samedi 15 mai 2021

Les Naqdanim et les Massorètes

Pour le vingt-et-unième cycle du cinquième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Le fait que la Bible hébraïque était déjà traduite dans son ensemble en araméen – les Targums – pendant la période achéménide et en grec – les Septante – au début de la période hellénistique [ ... ]

« [ ... ] indique clairement [ que ] [ les différents livres du textes canonique biblique, plus ou moins tels qu'ils nous sont parvenus, avaient déjà cette forme avant la disparition de l'ancien Israël, c'est-à-dire au plus tard vers le Ve ou le IVe siècle avant J.-C. ]. »

« Les rouleaux de la mer Morte, qui ont suscité un tel intérêt dans les dernières décades, sont considérablement plus jeunes qu'aucune de ces traductions.

« En conséquence, ils peuvent éclairer l'étude du Judaïsme palestinien à l'époque romaine, mais ne sont guère utiles pour comprendre les mystères de la Bible hébraïque.

« Sous sa première forme, la Bible hébraïque était donc consonantique. Elle fut vocalisée, avec des signes vocaliques spéciaux, par des Massorètes palestiniens et babyloniens entre le VIe et le IXe ou [ le ] Xe siècle de l'ère chrétienne.

« Autrement dit, ceux qui la vocalisaient reconstituaient une langue qui n'était plus parlée depuis au moins mille ans. Ces Massorètes, dont la langue naturelle était l'araméen ou l'arabe, firent ce travail en utilisant au mieux leurs connaissances. »

Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en Arabie – Une question de méthode (1985)

« Au cours du Moyen Âge, le texte texte hébreux fut de plus en plus codifié : [ ... ]

« [ ... ] des « Naqdanim » – « Ponctuateurs » – ajoutèrent au corps consonantique l'âme des voyelles, et même des accents qui garantissaient, mieux que la bonne prononciation, la bonne récitation ; [ ... ]

« [ ... ] puis des « Massorètes » firent, au sens propre du terme, « une haie autour de la Torah » en entourant le texte de précisions, d'élucidations, mais avec le souci de ne plus toucher à ce qui était écrit. »

[ « Nous résumons l'ensemble de ce travail sous le terme de « massore » – « transmission » – puisqu'il est préliminaire au texte imprimé que l'on appelle « massorétique », [ ... ]

« [ ... ] et qui est demeuré globalement comme « texte reçu » – « textus receptus » – depuis qu'il a été repris dans les éditions imprimées.

« Mais tout ce travail se déroula sur plusieurs siècles, et fut le fait de plusieurs écoles. [ Il ] y eut ainsi trois systèmes de vocalisations : le babylonien [ au ] VIe siècle, le palestinien [ au ] VIIIe siècle et celui de Tibériade [ ... ] qui se généralisa progressivement.

« Disons que le gros de l’œuvre des Massorètes fut accomplit du VIIIe au Xe siècle, et que parmi les plus célèbres figurent [ les ] Caraïtes [ que Firmin qualifie « d'hérétiques ». ]

Cf. Gilles Firmin – À propos du Pentateuque samaritain [ in ] Les Samaritains de Léon Poliakov (1991)

Dates

Périodes

Langues

Bibles

◄ 648 +

Arabe

Hébraïque

Massorétique

330-620

Byzantine

Syriaque

63-395

Romaine

Latine

Vetus Latina
et Vulgate

323-30

Hellénistique

Grecque

Septante

558-332

Achéménide

Araméenne

Targums

626-539

Babylonienne

728-626

Assyrienne

- 721 ►

Cananéenne

de la déportation assyrienne au corpus massorétique

« Cependant, quand les archéologues bibliques déterrent la Bîr al-Sab' palestinienne – nom distinctement arabe – [ ... ]

« [ ... ] les restes les plus anciens qu'ils trouvèrent [ ... ] remontaient à la période romaine ou byzantine relativement tardive, où la plupart des régions de la Syrie rurale s'arabisaient déjà rapidement.

« [ ... ] le pays des Cananéens bibliques, en Arabie occidentale plutôt qu'en Palestine, a dû couvrir les pentes maritimes d'Asîr, [ ... ]

« [ ... ] partant des environs de Ballahmar [ la région de Majaridah ] dans le Nord pour aller jusqu'à la région de Jizan dans le Sud, et comprenant toute cette dernière région. »

Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en Arabie – À la recherche de Gérar (1985)

   

    

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