mardi 11 mai 2021

À l'ombre des turbans rouges

Pour le dix-huitième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Sous le règne des Mameluks » [ ... ] « en Égypte » [ au XVe siècle ] « un nouvel édit [ ... ] imposa [ aux Samaritains ] de porter un turban rouge, afin de ne pas être confondus avec les Juifs et les Chrétiens, porteurs respectivement de turbans jaunes ou blancs. »

Cf. Léon Poliakov – Les Samaritains [ – ] sous la domination musulmaneLe déclin (1991)

Si ces coiffes distinctives recoupent les couleurs des catégories cosmographiques, elles attribuent aux Samaritain une origine occidentale, aux Juifs une origine orientale et aux Chrétiens une origine septentrionale.

À partir de la vallée du Nil ou les uns par rapport aux autres : les musulmans portaient un turban noir – incolore – par rapport à une origine méridionale.

« Toute ces polémiques sont bien oubliées [ sur « l'ancienneté qu'on prêtait au Pentateuque samaritain » ] mais il en est une, portant sur l'âge de la terre [ il s'agit du récit biblique de la Genèse ] qui n'est pas encore entièrement close.

« Un personnage considérable et riche, l'archevêque James Ussher (1581-1656) fit appel à ce Pentateuque pour le calculer avec précision. [ C'est l'origine du calendrier universel du rite écossais. ]

« Disposant d'un agent en Syrie, il en acquit successivement six exemplaires, qui lui firent conclure que la chronologie juive était erronée : 4004 années, et non 3860, séparaient la création de l'univers de l'avènement de Jésus-Christ. »

Cf. Léon Poliakov – Les Samaritains [ – ] sous la domination musulmaneDes Bibles polyglottes à l'âge de la terre (1991)

Il doit s'agir de l'idée que se fait Ussher de la chronologie biblique puisque le calendrier hébraïque et « le comput samaritain » qui « l'antidate de 679 années » d'après Poliakov donnent les équations suivantes : « 5782 - 2021 = 3761 » et « 3761 + 679 = 4440 »

Quant à Poliakov, imbu de Darwin et de Lyell pour qui « la terre est infiniment plus vieille » depuis « la deuxième moitié du XIXe siècle », il note que nombre de fondamentalistes « s'en tiennent encore au calendrier de Mgr Ussher ».

Mais comment Nostradamus ou Ciacconius qui projettent dans leurs miroirs magiques une période de 444 ans pourraient-ils alors se prévaloir entre 1555 et 1588 des recherches que Mgr Ussher aura mené par la suite ?

Poliakov antidate le calendrier hébraïque et Mgr Ussher antidate le calendrier catholique par rapport à une date que les Samaritains établissent en 1571 par rapport à la naissance du prophète Mahomet en 570 et que les mancies projettent dans leurs pronostics.

Cette date de projection qui serait celle du « Taheb » samaritain si elle est établie par rapport au calendrier de l'hégire doit se déplacer d'une trentaine d'année au bout d'un millénaire par rapport au calendrier julien.

C'est au centre d'un tel déplacement qu'apparaît le millénaire du Sceau des prophètes sur une période de trente-trois ans qui rappelle celle du Christ avant sa parousie dans une prophétie qui l'annonce sur une durée semblable à la valeur des lettres de son Nom (888).

Il ressort de la correspondance qu'entretient l'abbé Grégoire au début du XIXe siècle avec les Samaritains que leur migration en Europe à l'époque des Francs avait déjà six siècles et qu'elle prospérait du côté de Gênes qui n'est pas très loin de Savonne.

Incidemment, Poliakov distingue les Juifs des « sionistes » qui commencent à arriver en Palestine dans le dernier quart du XIXe siècle et fait remonter la sagesse pré-talmudique des Samaritains aux temps pré-mosaïques.

   

    

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