif » [ du judaïsme talmudique ]. [ ... ]

« Après avoir conquis la Samarie, les Hasmonéens s'emparèrent de la Galilée, parvenant jusqu'au pied du mont Hermon, et de la partie occidentale de la Transjordanie.

« Le fils de Hyrcan, Juda, adopta le nom grec d'Aristobule, et changea son titre de grand prêtre en celui de roi ; [ ... ]

« [ ... ] ses successeurs continuèrent une politique hellénisante qui épouvantait le peuple. Les temps du [ grand prêtre souverain ] étaient loin [ et ] les Juifs étaient [ ... ] minoritaires dans [ les ] pays [ qu'ils avaient conquis. ]

« [ Leur ] hégémonie [ ... ] prit fin en 63 [ avant l'ère chrétienne ] lorsque les Romains s'en mêlèrent : Pompée s'emparait alors de Jérusalem, pour transformer la Judée, amputée de ses conquêtes, en pays vassal.

« Les Samaritains purent alors respirer librement, et reprendre leur culte ancestral.

« Suivit le long règne de Hérode le Grand – [ de ] 37 [ à ] 4 [ avant l'ère chrétienne ] – un Iduméen de souche qui sut fort bien s'entendre avec Rome.

« Il rebâtit Samarie, qu'il rebaptisa Sébasté, et les Samaritains n'eurent pas à [ s'en ] plaindre.

« Les Juifs [ ... ] par contre, le soupçonnaient de tous les maux [ et ] s'il n'ordonna pas le massacre des nouveau-nés [ ... ], il fit exterminer tous les Hasmonéens encore en vie et, par surcroît, assassiner sa femme [ ... ] et leur trois fils. » [ ... ]

« C'est alors que le judaïsme se partagea en secte : Sadducéens, Pharisiens [ et des réfractaires que Poliakov qualifie d'esséniens ] et il est caractéristique que les Samaritains [ ... ] étaient proches des [ Sadducéens ] [ par rapport aux Pharisiens et aux réfractaires. ]

[ Samaritains et Sadducéens sont en effet qualifiés de conservateurs face à des attentes messianiques qui divergent mais qui appellent un renouvellement. ]

« [ Mais ] « pour les Pharisiens [ qui allaient poser les fondements du judaïsme ] [ dans la diaspora ] [ et ] notamment [ pour les réfractaires ] les Samaritains restaient des coreligionnaires [ ... ]. »

Les Samaritains étaient séparés des Sadducéens « par des souvenirs amers » et leurs chroniques qualifient les Chrétiens de « Nazaréens » qui suivent leur Témoin – « Nazir » pour les « Hassidim » et « Messie » pour les réfractaires.

Cf. Léon Poliakov – Les Samaritains – Des origines aux persécutions de l'empereur JustinienLe schisme et ses premières conséquences (1991)

   

    

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